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7 septembre 2008 7 07 /09 /septembre /2008 16:20
Franz Schubert (1797-1828, compositeur autrichien) - 2° mouvement (Andantino) de la sonate pour piano en la majeur (D. 959)

La cerise sur le chef-d'oeuvre
Valse avec Bachir, ce sont deux morceaux auxquels je tiens particulièrement, deux morceaux pourtant à l'opposé l'un de l'autre, This is not A Love Song de P.I.L, et l'andantino de la sonate pour piano D. 959 de Schubert. 

La vidéo de
This is not a love song, comme je l'expliquais précédemment, c'est l'ex-chef de file du mouvement punk, l'ex-ennemi public n°1 de la bonne société anglaise qui cabotine avec arrogance et nous dit "J'ai beau venir d'un milieu prolo, être le plus provocateur des punks, je m'en fous, je m'incruste sans aucune gêne dans le "beau monde", dans vos costumes, vos bagnoles, votre univers, mais les pieds sur la table".
Schubert, c'est l'inverse... le génie discret, introverti, et incompris. Sa pauvreté a parfois été exagérée, il n'était pas inconnu... mais a tout de même été Sans Domicile Fixe et ses oeuvres n'avaient, pour l'essentiel, pas vraiment de succès. Sans parler du fait qu'il n'a jamais vraiment connu l'amour (et en a beaucoup souffert) a contracté à 25 ans la syphilis (auprès d'une prostituée semble-t-il), cette maladie qui va le ronger jusqu'à sa mort prématurée, à 31 ans (mort encore plus jeune que Mozart). 

S'il fallait lancer un grand concours des vies d'hommes célèbres les plus tristes et pathétiques, difficile de trouver mieux (enfin pire) que celle de Schubert. Pas vraiment gâté par la nature, myope, pauvre, incompris, n'a pas connu l'amour, atteint d'une maladie douloureuse jusqu'à sa mort à 31 ans... à ce stade, ce n'est plus un destin malchanceux, c'est de l'acharnement. Comme si les dieux de la musique lui avaient donné trop et que les autres dieux ont décidé de tout lui reprendre à côté pour équilibrer. Car ce pauvre myope timide, malade et rondouillard est un des plus grands compositeurs de l'histoire. A la fois un grand novateur, qui ne sera compris que bien après sa mort (grâce à Liszt, notamment), et peut-être le plus grand mélodiste de l'histoire de la musique. Ce que prouve ce magnifique andantino...

Une des mélodies les plus belles, poignantes et mélancoliques que je connaisse. Brahms l'appelait "berceuse de la douleur", il avait raison. Ce seul thème sublime, c'est déjà une raison de placer au plus haut ce mouvement. Mais Schubert ne s'arrête pas là. Il le fait suivre d'une partie centrale stupéfiante, inattendue après cette première partie si émouvante et délicate, mais aussi étonnante pour l'époque (1828). L'andantino est de "forme-lied", c'est à dire que la 2° partie est "contrastante", alors que la 3° partie est un retour à la 1° partie (subtilement variée). Mais le contraste dans cette 2° partie est... fou. Des modulations particulièrement audacieuses et déstabilisantes, ajoutées à une violence, une liberté, une montée en tension et une frénésie qu'on ne pouvait imaginer succéder à une première partie aussi mélancolique et touchante. Bref, ce que fait ici le timide Schubert, quand on replace les choses dans leur contexte, c'est bien plus étonnant et violent que ce que feront les punks... 

D'une certaine manière, c'est tout le romantisme qu'on retrouve dans ce mouvement. Si Beethoven est le "père", le précurseur, le guide pour les musiciens romantiques, il reste par certains aspects un classique comme Haydn et Mozart. Schubert, lui, est souvent considéré comme le premier vrai compositeur romantique. Dans cet andantino, on a les deux facettes du romantisme à leur plus haut :
1° et 3° parties : mélancolie, délicatesse, intériorité, solitude, rêve, tristesse, souffrance
2° partie : originalité, tension, folie, violence, étrangeté, provocation, fantastique, tourments, révolte

Cet andantino est d'autant plus surprenant dans cette sonate en la majeur que l'oeuvre est plutôt apaisée, lumineuse, sereine. Une oeuvre écrite juste deux mois avant sa mort... après des compositions plus désespérées, sombres, témoignages de sa douleur, Schubert revient à un peu plus de "légèreté"... sauf dans ce 2° mouvement, poignant et déchirant, comme si la mort, la douleur et le tragique de sa condition surgissaient à nouveau au beau milieu d'une période de sage résignation.

La musique classique n'a pas forcément besoin de codes, de savoir, pour être comprise et aimée... surtout dans ce cas-là. Je ne vois pas comment - à moins d'être allergique à la mélancolie - on peut ne pas être sensible et touché par le thème génial de la 1° partie (et ne sautez pas la 3° partie, le thème y revient avec une magnifique variation). Si vous restez insensibles, c'est que vous n'êtes pas humain (je ne vois pas d'autre explication) :



Franz Schubert - 2° mouvement de la sonate pour piano en la majeur D. 959


(J'ai mis deux versions, celles de Pollini et Brendel, avec une toute petite préférence pour Pollini, même si les deux sont assez proches)

Le rythme de l'andantino est un rythme de valse (valse lente, 3 temps avec le premier temps plus appuyé)... pourtant, ce n'est pas ce titre que l'on entend au moment de la fameuse valse du film, qui est la non-moins belle
Valse n°2 op. 64 de Chopin. Mais l'andantino de Schubert est beaucoup plus dans "l'atmosphère" et l'esprit du film.    

Pour terminer, si certains découvrent la beauté de la musique de Schubert par ce biais, une playlist avec des oeuvres (ou surtout des mouvements) que j'aime particulièrement et qui ont le grand mérite d'être des chefs-d'oeuvre avec d'inoubliables mélodies envoûtantes :
 

  


Critique du film Valse Avec Bachir
This is not A love Song de P.I.L.
 
Carnets sur sol : remarquable article sur les lieder de Schubert.
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commentaires

G
<br /> <br /> PIETRO : Désolé, je ne peux te répondre pour l'instant, je n'ai toujours pas Internet et passe en coup de vent... mais, promis,<br /> j'y reviendrai une fois que ma connexion sera de nouveau active...<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Désolé pour les fautes d'ortographes. C'est une une heure tardive et je suis un peu éméché.<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Bonjour G.T,<br /> <br /> <br /> Voilà, il est tard et je découvre cette discussion ultra intéressante sur la musique dite classique. Justement, je découvre cet univers "classique" et je suis un peu perdu.<br /> <br /> <br /> Tout comme toi G.T., j'aime les musiques tourmentées, qu'elles soient sombres et/où mélancoliques. Et là je bloque. J'ai découvert pas mal d'oeuvres classiques mais je n'avance plus, où du moins<br /> je ne semble plus avancer. C'est pour cela que je m'en remets à mon site préféré, c'est-à-dire ton site G.T. Je m'en remets à vos connaissances musicales pour me faire découvrir d'autres<br /> oeuvres. <br /> <br /> <br /> Comme Christian, j'aime la subtilité, les instruments seuls où peu accompagnés. J'aime les requiems, les gymnopédies et les gnossiennes de Satie (le plus gros choc de va vie musical tout comme le<br /> Rock Bottom mais ça c'est c'est une autre histoire...), les trios élégiaques de Rachmaninoff, les pièces pour piano de Chopin, celle de Rachmaninoff, les nocturnes de Fauré.<br /> <br /> <br /> Je dois m'orienter vers quoi à ton avis G.T., toi qui est de bon conseil (je me permets de te tutoyer).<br /> <br /> <br /> merci.<br /> <br /> <br /> Pietro<br /> <br /> <br /> <br />
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G
DELUOL : désolé de ne pas avoir répondu plus tôt, mais gros problème de connexion internet, et je n'ai pas vu certains commentaires...Je suis en partie d'accord avec toi, avec ce que tu dis de Schubert... sauf que je trouve la musique de Boulez intéressante et, même si la plupart des gens ne semblent pas en avoir besoin, elle a sa légitimité et sa pertinence... 
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D
BOULEZ   n'aime pas le sentimentalisme de SCHUBERT  et apparemment ne le considère pas comme un véritable musicien ,car trop débordé par ses affects....il est vrai qu'ils représentent tous deux  ,dans le Temps,  une conception radicalement différente-sinon opposée!- de L'Art musical... eh! bien  je dois dire que SCHUBERT est SUBLIME, forcément SUBLIME et que nous en avons besoin dans cette époque  de  pseudo modernité-rupture ... ce n'est pas le cas de la musique de Pierrot dont la brillante intelligence ne nous émeut  apparemment pas : nous avons, par contre, un URGENT BESOIN de SCHUBERT !
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G
ERIC NOEL : Très bien vu, et très joliment dit !
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E
Avec la mort de Mozart en 1791 à l'âge de 35 ans et la naissance de Schubert en 1797 pour une courte vie de 31 ans, nous avons la longévité d'un compositeur de 72 ans en avance sur ses siècles et l'éternité du génie en plus.
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G
K. : C'est vrai aussi... et j'aime pas son visage d'extra-terrestre ultra-lifté ^^
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K
>Mmmm... je veux bien croire qu'elle est capable<br /> >de réanimer un mort, mais sûrement pas avec sa voix... :-)<br /> <br /> mouais... physiquement elle est tout de même assez glacée... un vrai frigo même...
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G
LOU : G.T., si tu le veux, je peux, par l'intermédiaire d'un ancien élève, haut placé à France 2, t'avoir un coin de canapé chez Michel Drucker, et, comme pour tous ses invités, il posera sa main sur ton genou.Argh, c'est la rançon du succès... pas grave, faut savoir souffrir pour arriver au sommet... et puis je mettrai des genouillères.Le CHU diffuse en boucle dans les salles de réanimation le dernier album de l'immense (1 m 78) Carla.Mmmm... je veux bien croire qu'elle est capable de réanimer un mort, mais sûrement pas avec sa voix... :-)
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L
Lou, tu te crois drôle ?! en plus, tu t'es planté dans le champ site de ton com 51 ! et tu voudrais battre les 300 coms du bon G.T. ?! Retourne à ton article sur le racisme, enfin un article si on peut dire, ce sera dix lignes et une musiquette comme d'habitude...Pour G.T., je vais faire quelque chose, que ça n'ait pas l'air d'un miracle, mais ne recommence pas !
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L
Nous apprenons à l'instant, sur Transe1fo, que notre ami G.T., pris de convulsions est dans un état semi-comateux, les médecins sont réservés. Le CHU diffuse en boucle dans les salles de réanimation le dernier album de l'immense (1 m 78) Carla. Prions ensemble.
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L
G.T., si tu le veux, je peux, par l'intermédiaire d'un ancien élève, haut placé à France 2, t'avoir un coin de canapé chez Michel Drucker, et, comme pour tous ses invités, il posera sa main sur ton genou.
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G
LOU : Sur deezer vs Jiwa... je confirme ce que dit Kfigaro, chacun ont leurs qualités, tout dépend de ce qu'on souhaite en faire...ARBOBO : Maintenant, il faut un nom pour ce club très select... je propose le PHAGOCIT : Pop-Hits, Arbobo et GT Cités par l'Illustre TéléramaC'est classe, ça, non ? ^^CHRISTIAN : "Une pépite qui se cache derrière un graphique assez terne". Mais c'est le plus grand des compliments venant d'une revue culturelle. Bien vu... parce que ça ramène à la fameuse métaphore de Platon sur Socate, qui était comme les "Silènes" : peu attirant vu de l'extérieur, mais renferme des "pépites" quand on regarde à l'intérieur... Un idéal "ascétique" où seul le fond compte... Adoubé par télérama via la référence ultime : Platon-Socrate... en effet, je suis définitivement et officiellement "légitime" ! :-) GT, c'est donc la consécration pour toi et toute ton oeuvre ! Que peut-il t'arriver de mieux ? Etre cité sur Arte ?Ce serait déjà pas mal... mais pas suffisant ! Je compte bien à ce que chaque semaine, sur Arte et France Musique, Michel Bouquet et Sami Frey viennent faire la lecture de mes derniers articles et de tous les commentaires à l'antenne... avec comme fond sonore les 5 pièces pour orchestre op.10 de Webern :-) 
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C
GT, c'est donc la consécration pour toi et toute ton oeuvre ! Que peut-il t'arriver de mieux ? Etre cité sur Arte ?"Une pépite qui se cache derrière un graphique assez terne". Mais c'est le plus grand des compliments venant d'une revue culturelle. Kfigaro avait raison : tu es officiellement et définitivement légitime.
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A
uh uh uh (sur TRA)en même temps, n'oublions pas que leur rubrique "chanson" (qui me parle fort peu) est distincte de celle "rock".hugo cassaveti, odile de plas, et d'autres, ont ma foi très bon goût et font de bonnes critiques :-)(sans que je sois toujours d'accord avec eux)tu rejoins le club des blogueurs d'OB qui ont eu les honneurs de TRA, avec pophits ou moi-même.et dire que tu préfères être poignardé sur xsilence ^o^
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K
J'ajoute que Jiwa a un immense avantage par rapport à Deezer : son impressionnant catalogue classique à faire pâlir son concurrent singulièrement pauvre en matière de classique.
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L
G.T., tu es trop fort, je m'incline devant tes arguments, blink ! blink ! blink !Tu confirmes la réponse, fiable pour moi, de Kfigaro à propos de Jiwa ?[tiens, j'ai 2PQ, aujourd'hui, bon, je vais torcher un article vengeur !]
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G
AMA-L : mais je te le scanne ce soir si tu veux.Merci beaucoup de le proposer, mais bon, je vais tout de même aller l'acheter ce Télérama (qui est assurément le top de la presse française) ... en plus, j'ai trouvé l'article sur leur site : http://www.telerama.fr/techno/internet,33249.phpTa crédibilité wakenwo est définitivement morte ça, c'est certain... d'autant plus que dans les quelques lignes qu'ils consacrent à mon blog, faut qu'il parlent de ma référence à "la p'tite lady" de Vivien Savage... le coup de grâce...En tout cas, j'ai pu constater qu'un bon article dans Télérama ne faisait pas exploser tes stats... j'ai juste eu 100 visiteurs de plus que d'habitude hier... moins qu'une discussion à propos de mon article "le rock, c'est de la merde", sur le forum de Xsilence...LOU : G.T., tu adores Télérama... Et comment ! Le meilleur magazine culturel de tous les temps, qui compte dans ses rangs la meilleure journaliste de ces 10 dernières années... mais quand se décidera-t-on enfin à donner à Marie-Hélène Chabert le prix Pulitzer ! :-)BOEBIS : je viens de voir ça, ahah, ils t'ont boboïsé en cachette Eh oui, ils ne m'ont même pas demandé mon avis (je vais les attaquer en justice... :-) )"un graphisme assez terne" rohhhAlors ça, venant de Télérama, c'est la honte totale... faut vraiment que mon graphisme soit excessivement terne pour qu'ils le remarquent... en plus, c'est la première chose dont ils parlent ! Je vais y remédier tout de suite en plaçant sur l'en-tête du blog un gros sticker jaune fluo "Lu et approuvé par Télérama !" ;-)Bref, super article sur Schubert, en plus j'apprécie particulièrement le piano seul donc c'était parfait pour moi. J'ai bien dégusté la playlist.Merci ! Code Anti-Spam : KGT
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L
Merci, Kfigaro, je ne me rappelle pas que tu aies déjà répondu à cette question, en tout cas, cela confirme ce que j'ai observé. Deezer a tous les atouts :)
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B
je viens de voir ça, ahah, ils t'ont boboïsé en cachette mais il semblerait que tu es "un graphisme assez terne" rohhhBref, super article sur Schubert, en plus j'apprécie particulièrement le piano seul donc c'était parfait pour moi. J'ai bien dégusté la playlist.<br />
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A
Page 77, rubrique internet, et c'est plus que gentil, mon pauvre ami, ta crédibilité wakenwo est définitivement morte ^^J'ai pas le temps, là, mais je te le scanne ce soir si tu veux.
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K
>Je suis inscrit sur Jiwa mais je ne trouve pas, comme<br /> >sur Deezer la fonction "ajouter mes mp3". Il semble<br /> >qu'on ne puisse créer une playlist qu'à partir de la banque<br /> >de données disponible. J'ai peut-être mal vu. Qu'en sais-tu ?<br /> <br /> 1. comme je te l'ai expliqué avant, on ne peut absolument pas rajouter de disques ni de mp3 isolés ! car le site est géré uniquement pas ses administrateurs, ils sont les seuls à pouvoir en rajouter... concrètement on va trouver sur jiwa presque tout le catalogue Universal (y compris les dernières sorties comme l'album récent de Christophe qui était présent sur dijwa dès sa sortie officielle) avec également quelques labels indépendants moins connus (Silva ou Prometheus pour la musique de film)<br /> <br /> 2. pour la playlist, ça marche sans problème (cf ma playlist perso) par contre il faut obligatoirement te créer un compte.
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L
G.T., tu adores Télérama... heureusement, je viens de m'abonner à Télérama, pour la première fois, un homme de mon poids, non, je suis léger, je veux dire, de mon âge, j'ai craqué parce que j'avais droit à un coffret de disques et, je ne sais plus, un stylo peut-être, si je répondais dans les huit jours :)))
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L
G.T., j'ai apporté ma modeste contribution à ton Schubert et je ne dérive pas.Je suis inscrit sur Jiwa mais je ne trouve pas, comme sur Deezer la fonction "ajouter mes mp3". Il semble qu'on ne puisse créer une playlist qu'à partir de la banque de données disponible. J'ai peut-être mal vu. Qu'en sais-tu ?Merci à toi et en attendant, j'ai repris Deezer que j'apprivoise à peu près.
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G
AMA-L : Dans Télérama ???? ça craint... j'espère qu'ils parlent de moi en mal, au moins... il en va de ma crédibilité rock'n'roll (dit le type sous son article consacré à Schubert)...Bon, je retire toutes les conneries que j'ai pu écrire sur Télérama (journal de bobos pour lesquels Delerm, c'est le top du groove etc... d'ailleurs, je n'ai jamais écrit ce genre de choses, j'adore Télérama, je n'achète jamais aucun disque s'il n'y a pas les fff de Télérama...)(sans blague, c'est vrai, cette connerie ?)
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A
Bon, ça bavasse, ça bavasse, mais ça oublie l'essentiel :hé G.T., tu t'es vu dans Télérama ? ;-)
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G
SYST : Oui, c'est le "comble" dans la triste de vie de Schubert, il ne lui manquait plus que le typhus... et c'est ce qui l'a "achevé"... encore, une fois, quand ça veut pas, ça veut pas^^(sinon, en effet, les notes sont à mettre chaque fois sous le dernier article du CDB...)
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S
Ah ben oui, puisque les BLACK KEYS devaient être notés sous le 8... tu préfères qu'on note les "anciens" albums dans le dernier article en date? OKLe plus "drôle" c'est que Schubert est mort du typhus, en fait...SysT
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G
SYST : Merci pour cette précision, tu es toujours la "caution scientifique" n°1 d'art-rock :-) Je pensais que c'était la syphilis qui l'a tant fait souffrir... mais Schubert est donc encore plus accablé par le destin que ça, puisqu'en ayant choppé une maladie normalement pas vraiment "douloureuse", lui n'a cessé de souffrir et de voir sa santé décliner gravement. Il y a des gens pour lesquels, quand ça veut pas, ça veut pas...Valse avec Bachir, tu n'as en effet aucune excuse, ce film est indispensable !Les Black Keys... tu fais bien de me le rappeler... car tu as mis ta note sous le classement n°8 au lieu du dernier... mais je vais retenir ça...
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S
Tiens, je parlais de Schubert avec un ami (médecin) l'autre soir... oui, terrible destin - même si la Syphilis, y compris au stade tertiaire, n'est pas ce qu'on pourrait vraiment appeler une maladie douloureuse... en tout cas physiquement...Tu nous fait un joli tour d'horizon de VALSE AVEC BACHIR : chronique du film en soi, articles sur la musique... et moi, je n'ai aucune excuse, puisque je ne l'ai TOUJOURS pas vu...Merci pour cette tranche culturelle, en tout cas! Ca nous change des rockeurs rustres... au fait, merci pour THE BLACK KEYS, que je me suis empressé de noter par chez toi... très sympathique album, dont j'apprécie particulièrement la teneur des riffs, les refrains et... la concision!SysT
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G
K. : Mais là, le "parcours" n'a pas grande importance, je pense... je parlais surtout de "ressenti"... si je suis "étonné" que tu ne l'aimes pas, c'est juste... parce que, comme je le disais, je retrouve dans tes goûts musicaux ce que j'aime chez Schubert...
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K
>ça rajoute une pierre à mon incompréhension<br /> >de ton indifférence face à Schubert<br /> <br /> c'est un ensemble de choses qui s'accumulent et qui joue en sa défaveur : un langage encore à peine sorti du classicisme mozartien (qui me barbe sévère, y compris le Requiem d'ailleurs... je l'ai réécouté dernièrement), une prédilection pour le piano et le quatuor (donc des timbres qui ne n'attirent guère à 1ère vue) et surtout des harmonies manquant tout de même de ce "piment" qui me séduit tant chez d'autres (Beethoven, Weber et évidemment Wagner par la suite...) mais bon tu sais je suis un marginal et sans doute aussi un "faussaire", un philistin en matière de musique classique, jamais je ne me suis considéré comme un égal de kadors comme Lemarrec ou même toi, mon parcours est trop atypique et surtout trop solitaire. Comme l'a bien expliqué un Hennion, il faut des médiateurs pour devenir un VRAI mélomane et je doute fort d'ailleurs qu'un Lemarrec ait été totalement "isolé" pour être aussi calé...
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G
K. : ça rajoute une pierre à mon incompréhension de ton indifférence face à Schubert... car ce n'est pas du tout un compositeur qui en fait "des tonnes" dans le mineur, sa "marque de fabrique", c'est justement les alternances très subtiles et poétiques entre mineur et majeur... (Sinon, j'aime aussi beaucoup les 7° majeures... qui sont tout de même très fréquentes dans le jazz... c'est dans le blues où l'on met des 7° mineures partout, alors que dans le jazz, on aime les 7° majeures comme les mineures... d'ailleurs, la 7° majeure a une couleur devenue très "jazzy")CHRISTIAN : La Nuit transfigurée, j'en suis "fou" moi aussi... elle est particulièrement wagnérienne, d'ailleurs, ça casse un peu ce que je disais sur le fait que tu n'étais pas sensible aux passions romantiques exacerbées :-)
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C
Lou, c'est bien sur de l'opus 100 dont je voulais parler, mais je l'ai bien dit, je confonds tout ! Je me souviens par exemple d'un soir en voiture, sous la pluie battante, en pleine campagne, où j'ai été obligé de m'arrêter sur le bas coté, mort d'angoisse et d'effroi à cause de la musique que j'écoutais dans mon auto-radio ; Lutolawski ? Penderecki ? un des deux, mais lequel ? Ou alors Ligeti ? Je ne sais plus, mais je sais que j'ai rarement vécu une expérience aussi éprouvante !Et oui, parce que à l'instar de kfigaro, moi je suis un grand sentimental qui s'ignore !Et ce désir fiévreux de musique, ces disques longtemps attendus dont parle kfigaro, la vie avant internet quoi, je l'ai aussi vécu tellement intensément ! Mais pourquoi le regretter ? C'est comme nos amours de 20 ans :)Une dernière chose, parce que trop de noms me viennent à la tête, je suis fou de la Nuit Transfigurée de Schoenberg, quelque soit l'orchestration.
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K
Merci en tout cas pour vos deux longs commentaires GT et Christian, je me suis régalé... marrant le coup du majeur-mineur, moi c'est un peu le contraire de toi en fait (une fois de plus !), je suis souvent surpris du fait que le mode majeur m'affole bien plus que le mineur (trop de pathos peut être ?), par exemple chez Debussy entre autre dans le "Martyre de St Sébastien" (ahh quand il reprend le mode mineur de départ en le transposant en majeur, je suis au nirvana ! c'est d'une puissance extraordinaire !! et puis quel sens des couleurs...), idem chez Ravel d'ailleurs, une romance en mineur me fera bien plus chialer qu'une romance un peu pathétique en mineur.<br /> <br /> Ce que j'adore avec le majeur, c'est la force liée à ce mode et le fait qu'on puisse aussi tout à fait traduire la tristesse avec ce type de mode (ce qui rend cette dernière encore plus terrible !), tandis que le mode mineur m'a toujours trop paru un peu pleurnichard et pathétique (c'est aussi ce qui m'agace chez Schubert d'ailleurs). Finalement et malgré les apparences, je suis un "viril" qui s'ignore ! ;)<br /> <br /> PS : ah je précise aussi que comme par hasard, je suis un fondu total de l'accord de 7ème... MAJEURE (on le retrouve évidemment à foison dans la bossa ou chez Cocteau Twins) tandis que l'accord de 7ème mineure (le marotte habituelle de tous les jazzeux de la planète) me laissera souvent de marbre.
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G
CHRISTIAN : En fait, tout ça remet en cause ce que dit K. à ton compte ! :-)Je pensais, à le lire (mais j'ai peut-être mal compris) que tu avais aussi une connaissance encyclopédique et très pointue du classique... alors que tu es plutôt un "dilettante", que pioche à droite et à gauche... bon, certes, tu as des goûts assez "légitimes" ou "nobles", Bach, Debussy, Schubert... c'est pas comme si tu te disais fana surtout de Tchaikovsky, Vivaldi et Rossini :-)Contrairement à kfigaro, je ne sais pas toujours dire pourquoi j'aime ou j'aime pas, Mais moi, je peux te le dire :-) Normal que tu n'aimes pas Wagner et Beethoven... trop de puissance, de lyrisme, trop "épique"... tu aimes les choses plus en "clair-obscur", tu es plus sensible aux sentiments exprimés avec subtilité et délicatesse (Debussy, Schubert...) qu'aux grandes passions romantiques lyriques...Mais du baroque au contemporain, quelle richesse !Exactement ! On n'a malheureusement pas assez de toute une vie pour tout connaître...LOU : Ah, la Musique pour cordes, percussions et celesta de Bartok... une de mes oeuvres préférées...  nous conseillons la version en la meunièreexcellent :-)K. : Plus tard j'ai découvert d'autres morceaux dont le prélude et mort d'Isolde de "Tristan" (sans doute le plus sublime morceau de musique de tous les temps) Ces temps-ci, on n'est pas toujours d'accord... mais rien que pour ça, tout le reste est oublié, voilà un point fondamental, pour moi, sur lequel je te suis à 200% !Très intéressant, ton parcours... du coup, je vais (en gros, sinon, ce serait trop long), donner quelques éléments du mien (enfin, surtout mes "débuts" dans le classique)... puisqu'on est un peu tous, avec THOM aussi, dans notre "coming-out classique" :-)Les oeuvres qui ont vraiment déclenché ma passion pour le classique, ce sont les sonates pour piano les plus célèbres de Beethoven (j'avais environ 18 ans)... particulièrement l'appassionata, dont le 3° mouvement reste toujours le morceau classique qui me fascine le plus (avec les préludes des 1ers et 3° actes de Tristan, et la mort d'Isolde...). Je n'ai pas connu comme toi, le "manque" car il y avait une médiathèque dans ma ville... j'ai été rapidement un boulimique de classique (j'en étais déjà un de rock), grâce à la médiathèque, véritable caverne d'ali-baba pour moi, où je passais mon temps à emprunter des CD... ça n'a en rien "amoindri" ma passion et ma fascination pour les oeuvres, quand j'aimais quelque chose, je l'écoutais en boucle, et le degré de fascination était tel que je pouvais me dire - ça m'arrivait souvent - après avoir découvert telle ou telle grande oeuvre "maintenant, je peux mourir tranquille, ce que j'ai ressenti là est incomparable..." :-)Les premières oeuvres qui m'ont marqué ont été les sonates de Beethoven, donc, ses symphonies et concertos pour piano, le Stabat Mater et le Requiem de Dvorak, les passions de Bach, les pièces pour piano de Chopin et Rachmaninoff (et son Ile des Morts pour orchestre) et les ouvertures de Wagner (j'y suis venu par Baudelaire...)Un tout petit peu après, il y a eu Schubert (ce qui "m'étonne" dans ce que tu en dis, c'est que pour moi, Schubert, c'était avant tout du plaisir, par ses mélodies si agréables et touchantes), Debussy, Stravinsky... Bartok et assez rapidement, Penderecki (son Polish Requiem a été un grand choc quand je suis tombé dessus), Lutoslawski, Gorecki...En fait - ça n'étonnera pas ceux qui me lisent rédulièrement - j'aime la musique bien sombre... qu'elle soit très noire et tourmentée, ou subtilement mélancolique... mon critère principal quand j'empruntais des disques... c'était de voir si telle oeuvre était ou non en mineur... quand je tombais sur un disque de sonates, par exemple, d'un compositeur que j'aimais beaucoup... si elles étaient essentiellement en majeur, ça ne m'intéressait pas... je préférais prendre celles d'un compositeur que je ne connaissais pas avec une plus grande proportion de sonates (ou symphonies, concertos, etc...) en mineur ;-)Il m'a fallu beaucoup de temps pour apprécier le "style classique" de Haydn et Mozart... de Mozart, je n'aimais que le Requiem (et forcément, je me précipitais sur le moindre requiem à la médiathèque, j'étais sûr d'avoir ma dose de noirceur^^)... plus tard, j'ai eu un "déclic" qui m'a permis d'apprécier réellement Mozart et Haydn (enfin, surtout Mozart, je n'écoute pas régulièrement Haydn, même si j'apprécie, et ne le "déteste" plus comme avant)... et de chercher autre chose que des oeuvres "sombres".Assez rapidement, il y a aussi eu les Russes (Stravinsky, donc, puis Moussorgsky, Rimsky, Chostakovitch...) et l'essentiel des grands romantiques (Brahms, Liszt, Schumann...)Plus tard, je me suis aussi intéressé à la musique baroque, celles du Moyen Age et de la Renaissance... mais ma période de prédilection reste le XIX° et première partie du XX° (comme beaucoup, je pense...) THOM : je n'ai pas dit qu'on ne pouvait pas s'initier au classique par un autre compositeur que BeethovenBien sûr, c'est comme ça que je l'avais compris... je voulais juste nuancer ta nuance :-)j'ai été fan de Mozart avant même d'être fan des BeatlesAu moins, ça respecte une certaine chronologie ^^    
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T
Non non... je parlais d'une bo fantasmée ! Je trouvais que la musique collait merveilleusement à ce que je lisais (eh oui ! déjà à l'époque je rapprochais musique et littérature... :)-
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K
Quelle BO des "trois mousquetaires" ? celle de Legrand ?
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T
G.T. >>> ""Tout d'abord... faut pas se sentir forcé, personne n'est obligé d'écouter du classique ou de s'y intéresser :-)" Je suis évidemment d'accord... mais je comprends la réponse de Guic :-) C'est vrai que c'est derniers temps, ça commence à devenir compliqué de suivre certaines discussions d'Art-Rock quand on a pas la moindre notion de classique (et aussi de sociologie, mais je suppose que bientôt tu vas nous pondre un article d'initiation à la sociologie :-). Ce qui n'est nullement un reproche, bien au contraire : c'est de l'émulation et c'est formidable, et c'est bien pour ça que tu es mon blogueur chouchou ;-)Sinon, sur l'initiation au classique... attention : je n'ai pas dit qu'on ne pouvait pas s'initier au classique par un autre compositeur que Beethoven. Moi-même je m'y suis initié par... Mozart (et plus spécialement la B.O. d'Amadeus, qui tournait tout le temps chez mes parents à l'époque) et me faisait penser à la B.O. des trois mousquetaires (que j'adorais (je devais avoir huit ou neuf ans tout au plus, je piquais l'album en cachette et j'essayais de lire ce livre un poil trop ardu pour moi en mettant à fond la plage 3 du sountrack - j'ai oublié quel morceau c'était - qui me donnait l'impression d'être plongé dans l'univers de Dumas :-D... eh oui : j'ai été fan de Mozart avant même d'être fan des Beatles (c'est d'ailleurs à cette époque qu'on m'a offert Please Please Me, que j'aimais vachement moins qu'Amadeus))). Je disais juste qu'aujourd'hui, moi, je préconiserais Beethoven... parce que c'est Dieu. Mais il y a mille autres portes, bien entendu (il y a déjà un sacré nombre de manières d'aborder le seul Beethoven donc bon...)Lou >>> enfin nous savons pourquoi tu as craqué... des années qu'on cherche la réponse, alors qu'elle était juste là, devant nous ;-)
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K
Pour ma part, mes premiers souvenirs de classique (et de musique tout court d'ailleurs) datent de la petite enfance (contrairement à Christian, je ne l'ai pas découverte du tout au cinéma, au contraire de la musique de film que j'ai appris à aimer et vite adorer en allant au cinéma vers 11 ou 12 ans...), ça devait être du Brahms ("Danses hongroises" - archi accessible !) je pense ou quelque chose comme ça.<br /> <br /> Vers 13 et 14 ans, je me suis mis à écouter les disques de mes parents : comme Lou, j'ai été vite envoûté par la 6ème de Beethoven (à recommander également aux débutants ! à mon avis c'est bien plus facile d'accès que n'importe quel Schubert ou même que Bach d'ailleurs, musicien trop rigoureux et architectural pour moi...), puis les indécrottables "4 saisons" de Vivaldi (sans parler du concerto pour mandoline, archi accessible et grand public lui aussi). Par contre je me rappelle avoir vite été ennuyé par le piano seul (trop terne et "sec" à mon goût), et par l'esthétique classique en général (Mozart me faisait bailler déjà à l'époque, ça n 'a guère évolué depuis...) de façon générale, je me suis donc rapidement retrouvé à écouter la radio (France Musique) dès que j'avais épuisé le peu de 33T que possédait mes parents. <br /> <br /> Alors là, c'est vite devenu une drogue ! et mes goûts ont commencés à vraiment se forger (je connaissais juste un ou deux amis musiciens qui avaient les mêmes goûts que moi dont un clarinettiste amateur que j'avais connu en CM1 à Civray, je ne les voyais presque jamais donc mon apprentissage a été essentiellement autodidacte et en solitaire - uniquement guidé par la radio et un tout petit bouquin d'histoire de la musique que ma mère avait obtenu sans doute au lycée). Plus j'écoutais de classique et plus je me rendais compte que la musique du 20ème siècle (dont la musique de film !) me plaisait bien plus que le reste : je me souviens particulièrement d'une émission consacrée à la musique de film (dont Delerue et surtout Herrmann) et une consacrée à la musique polonaise qui m'avait littéralement passionné (Kilar, Gorecki, Lutoslawski) , mes premiers disques achetés à Angoulême ont été (je me rappelle plus l'ordre) entre autres :<br /> <br /> - Strauss : Ainsi parlait Zarathoustra, Macbeth<br /> - Charpentier - Te deum (je l'ai revendu depuis, la musique baroque m'ayant toujours laissé un peu indifférent, en dehors de Vivaldi et encore...)<br /> - Grieg - Peer Gynt (musique de scène intégrale)<br /> - Penderecki - Dies Iraes (je l'ai revendu aussi mais à tort... en fait je n'ai pas accroché immédiatement à Penderecki)<br /> - Rimski : Shéhérazade<br /> <br /> Lors d'un voyage scolaire en Angleterre, j'avais aussi entendu du Rossini lors d'un spectacle en plein air, à Londres, j'ai donc acheté 2 LPs Decca avec les ouvertures de Rossini et puis surtout les suites symphoniques du "Ring" du Wagner ! la musique de Wagner m'a immédiatement scotchée par son ampleur, son lyrisme et l'incroyable génie orchestral qui parcourt toute sa musique... Plus tard j'ai découvert d'autres morceaux dont le prélude et mort d'Isolde de "Tristan" (sans doute le plus sublime morceau de musique de tous les temps) qui a achevé de me conquérir à tout jamais. Un peu plus tard j'ai découvert Dvorak, Bartok et Stravinski (je ne sais plus comment, peut être simplement grâce aux titres, un titre comme "Le mandarin merveilleux" me faisait littéralement rêver avec ses promesses d'exotisme et de couleurs chamarrées, en bref un promesse de rêve intégral ! j'ai mis plus de 3 ou 4 ans avant d'arriver à trouver une K7 Deutche Grammaphon de l'oeuvre, on ne trouvait rien de rien dans le tout petit disquaire que je fréquentais, quelle frustration c'était !... pour le "sacre" de Stravinski, là encore je me rappelle plus mais la réputation que j'en avais m'a longtemps hanté avant que je ne la découvre ! et quel choc ça a été !). Dans certains cas, la découverte avait lieu grâce à la télé, notamment le "Peter grimes" de Britten, un autre grand choc ! quelle oeuvre sublime bon sang !<br /> <br /> plus tard j'ai acheté de nombreux LPs de musique de film dont un coffret Decca Bernard Herrmann commandé à Angoulême ! ah le pied que d'attendre que ça arrive ! et quand on l'obtient enfin c'est le nirvana intégral ! quel plaisir de goûter ce moment si attendu ! je n'ai plus ressenti une telle fièvre depuis que j'ai 14 ou 15 ans en fait, quelle dommage de ne plus connaître ça...<br /> <br /> Je me rappelle du caractère sacré du disque à l'époque, car je n'avais pas un rond, j'avais donc très peu de disques, du coup, je les connaissais absolument par coeur et quand je trouvais par hasard un coffret pas cher (à 1988, je suis tombé sur l'intégrale du "Ring" enregistrée en public pour 500 F seulement ! une aubaine pour un étudiant comme moi), j'étais bien évidemment dans tous mes états !! rien à voir avec maintenant où l'on a absolument tout à portée de main pour bien moins cher encore, du coup il n'y a plus de fièvre, le désir "disque" s'est sacrement émoussé et à l'inverse on croule sous des galettes finalement à peine écoutée et très vite remisée, la plupart des blogs musicaux que je lis s'inscrivent dans ce paradigme là : on écoute TOUT à toute allure, et ce en très grande quantité (intégrale de tel ou tel chanteur ou tel ou tel groupe et on passe au suivant... c'est quasi industriel ! quelle tristesse)... <br /> <br /> Parmi mes autres souvenirs : je me souviens aussi de la découverte de certaines oeuvres la nuit (je lisais avec passion la rubrique radio de Télérama, je m'en souviens bien... et je guettais particulièrement les noms de tous les compositeurs que j'adorais à l'époque comme Herrmann mais aussi Messiaen ou Prodromidès - dont j'avais découvert le "Danton" au cinéma peu avant). Je me rappelle notamment que j'avais enregistré la diffusion du LP de "Danton" et aussi celui de "Marnie" de Herrmann sur une K7 audio pourrie (car je n'avais que ça !) pendant sa diffusion sur France Musique vers 1h. Le lendemain, j'étais archi fier de mon "collector" (que j'ai retrouvé heureusement en vinyle et CD plus de 15 ans plus tard !) et je l'avais montré à un copain de lycée corniste au conservatoire, hélas un connard fini doublé d'un sadique (j'ai d'ailleurs retrouvé sa trace sur copainsdavant) m'a fauché la K7 et l'a détruite par la suite, je vous raconte pas ma haine !...<br /> <br /> Voilà aussi pourquoi je trouve cette frénésie et cette énorme boulimie de consommation si triste, contrairement aux apparences je ne suis pas du tout envieux du cinglé qui passe son temps à chroniquer - de façon un peu blasée et détachée (comme si c'était totalement banal !) - 10 versions différentes des symphonies de Mahler en un temps record ou à passer en revue absolument toute l'intégrale de tel ou tel compositeur rare (cad concrétement à écouter 50, 60 CDs par semaine... sans parler des multiples bouquins lus et des films visionnés en plus), même si j'envie certes leurs consonances encyclopédiques, il leur manque pourtant tout ce que j'ai connu moi : cad le "manque", le désir fiévreux "d'avoir" quand on a rien ou presque rien, ils ne connaîtront paradoxalement jamais ce (vrai) bonheur là...<br /> <br /> Par contre, je n'ai jamais été fana des comparatifs d'oeuvres avec ces longs et ennuyeux pinaillages sur tel ou tel bon tempo (quand le musicien ne l'indique pas !), tel ou tel bon "son", tel ou tel "moelleux" des cordes, telle ou telle grain de voix, ou telle ou telle pertinence de chef pour telle oeuvre, etc... je reconnais que parfois ça peut avoir de l'importance (même pour moi) mais là encore je trouve que ça relève plus du "rite distinctif" (et un peu vain... voire faux) et de découpage de cheveux en quatre voire en huit que d'autre chose (surtout au vu du niveau de la plupart des orchestres contemporains).
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L
Thom, mon premier microsillon, ça a été la Sixième symphonie de Beethoven, le second la Musique pour cordes... de Bartok - il craque beaucoup au début, il m'a fallu le temps de mettre en mémoire ce qu'était une fugue et j'ai écouté les recherches du Studio de Cologne avant Schubert (tu crois que c'est pour ça que je suis craqué ?).Christian, tu écris : c'est sûrement grâce à Kubrick et Barry Lindon que j'aime Schubert et le quintet dont parle Kill Me Sarah.Barry Lyndon, c'est, pour Schubert, le trio op. 100 (adaptation pour le film), non ? et il ne me semble pas que KMS évoque le film :)Pour le quintet D. 667 (op. 114), nous conseillons la version en la meunière ;)[tiens, c'était le jour de fermeture - de maintenance ? - des commentaires sur o-b, quand les octets se mettent en RTT... mais c'est bien signalé icihttp://forum.over-blog.com/thread-2628673.html, un peu comme un panonceau "route en mauvais état" :/ - Michel Serres a écrit de belles lignes là-dessus][[Quand une grand-route se trouve en mauvais état, on peut la réparer, remplir de graves les nids-de-poule, passer le rouleau sur du macadam neuf, la renforcer à grands frais de travail, de sueur et d’or. Mais une autre solution reste possible : accrocher aux platanes une suite de panonceaux où le passant pourra lire : ROUTE EN MAUVAIS ETAT.Michel Serres, Les cinq sens, 1985]][[[je commence la playlist en attendant la fin des travaux]]]
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C
Par où commencer dans le clasique ? Ben oui, ça tiens sur quelques siècles cette histoire, il y a du monde !Pour moi, le cinéma a vraiment été le détonateur. D'ailleurs, j'aime pas trop Beethoven, et je me demande si c'est pas à cause de Kubrick. Mais c'est sûrement grâce à Kubrick et Barry Lindon que j'aime Schubert et le quintet dont parle Kill Me Sarah.Bach et les sonatas et partitas pour violon seul : Alain Tanner "Une flamme dans mon coeur", et une musique entétante qui explose dans la tête, un vrai choc ! Je ne m'en suis vraiment pas remis, et les écoute toujours avec volupté. (et quel film !)Et toujours kubrick, qui a décidément beaucoup fait pour mon apprentissage du classique : le requiem de Ligeti dans "2001" !Le théatre aussi bizarrement. J'y ai découvert le "King Arthur" de Purcell, quelle merveille. Et ausi Ohana grâce à des amis qui avaient monté une pièce superbe autour d'une de ses oeuvres.Et après, ben on pioche, on écoute un peu de tout, on aime pas tout, c'est parfois bizarre tout ça, on se raccroche un peu avec ce qu'on a, ce qu'on lit, ce qu'on croit aimer... Mais du baroque au contemporain, quelle richesse !Contrairement à kfigaro, je ne sais pas toujours dire pourquoi j'aime ou j'aime pas, j'ai peu de repères dans cette musique. Pourquoi "La Cathédrale Engloutie" de Debussy m'impressionne autant ? Pourquoi je préfère les quatuors à cordes ou le piano, ou tout instrument seul aux grandes symphonies ? (bon, ça c'est plus explicable).Pourquoi je n'aime pas Wagner, et que je me suis endormi quand je suis allé voir un de ses Walkyries d'une longueur désespérante. Et pourquoi donc je préfère les quelques minutes de n'importe quelle gnossienne de Satie ?
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G
THOM : :-) mais bon, je ne relevais pas cette fois de fautes de frappe, je suis moins élégant quand je le fais, je voulais dire que je pense, tout de même, qu'on peut s'initier au classique par d'autres compositeurs...GUIC : Quelles oeuvres de Beethoven ? 6° et 9° symphonie, sonates pour piano "clair de lune" (n°13), Pathétique (n°8) et appassionata (n°23), Concertos pour piano 3 et 4... voilà de très bons moyens de commencer, je crois...Pour Erlkönig, tu as bonne mémoire... car il en existe effectivement une version "instrumentale", pour piano seul, de Liszt.KMS : ça ne m'étonne pas :-) Mais oui, le quintet de Schubert est une merveille... certains la considèrent comme son plus grand chef-d'oeuvre, et ce n'est pas infondé...  
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K
Personnellement de Schubert je préfère nettement le quintet op 956, plus profond, moins dans le romantisme vernissé... comme je préfère n'importe quel quatuor (à partir du 5 ou 6ème) de Beethoven à ses symphonies...
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G
"Tout d'abord... faut pas se sentir forcé, personne n'est obligé d'écouter du classique ou de s'y intéresser :-)"Notons quand meme qu'après avoir suivi le débat forcené qui est apparu dans les commentaires de "Le Rock, c'est de la merde", je me suis dit quand meme qu'il allait falloir peut etre offrir sa chance à cette musique... de valeur "supérieure", si j'ose dire... (Apres, quand même, déconnons pas, j'ai mes bases hein.. je sais reconnaitre la V eme de Bethoveen, a condition qu'on me mettte le bon passage, certes, mais bon.)Après, bon, ... c'est aussi histoire de s'ouvrir un autre univers. Quand même. (En gros c'est comme si jusqu'à présent j'vais lu que de la SF et maintenant je décide de m'attaqueer aux classiques. En gros.)Merci pour les proposition, bon, je note, et dois admettre que j'avais déjà à l'avance une inclinaison pour Bethoveen (et Wagner, oui, j'aime bien quand ca pete dans tous les sens. Et Strauss aussi.) Mais bon... Quel album ;-)Pas trop dans le rapport direct: Sinon, juste comme ça, j'aime bien le "Erlkönig" de la playlist mais je crois avoir souvenir d'un morceau associé, pas sous forme d'un Lied, juste musical, vaguement écouté en cours d'allemeand au College...(putain c'est loin). Y a t il eu un "Erlkönig instrumental" ou c'est juste qu'on nous a fait ecouter un truc qui allait avec?
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T
"Pareil (ou presque)..."(j'aime bien ta nouvelle manière de relever mes fautes de frappe :))
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G
K. : Oui, pour le romantisme russe, je suis d'accord... mais c'est aussi une question d'époque. Schubert, c'est le tout début du XIX°, c'est un précurseur... il fallait passer par des Mozart, Beethoven, Schubert, Liszt, Wagner pour arriver au romantisme russe de la fin du siècle... on ne peut pas "reprocher" à Schubert d'avoir un travail sur le son moins coloré que les russes, ce serait comme reprocher à Mozart d'avoir des harmonies moins complexes que Wagner.Disons que je comprends qu'on préfère les russes ou Wagner pour leur coloris instrumentaux à Schubert, mais pas qu'on dise que Schubert est moins "intéressant" de ce point de vue... ce serait un peu comme dire "Schubert ne met pas assez de guitares électriques dans ses oeuvres"... Pas vraiment d'accord sur "l'essence" de sa musique et le lien avec ceux qui ont fini par la récupérer (mais je suis pas sûr d'avoir bien saisi ce que tu voulais signifier, si tu liais les deux)... pour moi, l'essence d'une musique n'est pas liée à ceux qui la récupèrent... sinon, ça voudrait dire que l'essence du jazz est aristocratique parce qu'il a fini par être récupéré par l'élite...Schubert, ce n'est justement pas un compositeur "officiel" qui faisait ce que de riches mécènes lui commandaient... la musique de Schubert s'adresse en grande partie, à l'origine, à son cercle d'amis, des poètes plutôt bohèmes...  J'ai aussi un peu de mal à comprendre comment tu peux trouver Schubert trop "aristocratique" et pas assez "sombre"... car tu aimes justement le clair-obscur, la subtilité, la mélancolie, les mélodies, le rêve... caractéristiques qui sont, pour moi, vraiment celles de Schubert... c'est exactement pour les mêmes raisons que j'aime ta playlist que j'aime Schubert... tout comme je vois une lignée Schubert-Fauré-Debussy.Mais "musique aristocratique" destinée à plaire à ceux qui ont une vision "aristocratique", je vois pas... car Schubert, c'est un des premiers compositeurs que je choisis quand je veux faire découvrir le classique à quelqu'un qui n'y connaît rien... parce que la beauté des mélodies de Schubert, si "touchantes", agréables, j'ai pu observer qu'elles séduisaient assez facilement tout le monde (et encore plus les filles, comme pour Chopin)...Bien sûr, les lieder, c'est sûrement pas un bon moyen de s'initier au classique, qu'ils soient de Schubert ou de n'importe qui d'autres, d'ailleurs, le chant classique n'est pas très "accessible" quand on n'a pas l'habitude. Par contre, sa 8° symphonie, de nombreuses sonates, le quatuor "la jeune fille et la mort" (surtout l'andante) sont parfaites pour s'initier au classique... LOU : Merci beaucoup ! Brendel vs. Pollini... intéressant ce que tu me dis, je vais réécouter ça (je ne les ai écouté qu'une fois, en sélectionnant les meilleures versions disponibles sur jiwa) Donc l'enregistrement ne vient pas de mes disques (je ne l'ai que par Zacharias, chez moi).sur Jiwa, il est indiqué dans les conditions d'utilisation qu'on accepte de la publicité sur son propre site. Bizarre... je n'ai pas vu ça (faut dire que je ne lis jamais les conditions d'utilisation interminables sur les sites^^), et, en effet, il ne semble pas que l'on m'en impose... je crois qu'il n'y a pas trop de soucis à se faire de ce côté...Les pochettes, elles apparaissent normalement automatiquement, elles sont dans leurs bases de données.299 commentaires... tu es bien optimiste ! Je doute fort qu'un compositeur classique fasse exploser mes stats :-)GUIC : Tout d'abord... faut pas se sentir forcé, personne n'est obligé d'écouter du classique ou de s'y intéresser :-)Le truc, c'est que si on s'impose de l'écouter, on risque de ne jamais vraiment accrocher, d'avoir un rapport trop scolaire...Là, tu anticipes aussi un article qui me tient à coeur... depuis le tout début de mon blog, et que je n'ai pas encore fait, sur comment s'initier au classique, par quoi commencer... Pour aller très vite, les trois "incontournables", c'est Bach, Mozart et Beethoven (très bientôt je ferai un article sur Beethoven, alias "dieu" pour moi)... tout dépend après de ce à quoi on est le plus sensible (je caricature) : émotions fortes, puissance, tourments : Beethoven. Joie, clarté, légèreté, perfection : MozartMétaphysique, profond, exigeant, religieux, "divin" : Bach.    Bref, normalement, un fan de rock (mais pas seulement, pour d'autres raisons que je développerais plus tard) sera plus sensible à Beethoven... le "révolutionnaire". Après, on peut aussi ne pas commencer par eux... tout dépend des époques, de ce qu'on cherche principalement dans la musique (mélodies, lyrisme, subtilité, sensualité, profondeur, intensité etc, etc...)THOM : Pareil (ou presque)... et ce que tu dis sur Beethoven, je ne peux qu'applaudir ! Je ne peux en dire plus... ça reviendrait à écrire ici mon futur article sur Beethoven, lié à certaines choses que tu dis ici (oui, on est en phase)...   
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K
Jiwa est géré par un groupe privé et non pas par les utilisateurs comme Deezer, je crains donc que tu ne puisses rien rajouter ou corriger.<br /> <br /> PS : sinon pour débuter en classique quand on vient du rock, je conseille plutôt Beethoven effectivement voire Brahms, ou alors Rimski-Korsakov, Vivaldi ou Tchaikovski, mais les lieds épurés et ascétiques de Schubert pour débuter quand on ne connaît rien, c'est à mon avis pas franchement une bonne idée ! ;)
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L
Pétain ! vous avez vu le volume de la playlist ? écouté, non ! impossible ! après La Suite Flamenco, il va encore plus loin, encore plus haut, encore plus fort !Je n'ai écouté que les intros ou à peine plus, pour parcourir.Horowitz, oui, évidemment, il le fait. Pludermacher, il faudrait vraiment être de mauvaise foi (il y en a) pour chipoter. Fischer-Diskau dans le Winterreise, comment commenter ? Jessye Norman - je prends un joker.Je reviendrai dans trois semaines, la musique, ça s'écoute à la vitesse de la musique... d'ici là, il y aura 299 commentaires, le tout est d'être là au bon moment.---G.T., toujours en redescendant des nuages, comment s'affichent les pochettes dans le lecteur Jiwa ? on fournit l'image ou il y a une banque de données énorme ?
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