Liste améliorée et remise à jour sur cette page.
Les albums présentés ici sont " les grands classiques ", des références incontournables esthétiquement déterminantes dans l’histoire du rock.
Pas de rock des années 50, car les chansons priment sur les albums (considérés plutôt comme des collections de singles). Mais il est vrai que de ne pas avoir de Chuck Berry, Elvis ou Johnny Cash, ça fait un peu tâche...
BOB DYLAN
1965 - Columbia
Deuxième album "électrifié" de Dylan, qui prouve que le rock n'est pas incompatible avec l'intelligence et la poésie. Incontournable, comme le précédent, Bringing it all back home et le suivant, Blonde on blonde. Difficile de faire un choix entre les trois, mais Highway 61 est tout de même absolument indispensable. Un tube énorme, Like a Rolling Stone, qui est pourtant loin d'être le meilleur morceau de cet album quasi-parfait.
THE BEATLES
Impossible, ici, de négliger un de ces trois albums mythiques des quatre de Liverpool
Revolver
1966 – EMI
Sgt Pepper's lonely hearts club band
1967 - EMI
White album
1968 - EMI
THE DOORS
The Doors
1967 - Elektra, WEA
Intelligent, habité, poétique, théâtral, subversif... avec pour chanteur rien de moins qu'un des plus grands mythes de l'histoire du rock. Cet album, leur premier, contient deux de leurs plus grands succès: Break on through et Light my fire, mais aussi et surtout The End, fascinant et unique "trip" hypnotique.
THE VELVET UNDERGROUND & NICO
The Velvet Underground
1967 - Polydor
Echec commercial à sa sortie, mais depuis reconnu à juste titre comme un des plus influents et importants de l'histoire du rock. En dehors d'un intérêt évident pour les drogues et l'expérimentation, le Velvet est totalement à contre-courant du mouvement hippie. Ou comment rendre les bas-fonds New-Yorkais sordides plus attrayants que l'Inde rêvée par les babas-cool.
JIMI HENDRIX
Electric Ladyland
1968 - Reprises
Hendrix a révolutionné le jeu de guitare, le "son" du rock et parvient même à réaliser l'exploit, pour un musicien de rock, d'être admiré par les jazzmen. Comme Led Zeppelin, il part du blues pour créer une musique intense, énergique, frénétique et virtuose qui donnera naissance au hard-rock. Mais aucun des groupes de hard qui suivront ne seront à la hauteur de ces deux "monstres sacrés".
LED ZEPPELIN
I
1969 - Atlantic
Les 4 premiers albums de Led Zep sont tous excellents et se valent. Les albums II et IV contiennent deux morceaux " mythiques ", Whole lotta love et Stairway to heaven. Mais je leur préfère l’immense Dazed and Confused, présent sur celui-ci, premier " vrai " morceau de hard-rock, et toujours inégalé à ce jour. Tout ce qui constitue le style de Led Zeppelin, décisif dans l’histoire du rock, est déjà dans ce premier album essentiel.
THE ROLLING STONES
Exile on main street
1972 - Virgin
Pas le plus facile d'accès des Stones (le célébrissime Sticky fingers est plus accrocheur), mais le plus abouti et esthétiquement convaincant.
PINK FLOYD
The dark side of the moon
1973 - Harvest Rock
Enorme succès commercial pour un album " révolutionnaire ". Travail sur le son de loin supérieur à ce qui existait auparavant (On the run, 1er morceau de "techno" 15 ans avant tout le monde, l'intro de Time...), tube imparable (Money), mélodies pop finement ciselées, accrocheuses, efficaces, élégantes et ambiances planantes... Plus lisse, accessible et moins tourmenté que les autres disques de Pink Floyd, mais remarquable. Quand l'expérimentation, l'exigeance et la cohérence esthétique rencontrent le grand public, cela donne des réussites rares comme Sgt pepper et Dark Side.... Un grand classique.
SEX PISTOLS
Never mind the bollocks
1977 - Virgin
Brutal, radical, sauvage, teigneux, incorrect, subversif... Peu importent les doutes sur la sincérité du groupe et de son producteur, cet album reste l'un des plus efficaces et emblématiques de l'histoire du rock.
THE CURE
Pornography
1982 - Fiction
Si le rock n'était que la cristallisation du rejet de la société par sa jeunesse - mais il n'est pas que ça - Pornography serait une sorte de Never mind the bollocks avec un cerveau... Un équivalent de l'album phare des punks pour une jeunesse tout aussi désespérée et révoltée, mais dont les références seraient Poe, Baudelaire ou Lautréamont plutôt que Johnny Rotten ou Sid Vicious. Noir, glauque, expérimental, tribal, tourmenté à l'extrême et porté par la voix impressionnante de Robert Smith qui n'a jamais aussi bien chanté...
Certains puristes auraient peut-être sélectionnés plutôt Joy Division… cependant, les Cure ont su toucher un public beaucoup plus vaste (mais il faut bien l'admettre, moins avec Pornography qu'avec d'autres disques plus "grand public").
PUBLIC ENEMY
1990 - Def Jam
It takes a nation of million to hold us back est plus "révolutionnaire" (car il précède celui-ci), mais Fear of a black planet est encore plus abouti. Enragé, engagé, radical, puissant, foisonnant... le chef-d'oeuvre du rap. Plus qu'un album, un symbole.
NIRVANA
Nevermind
1991 - Geffen
D'une efficacité, d'une évidence et d'une simplicité confondantes. Mais est-il vraiment si simple de composer des mélodies aussi imparables sans être racoleuses, des riffs aussi teigneux sans la lourdeur de la majeure partie des groupes de hard, des textes aussi personnels qui reflètent avec pertinence les angoisses et frustrations d’une génération?
RADIOHEAD
OK Computer
1997 - EMI
Dire d'OK Computer qu'il est le meilleur album pop-rock de tous les temps ne serait pas scandaleux. Certes, il n'est pas aussi "historique" que Sgt Pepper, mais il est d'une beauté et d'une richesse rares. L'album pop-rock parfait. Des Beatles à Pink Floyd, de Led Zeppelin à Nirvana, une synthèse originale de tout ce que le rock a produit de meilleur dans un album sensible et ambitieux tourné vers l'avenir. Un très grand classique et ce, depuis sa sortie.
Seule contre-indication: si, pour vous, le rock doit n'être que de la sueur, du sexe et du sang, un concentré d'énergie brute foutraque avec un son crade, cet album vous semblera beaucoup trop bien "produit".
MASSIVE ATTACK
Mezzanine
1998 - Virgin
Des atmosphères comme peu savent en créer, un travail remarquable et supérieur sur le son. Un grand (que dis-je, grand.. immense !) disque sombre, hypnotique et envoûtant. L'instrumentation et les voix - que ce soit celle, étonnante, d'Horace Andy, celle, éthérée, de Liz Frazer (ex-Cocteau Twins) et celle, inquiétante et fantômatique de Robert del Naja - sont une inépuisable source de fascination.
Massive Attack a inventé le " trip-hop " avec Blue Lines, un des sons les plus copiés et influents, ils dépassent le genre et le transcendent avec le glacial, onirique et captivant Mezzanine.
J’ai essayé d’être le plus objectif possible, et cette liste n'est pas celle de mes "albums favoris" (même si plusieurs en font partie). J’aurais bien mis Nick Cave, Sonic Youth, Tom Waits, Amon Tobin, Aphex Twin… mais si ces artistes sont parmi les plus importants du rock (au sens large, incluant l’électro), s’ils sortent régulièrement des albums de très grande qualité, ils n’ont pas sorti de disques qui aient autant marqués que ceux de la liste ci-dessus. D’un autre côté, Thriller de Michael Jackson est un des albums les plus célèbres, mais il n’est pas suffisamment convaincant d’un point de vue esthétique pour en faire partie. Cette sélection est loin d’être définitive, je suis revenu plusieurs fois dessus et je me réserve la possibilité de continuer à la modifier. J’ai du faire des choix cornéliens, évincer des albums sublimes… mais ils seront mis à l’honneur dans une seconde liste