Même d’un œil et d’une oreille distraits, regarder les victoires de la musique est d’un profond ennui. Sans parler de cette insupportable frustration de voir toujours les mêmes barons et valets de la varièt’ alors que sont méprisés des artistes de très grand talent qui mériteraient une audience bien plus importante. Ladies First de Jack the Ripper et Happiness de Sebastien Schuller sont deux des plus beaux albums de l’année dernière, planant bien au-dessus des poids lourds (et c’est le cas de le dire) de la chanson française, et sans doute trop haut pour avoir leur place dans ces mal-nommées "victoires de la musique".
Rien de véritablement intéressant, donc, si ce n’est… on va dire que c’est de l’acharnement mais je ne pouvais passer à côté d’une telle révélation… Zazie – Pascal Negre… c’est fait ! ! ! Elle était assise tout à côté de lui (au début, une personne était entre les deux, ce qui se fait généralement pour les couples qui veulent éviter que leur liaison soit trop voyante mais ne peuvent rester éloignés l’un de l’autre, mais en fin de soirée, la force de l’amour étant ce qu’elle est, ils n’ont pu résister à l’envie de se retrouver côte à côte). Et quand Zazie va chercher sa " victoire ", sur qui fait-on un gros plan ? Pascal Negre, bien sûr !
On s’en doutait un peu, à voir Zazie prendre sans arrêt la parole pour condamner le p2p et défendre la cause des majors. Il y avait quelque chose qui nous échappait derrière tout cela, mais maintenant, tout est clair ! Elle défendait le portefeuille de son homme !
On notera tout de même que personne n’est venu pleurnicher sur le sujet… A croire qu’ils savent déjà que tout est joué et que DADVSI passera.
Sinon, comme toujours, le grand perdant de la soirée a été… la musique. Non pas qu’il n’y ait eu que de la daube (les prestations de Katerine, Bumcello ou Lockwood étaient sympathiques - sans être transcendantes), mais dans l’ensemble, il y a une telle impression de mollesse, de conformisme, de " bonne volonté culturelle " comme l’aurait dit Bourdieu, bref, un tel manque d’audace et d’intensité que l’on ne peut s’empêcher de penser que ce n’est pas le téléchargement qui tue la musique, mais la frilosité et la vénalité des médias et des artistes.
L’émotion et l’intensité n’étaient pas dans les musiques diffusées ce soir, mais dans les paroles des musiciens de Noir Désir qui, venant chercher leur " victoire " (pour le DVD musical), ont déclaré être content de pouvoir enfin disposer d’une tribune pour répondre aux propos minables et diffamatoires tenus par une chanteuse sans scrupule, au-delà de toute justice (sans doute Lio…)