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25 janvier 2007 4 25 /01 /janvier /2007 19:40

 Rock       11/2006 Anti ****                                                                                                                                          Tom Waits, c’est un chant qui doit autant aux cigarettes sans filtres qu’aux grandes rasades de bourbon, des musiques destructurées, le bordel, le chaos… enfin, ce sont les clichés habituels. Bordélique, Tom Waits ? Pas tant que ça, en fin de compte, à la vue de la structure de son dernier album. Car c’est tout de même un comble pour un des artistes les plus chaotiques du « rock » (si tant est qu’on puisse l’affilier à un style) que de sortir un triple album où ses 3 facettes – rugueux, expérimental, crooner – sont chacunes bien délimitées par un CD. Parti-pris que l’on peut trouver étonnant de la part d’un artiste qui joue aussi souvent sur la déstabilisation. Un morceau hargneux et bizarre l’est encore plus lorsqu’il succède à une ballade. Pas de ça ici, c’est en fait plutôt l’ambiance qui est privilégiée :

 

Ambiance cabaret-rock-blues teigneux pour le 1er, Brawlers.

Belles ballades et sérénité pour le 2°, Bawlers

Expérimentations, poésie déclamée et accompagnée, morceaux tordus pour le dernier, Bastards.

 

Sur les 54 titres, 30 sont des compos de Waits, inédites. Parmi les reprises, je n'ai pas été étonné d'y trouver le "traditionnel" Lord I've been changed, titre que j'ai de nombreuses fois entendu chanté par le Reverend Tom Frost, fils spirituel de Tom Waits... mais là, le fils a précédé le père !

Personnellement, j’ai une petite préférence pour Brawlers, mais les 3 CD sont assez exceptionnels. Du grand Tom Waits (comme souvent, faut dire qu’il n’y a pas grand-chose à jeter dans sa discographie). Par contre, si vous ne le connaîssez pas, commencez par l’indispensable Rain Dogs de 1985, chef-d’œuvre qui n’a pas pris une ride, avant de vous lancer dans Orphans.

Un peu léger, comme chronique, après un mois d’absence et pour un triple album aussi riche… donc quelques bonus pour m’excuser :

 

Extrait, en live (dans une version assez différente de celle de l’album) de Walk Away

 

Petite interview marrante de Tom Waits sur la chaîne d’humour américaine Comedy Central, dans le Daily Show de John Stewart (un vrai fana de Tom Waits), ici.

 

 

Liste des titres, prise sur Wikipédia :

 

 

 



Tom Waits - Orphans : Brawlers, Bawlers & Bastards

Brawlers

 

Toutes les chansons sont de Tom Waits et Kathleen Brennan, sauf mention contraire.

  1. Lie to Me
  2. Lowdown
  3. 2:19
  4. Fish in the Jailhouse
  5. Bottom of the World
  6. Lucinda
  7. Ain't Goin' Down to the Well (Leadbelly, John Lomax, Alan Lomax)
  8. Lord I've Been Changed (trad. arr. Waits/Brennan)
  9. Puttin' on the Dog
  10. Road to Peace
  11. All the Time
  12. The Return of Jackie and Judy (Joey Ramone, Johnny Ramone, Dee Dee Ramone)
  13. Walk Away – 2:43
  14. Sea of Love (Phil Phillips, George Khoury)
  15. Buzz Fledderjohn
  16. Rains on Me (Waits, Chuck E. Weiss)

Bawlers

  1. Bend Down the Branches
  2. You Can Never Hold Back Spring
  3. Long Way Home
  4. Widow's Grove
  5. Little Drop of Poison
  6. Shiny Things
  7. World Keeps Turning
  8. Tell it to Me
  9. Never Let Go
  10. Fannin Street
  11. Little Man (Teddy Edwards)
  12. It's Over
  13. If I Have to Go
  14. The Fall of Troy
  15. Take Care of All My Children
  16. Down There by the Train
  17. Jayne's Blue Wish
  18. Young at Heart (Carolyn Leigh, Johnny Richards)

Bastards

  1. What Keeps Mankind Alive? (Kurt Weill/Bertold Brecht) (extrait de Threepenny Opera)
  2. Children's Story (extrait de Woyzeck de Georg Buchner)
  3. Heigh Ho (Churchill / Morey)
  4. Army Ants
  5. Books of Moses (Skip Spence)
  6. Bone Chain
  7. Two Sisters (traditional, arr by Waits/Brennan)
  8. First Kiss
  9. Dog Door (Waits/Brennan/Linkous) (avec Sparklehorse)
  10. Redrum
  11. Nirvana (texte de Charles Bukowski)
  12. Home I'll Never Be (texte de Jack Kerouac)
  13. Poor Little Lamb (Kennedy/Waits)
  14. Altar Boy
  15. The Pontiac
  16. Spidey's Wild Ride
  17. King Kong (Daniel Johnston)
  18. On the Road (texte de Jack Kerouac)
  19. Dog Treat (Bonus track)
  20. Missing My Son (Bonus track)
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commentaires

G
Salut Thierry. <br /> Que dire sinon... "pareil !" Moi aussi ce fut un de mes grands plaisirs de la fin de 2006....<br /> Et bon dimanche à toi aussi !
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T
Salut G.T., ce coffret de Tom Waits fut l'un de mes plus grands plaisirs musicaux du second semestre 2006. Vive Tom Waits. Je suis d'accord avec ta trilogie, même si j'aime également beaucoup sa période "piano-bar" et toutes ses belles petites chansons. <br /> Bon dimanche !
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G
J'en prends bonne note. Et merci beaucoup pour tes précisions !
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C
Pour Awol One, attention il y a beaucoup de disques, et tout n'est pas au même niveau. A privilégier : "Speakerface", "Number 3 On The Phone",  "Souldoubt" et "Slanguage". Ainsi que son apparition sur le disque d'Omid "Beneath the Surface".
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G
Christian,<br /> Tout à fait d'accord avec ta "trilogie" d'indispensables de Tom Waits.<br /> Et bien vu les influences sur le hip-hop underground. D'ailleurs, j'adore ce que fait Buck65, j'ai découvert il y a quelques temps Kill The Vultures, effectivement dans un univers proche de celui de Waits, mais je connais peu Awol One... je vais suivre ton conseil et m'y intéresser de près.<br /> Merci pour ton commentaire et à bientôt !
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C
Suivi jdm et kfigaro : c'est sympa ici.<br /> Pas grand chose à jeter chez Tom Waits, mais un trio de disques à écouter absolument : Frank Wild's Years, Swordfishtrombones et Rain Dogs. <br /> Kfigaro, c'est quand même à l'opposé de ce que tu aimes en général : voix rauque, bluesy, accords dissonants, percussions sauvages... Mais il me semble que tu peux aimer l'atmosphère générale qui se dégage de ses disques : les couleurs, le coté "musique pour film noir" (je connais surtout son utilisation chez Jim Jarmush), et la nostalgie.<br /> Et pour finir, il a quand même inspiré beaucoup de monde Tom Waits : Arthur H commes vous le dites, mais aussi Nick Cave non ? Et surtout deux artistes majeurs du hip hop underground : Buck 65 et Awol One. Je vous conseille également d'écouter le dernier disque de Kill The Vultures : "The Careless Flame"...
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G
K : tu as raison, Arthur H est effectivement par de nombreux points assez éloigné de Waits, sa musique n'est pas aussi rugueuse. Mais je parlais en fait surtout de sa voix.
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K
j aime bcp ce blog...<br />
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K
euh pour Arthur H, il a une voix un peu moins rauque aujourd'hui en fait... sinon l'univers de H est plus français (influences de Bashung, du music hall, de son père aussi), plus onirique aussi (ses 1er albums et surtout "Trouble fête"), c'est moins "cru" et plus "romantique délétère" que Tom Waits j'ai l'impression, de plus Arthur H fait maintenant de la "pop" beaucoup plus accessible que ses délires jazzy et souvent hermétiques de ces débuts...
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J
La décrépitude évoquée ci-dessus est mienne ! évidemment, et j'en profite pour te remercier de chercher à me faire plaisir.<br /> C'est réciproque.<br /> Let it be !
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J
Gourance avouée, perte des repères temporels, l’âge, quoi !<br /> "L'homme et l'enfant" est une chanson écrite en 1955 par René Rouzaud pour les paroles et Wayne Shanklin pour la musique. Elle a été interprétée par Eddie Constantine & Tania <br /> [http://www.paroles.net/chansons/15726.htm]<br /> Jacques Dutronc & Louise Duval<br /> [http://www.frmusique.ru/texts/d/dutronc_jacques/hommeetlenfant.htm]<br /> Sylvie Vartan & Darina<br /> [http://www.aplmusique.com/vartan/vartanl2004.htm]<br /> Avec l’album "Mississippi lad", 1991, on retrouve l’enfant dans "Little man", transposé par Teddy Edwards, featuring Tom Waits qui assure la transmutation, à sa manière… "Bawlers" présente une version encore inouïe.
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G
Cher Jdm...<br /> <br /> Pour les réminiscences, je n'ai pas eu les mêmes !<br /> Dans Fannin Street, je ne vois pas de House of the rising sun, et juste une légère - mais c'est bien pour te faire plaisir - évocation de let it be.<br /> Pour "Little man", je ne vois pas du tout (faut dire que je ne suis pas un grand connaisseur du répertoire français)<br /> Par contre, pour It's over, entièrement d'accord avec toi, l' intro est très proche de Summertime. D'ailleurs, celle de Little man l'est aussi et les notes sur lesquelles il dit "Little man", sont les mêmes que celles chantées sur "Summertime".<br /> <br /> Tu fais bien de parler d'Arthur H, je connais assez mal, mais je sais que K. aime ce qu'il fait, et, si on aime la voix rauque d'Artur H, pas de raison d'être dérangé par celle de Tom Waits...
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K
Merci pour vos conseils jdm et G.T ;)<br /> <br /> HS : Pour les couleurs de mon blog, tu avais raison G.T, il y avait trop de rose, le bandeau est maintenant en bleu, ça casse un peu la monotonie...
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J
"c'est tout de même pas banal !" dis-tu.<br /> Ce mec est génial !<br /> Maintenant, je viens d'écouter Bawlers<br /> Plein de réminiscences (comme j'aime, tu le sais): mon premier, "Fannin street", plage 10, "House of the rising sun" + "Let it be". Mon second, "Little man", plage 11, peux-tu m'aider à retrouver l'interprétation française sous la traduction "mon enfant" ? Mon troisième, Plage 12, l'intro vient de "Summer time", écoute bien.<br /> Seulement, mon tout est de Tom Waits.<br /> Ce deuxième volet de la trilogie est peut-être le plus abordable, mieux que "Rain dogs".<br /> Souvenir, souvenirs, tu connais la voix d'Arthur H. ?<br />
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G
On peut trouver assez logique qu'il ait Bukowski, Kerouac et même Brecht comme référence, mais un chanteur américain "rugueux" qui chante sur du Büchner -peut-être même y est-il venu en écoutant le Wozzeck de Berg - c'est tout de même pas banal !
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J
Bonjour GT,<br /> Je viens d'écouter "Bastards".<br /> C'est plutôt une musique d'homme, même si j'ai connu une polonaise qui en faisait son petit-déjeuner.<br /> ["Les Tontons flingueurs" sont ma source et ma ressource]<br /> Evidemment, avec Brecht, Büchner, Bukowski, Kerouac, ça me plaît [je peux échanger Bukowski contre William Burroughs ou Allen Ginsberg ?].<br /> Je ne connaissais Tom Waits et son album "Franks wild years" que depuis ton article sur Rev Tom Frost et sa reprise de "Way down in the hole" (qui montre ce qu'est une interprétation et non un ordinaire remake). C'est bien de consacrer une page à l'oncle Tom, en rappelant le jeune Révérend.<br /> "Bastards" : comment fait-on de la stéréo avec un son radio des années '30 '40 ? l'ancien et le jeune doivent se connaître (au moins pour les droits d'auteur) ? influence bidirectionnelle ?<br /> "Rain dogs" : tes conseils sont toujours pertinents, kfigaro appréciera – pour commencer "Jockey full of bourbon" (plage 4) ; je peux m'arranger pour lui faire écouter deux ou trois plages, s'il le souhaite et le dit quand il repasse par ici.<br /> A bientôt.<br />
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S
De la grande musique... j'ai beaucoup aimé!<br /> <br /> SysT
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G
Salut Jdm,<br /> <br /> Le coffret est... plus qu'intéressant ! A mon avis, il te plaira. <br /> <br /> Par contre, K., je pense que c'est moins ton genre (et s'il y un artiste pour lequel le terme "chant éthéré" est inapproprié, c'est bien Tom Waits !). Mais si tu as l'occasion, jette tout de même une oreille sur l'excellent Rain Dogs...
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K
J'ai écouté plusieurs disques du bonhomme il y a bien longtemps car j'avais un ami et une copine qui l'adorait, je me rappelle d'une chanson un peu freejazz sur New York qui m'avait beaucoup plu, sinon je connais très mal cet artiste pour le moment...
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J
Bonsoir GT,<br /> Content de te lire à nouveau. Ce coffret paraît bien intéressant, en particulier Bastards - tu connais un peu mes goûts ?<br /> Je t'en reparlerai quand j'aurai pu l'écouter.<br /> A bientôt.
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