27 avril 2008
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Rock 2008 - Mute
Chronique un peu particulière, puisque je vais en même temps parler du dernier album de Nick Cave, et de son concert à Marseille samedi 26 (première fois que je vois Nick Cave en concert). Pourquoi ce "2 en 1" ?
1. Parce que je suis flemmard, et n'ai pas envie de faire 2 chroniques différentes
2. Parce que l'album, pourtant déjà excellent, prend toute sa dimension sur scène.
Il y a des albums rock subtils qui donnent lieu à des concerts un peu mous (j'avais vu Radiohead lors de la tournée d'OK Computer, c'était magnifique, bien sûr, mais en voulant reproduire sur scène toute la richesse de l'album, joué en finesse, ça manquait tout de même un peu d'intensité)... d'autres rageurs, formidables en live, mais un peu trop bourrins et linéaires lorsqu'on les écoute chez soi. Nick Cave, lui, a trouvé l'alchimie parfaite. Un album suffisamment riche et subtil pour être écouté à tête reposée, mais qui a le potentiel pour devenir "monstrueux" sur scène, rageur, apocalyptique, et sacrément rock'n'roll. Avec deux batteries, on se doutait avant qu'il n'arrive que ça allait cogner fort... et on n'avait pas tort.
Je rejoins totalement ce que dit Ska, qui a parfaitement saisi le potentiel "explosif" de l'album, et a bien eu raison d'insister à la fois sur le fait que l'album était plein de subtilités, mais demandait aussi à être écouté le plus fort possible... l'aboutissement étant bien entendu le concert, où à un volume maximal et avec l'énergie folle de Nick Cave et ses Bad Seeds, il est d'une puissance incroyable. Le meilleur exemple est Lie down here (& be my Girl). Grande chanson, celle que je préfère de tout ce que j'ai pu écouter depuis le début de l'année, mais qui n'est pas un "brulôt" furieux et surpuissant... sur album. Par contre, en live, elle le devient. Un des moments paroxystiques du concert, peut-être même le titre qui a le plus retourné la salle. C'est bien une preuve du fait que Dig, Lazarus, Dig !!! est du grand Nick Cave, ses titres, pourtant "neufs", fonctionnent aussi bien sur scène (et même souvent mieux !) que ses grands classiques. Ce n'est pas un simple avis subjectif car :
1. Cela fait une quinzaine d'années que j'écoute Nick Cave en long, en large et en travers, et j'attendais bien sûr les grands titres de Cave qui m'ont tant marqué, plus que ceux du dernier, néannmoins excellent. Comme pour tout "fan", si j'avais eu le choix pour mon premier concert de Cave entre ses grands classiques en live et les titres du dernier, j'aurais opté sans hésité un quart de seconde pour les classiques. Et, après avoir assisté au concert, je pense que je n'aurais pas fait le bon choix...
2. Le public était composé (cela va sans dire) de fans de Nick Cave connaissant vraiment bien son répertoire... mais à voir ses réactions, il a comme moi été plus que conquis par les nouvelles chansons, qui fonctionnent à la perfection en live.
Il y a les groupes qui "explosent" avec un album, et le public attend les titres du dernier, manifestant un respect poli (quand ce n'est pas de l'impatience ou de l'ennui) lorsque le groupe joue ses premiers titres, moins connus. Il y a les "grands groupes", qui sont là depuis un moment, et dont le public, assez peu intéressé par les nouveaux morceaux, attend les classiques. C'est bien le signe pour un groupe qu'il commence à être has-been quand en live ce sont seulement les vieux tubes qui suscitent l'enthousiasme... le passage avant celui, pathétique, où lorsque vous jouez vos nouveaux morceaux, une partie du public se dirige vers le bar, pendant que l'autre siffle...
Mais Nick Cave, lui, est toujours au sommet, ses nouvelles chansons suscitent autant la ferveur du public que ses morceaux de bravoure.
Pourtant... tout avait très mal commencé. J'ai acheté ma place avant la sortie de l'album. Mais les premières minutes où j'ai mis dans mon lecteur ce Dig lazarus, Dig !!!, ça a été une grosse déception. Je n'ai pas du tout aimé les deux premiers morceaux, indignes de Nick Cave à mon sens (j'ai révisé mon jugement depuis sur ces deux-là). Enorme déception, je me suis dit "je vais enfin le voir en concert, et il faut que ça se passe lorsqu'il sort son plus mauvais album". Je partais de très bas... pour monter au plus haut. Les morceaux suivants m'ont tout de suite rassuré, j'étais là face à du Nick Cave grand cru. Et tout cela s'est terminé hier en apothéose avec ce concert dantesque.
Pourtant... tout aurait pu très mal se finir. Pas un seul titre du sublimissime No More Shall We Part, rien d'Abattoir Blues (juste The Lyre of Orpheus), seulement un titre de Let Love In et de Murder Ballads (en même temps, ce sont rien moins que mes deux chansons favorites : Red Right hand et Stagger Lee, ça compense). Même pas The Mercy Seat ! Je faisais le malin, lorsque tout le monde gueulait pour le rappel, en disant à ma compagne "pas la peine de hurler à la mort, il va revenir, il peut pas s'en aller sans nous faire The Mercy Seat" et bien... si ! Il y a eu des rappels, mais pas de Mercy Seat... Il n'a pas joué non plus l'exceptionnel From her to Eternity, grand moment du Live Seeds. Pas de The Good Son, Do you Love Me ?, Loverman, Jack The Ripper, Brother my cup is empty, The Wheeping Song etc... bref, tout fan de Nick Cave aurait a priori eu de quoi râler ou sortir frustré de n'avoir pas eu droit à bon nombre de classiques. Mais cela n'a pas été le cas, le concert a été si impressionnant qu'il n'y a qu'une chose à en dire "c'était parfait". Thom l'avait pressenti, il posait dans sa chronique de l'album la question : "Un futur classique ?", la réponse est assurément "oui !' et il suffit de l'entendre sur scène pour comprendre qu'il n'est même pas la peine d'attendre que le temps fasse son oeuvre pour affirmer qu'il l'est.
Ce doit tout de même être un choc pour ceux qui ont connu seulement le Nick Cave dandy, crooner, cabaret, poète... de tomber actuellement sur un de ses concerts... ils ont de quoi se dire : "c'est qui ce type sur scène" ? c'est qui ce grand moustachu rock'n'roll, qui semble tout droit sorti d'un film de Peckinpah (voire de taule), et qui ferait passer Queens of The Stone Ages pour un groupe de bal-musette ?".
Ce n'est sûrement pas en allant voir le film de Scorsese (et Dieu sait si j'adore Scorsese) sur le concert des Stones que vous toucherez à "l'essence" de ce qu'est un vrai concert de rock. La meilleure illustration serait forcément un concert du Nick Cave cru 2008, vous vivrez un moment d'une intensité et d'une puissance assez sensationnelles. Je parlais, l'année dernière, de Grinderman qui renvoyait les petits jeunes qui se targuaient de faire du rock dans les jupes de leurs mères... en live, c'est encore pire (ou mieux). Il est très vivement déconseillé aux jeunes groupes de la scène rock actuelle de passer, lors d'un festival, avant ou après Nick Cave, ils auraient l'air d'aimables garçons-coiffeurs ayant appris le rock sur Brother in Arms de Dire Straits.
Cela ne veut pas dire pour autant que Nick Cave a viré hardcore-bourrin, mais juste que sa musique atteint un degré d'intensité électrique rare. Et je n'ai même pas jusque-là parlé de sa formidable présence sur scène, de sa voix impeccable (rien à voir avec les extraits de live qu'on peut voir via youtube, où elle ne sort pas terrible). Formidable présence, donc, où il est à la fois impérial, totalement habité en "grand-prêtre de l'apocalypse" pendant ses morceaux, puis chaleureux et plaisantant facilement avec le public. Dès la fin du tout premier morceau, d'une puissance et d'une noirceur stupéfiantes (alors que sur album, il est bien plus calme), un fan hurle : I Love You !!!! Nick Cave se tourne vers lui, le pointe du doigt et lui dit d'un air très sérieux et de sa voix grave : I love you too ! le fan renchérit : I love you more !!!! Nick Cave : yes... that's probably true ! Belle complicité aussi sur scène avec Warren Ellis, les deux s'entendent comme larrons en foire (alors que Mick Harvey, de l'autre côté de la scène, semblait un peu plus isolé).
Quelques ballades, tout de même, pour calmer les esprits... d'ailleurs, le seul tout petit reproche que je pourrais faire, la seule réserve, c'est The Ship Song, qui perdait un peu de son côté "ballade irlandaise" pour virer légèrement, par endroits, "power-ballad". Mais c'est vraiment pinailler... J'ai essayé de me remémorrer la set-list, il est possible que j'en ai oublié un titre ou deux, et je ne garantis pas l'ordre des morceaux (c'est l'émotion, difficile de remettre les choses dans le bon ordre). Il a joué tous les morceaux du dernier... ou presque, j'ai un doute sur Hold on To Yourself, pourtant un de mes titres préférés de l'album, et qu'en plus je reprenais la veille à la guitare... on sait jamais, ils auraient pu avoir besoin d'un guitariste... (que celui qui joue d'un instrument et n'a jamais été traversé par cette idée totalement débile et puérile, lorsqu'il va voir un des artistes qu'il admire le plus, qu'existerait la possibilité de jouer avec lui, me jette la première pierre...)
La set-list était approximativement (en italique, les titres du dernier album) :
Night of The Lotus Eaters
Today's Lesson
Red Right Hand
Dig Lazarus, Dig !!!
Albert goes West
Tupelo
The Ship Song
Midnight Man
Your Funeral, my trial
Moonland
We call Upon The Author
Wanted Man
More News from Nowhere
Lie Down Here (& be my girl)
Deanna
Papa won't Leave you, Henry
Jesus of The Moon
1er rappel :
The Lyre of Orpheus
Hard On For Love
Into my arms
2° rappel :
Stagger Lee
Seulement 2 dates en France, la 2° étant le 29 au casino de Paris... alors si vous aimez le rock (et même si vous n'aimez pas le dernier album, et même si vous ne connaissez que peu Nick Cave) et êtes sur Paris, ne manquez sous aucun prétexte ce concert, c'est un très très grand moment de rock'n'roll. Si j'ai pu convaincre une seule personne d'y aller, je sais que j'aurais fait un heureux. Ou un malheureux, s'il est insensible au rock (mais dans ce cas, fallait lire le reste de l'article, pas se contenter de la phrase précédente).
La chronique de Ska
La Chronique de Thom
[Edit] Pour les fans de Cave qui ne l'ont pas vu en live, petite vidéo, illustrant bien à quoi a pu ressembler le concert et à quel point c'était rock et intense. Pour les "fans", bien sûr, car la vidéo est d'assez mauvaise qualité, le son est vraiment pourri (on retrouve ce "torrent d'intensité", mais c'est horriblement brouillon ici) et la vidéo s'arrête avant le paroxysme !
Une nouvelle date a été prévue, à l'Olympia le 9 juin.
Nick Cave and The bad Seeds - Lie down here and be my girl
La version de l'album : Lie Down Here (& be my girl)
Dig, Lazarus, Dig !!!
Chronique un peu particulière, puisque je vais en même temps parler du dernier album de Nick Cave, et de son concert à Marseille samedi 26 (première fois que je vois Nick Cave en concert). Pourquoi ce "2 en 1" ?
1. Parce que je suis flemmard, et n'ai pas envie de faire 2 chroniques différentes
2. Parce que l'album, pourtant déjà excellent, prend toute sa dimension sur scène.
Il y a des albums rock subtils qui donnent lieu à des concerts un peu mous (j'avais vu Radiohead lors de la tournée d'OK Computer, c'était magnifique, bien sûr, mais en voulant reproduire sur scène toute la richesse de l'album, joué en finesse, ça manquait tout de même un peu d'intensité)... d'autres rageurs, formidables en live, mais un peu trop bourrins et linéaires lorsqu'on les écoute chez soi. Nick Cave, lui, a trouvé l'alchimie parfaite. Un album suffisamment riche et subtil pour être écouté à tête reposée, mais qui a le potentiel pour devenir "monstrueux" sur scène, rageur, apocalyptique, et sacrément rock'n'roll. Avec deux batteries, on se doutait avant qu'il n'arrive que ça allait cogner fort... et on n'avait pas tort.
Je rejoins totalement ce que dit Ska, qui a parfaitement saisi le potentiel "explosif" de l'album, et a bien eu raison d'insister à la fois sur le fait que l'album était plein de subtilités, mais demandait aussi à être écouté le plus fort possible... l'aboutissement étant bien entendu le concert, où à un volume maximal et avec l'énergie folle de Nick Cave et ses Bad Seeds, il est d'une puissance incroyable. Le meilleur exemple est Lie down here (& be my Girl). Grande chanson, celle que je préfère de tout ce que j'ai pu écouter depuis le début de l'année, mais qui n'est pas un "brulôt" furieux et surpuissant... sur album. Par contre, en live, elle le devient. Un des moments paroxystiques du concert, peut-être même le titre qui a le plus retourné la salle. C'est bien une preuve du fait que Dig, Lazarus, Dig !!! est du grand Nick Cave, ses titres, pourtant "neufs", fonctionnent aussi bien sur scène (et même souvent mieux !) que ses grands classiques. Ce n'est pas un simple avis subjectif car :
1. Cela fait une quinzaine d'années que j'écoute Nick Cave en long, en large et en travers, et j'attendais bien sûr les grands titres de Cave qui m'ont tant marqué, plus que ceux du dernier, néannmoins excellent. Comme pour tout "fan", si j'avais eu le choix pour mon premier concert de Cave entre ses grands classiques en live et les titres du dernier, j'aurais opté sans hésité un quart de seconde pour les classiques. Et, après avoir assisté au concert, je pense que je n'aurais pas fait le bon choix...
2. Le public était composé (cela va sans dire) de fans de Nick Cave connaissant vraiment bien son répertoire... mais à voir ses réactions, il a comme moi été plus que conquis par les nouvelles chansons, qui fonctionnent à la perfection en live.
Il y a les groupes qui "explosent" avec un album, et le public attend les titres du dernier, manifestant un respect poli (quand ce n'est pas de l'impatience ou de l'ennui) lorsque le groupe joue ses premiers titres, moins connus. Il y a les "grands groupes", qui sont là depuis un moment, et dont le public, assez peu intéressé par les nouveaux morceaux, attend les classiques. C'est bien le signe pour un groupe qu'il commence à être has-been quand en live ce sont seulement les vieux tubes qui suscitent l'enthousiasme... le passage avant celui, pathétique, où lorsque vous jouez vos nouveaux morceaux, une partie du public se dirige vers le bar, pendant que l'autre siffle...
Mais Nick Cave, lui, est toujours au sommet, ses nouvelles chansons suscitent autant la ferveur du public que ses morceaux de bravoure.
Pourtant... tout avait très mal commencé. J'ai acheté ma place avant la sortie de l'album. Mais les premières minutes où j'ai mis dans mon lecteur ce Dig lazarus, Dig !!!, ça a été une grosse déception. Je n'ai pas du tout aimé les deux premiers morceaux, indignes de Nick Cave à mon sens (j'ai révisé mon jugement depuis sur ces deux-là). Enorme déception, je me suis dit "je vais enfin le voir en concert, et il faut que ça se passe lorsqu'il sort son plus mauvais album". Je partais de très bas... pour monter au plus haut. Les morceaux suivants m'ont tout de suite rassuré, j'étais là face à du Nick Cave grand cru. Et tout cela s'est terminé hier en apothéose avec ce concert dantesque.
Pourtant... tout aurait pu très mal se finir. Pas un seul titre du sublimissime No More Shall We Part, rien d'Abattoir Blues (juste The Lyre of Orpheus), seulement un titre de Let Love In et de Murder Ballads (en même temps, ce sont rien moins que mes deux chansons favorites : Red Right hand et Stagger Lee, ça compense). Même pas The Mercy Seat ! Je faisais le malin, lorsque tout le monde gueulait pour le rappel, en disant à ma compagne "pas la peine de hurler à la mort, il va revenir, il peut pas s'en aller sans nous faire The Mercy Seat" et bien... si ! Il y a eu des rappels, mais pas de Mercy Seat... Il n'a pas joué non plus l'exceptionnel From her to Eternity, grand moment du Live Seeds. Pas de The Good Son, Do you Love Me ?, Loverman, Jack The Ripper, Brother my cup is empty, The Wheeping Song etc... bref, tout fan de Nick Cave aurait a priori eu de quoi râler ou sortir frustré de n'avoir pas eu droit à bon nombre de classiques. Mais cela n'a pas été le cas, le concert a été si impressionnant qu'il n'y a qu'une chose à en dire "c'était parfait". Thom l'avait pressenti, il posait dans sa chronique de l'album la question : "Un futur classique ?", la réponse est assurément "oui !' et il suffit de l'entendre sur scène pour comprendre qu'il n'est même pas la peine d'attendre que le temps fasse son oeuvre pour affirmer qu'il l'est.
Ce doit tout de même être un choc pour ceux qui ont connu seulement le Nick Cave dandy, crooner, cabaret, poète... de tomber actuellement sur un de ses concerts... ils ont de quoi se dire : "c'est qui ce type sur scène" ? c'est qui ce grand moustachu rock'n'roll, qui semble tout droit sorti d'un film de Peckinpah (voire de taule), et qui ferait passer Queens of The Stone Ages pour un groupe de bal-musette ?".
Ce n'est sûrement pas en allant voir le film de Scorsese (et Dieu sait si j'adore Scorsese) sur le concert des Stones que vous toucherez à "l'essence" de ce qu'est un vrai concert de rock. La meilleure illustration serait forcément un concert du Nick Cave cru 2008, vous vivrez un moment d'une intensité et d'une puissance assez sensationnelles. Je parlais, l'année dernière, de Grinderman qui renvoyait les petits jeunes qui se targuaient de faire du rock dans les jupes de leurs mères... en live, c'est encore pire (ou mieux). Il est très vivement déconseillé aux jeunes groupes de la scène rock actuelle de passer, lors d'un festival, avant ou après Nick Cave, ils auraient l'air d'aimables garçons-coiffeurs ayant appris le rock sur Brother in Arms de Dire Straits.
Cela ne veut pas dire pour autant que Nick Cave a viré hardcore-bourrin, mais juste que sa musique atteint un degré d'intensité électrique rare. Et je n'ai même pas jusque-là parlé de sa formidable présence sur scène, de sa voix impeccable (rien à voir avec les extraits de live qu'on peut voir via youtube, où elle ne sort pas terrible). Formidable présence, donc, où il est à la fois impérial, totalement habité en "grand-prêtre de l'apocalypse" pendant ses morceaux, puis chaleureux et plaisantant facilement avec le public. Dès la fin du tout premier morceau, d'une puissance et d'une noirceur stupéfiantes (alors que sur album, il est bien plus calme), un fan hurle : I Love You !!!! Nick Cave se tourne vers lui, le pointe du doigt et lui dit d'un air très sérieux et de sa voix grave : I love you too ! le fan renchérit : I love you more !!!! Nick Cave : yes... that's probably true ! Belle complicité aussi sur scène avec Warren Ellis, les deux s'entendent comme larrons en foire (alors que Mick Harvey, de l'autre côté de la scène, semblait un peu plus isolé).
Quelques ballades, tout de même, pour calmer les esprits... d'ailleurs, le seul tout petit reproche que je pourrais faire, la seule réserve, c'est The Ship Song, qui perdait un peu de son côté "ballade irlandaise" pour virer légèrement, par endroits, "power-ballad". Mais c'est vraiment pinailler... J'ai essayé de me remémorrer la set-list, il est possible que j'en ai oublié un titre ou deux, et je ne garantis pas l'ordre des morceaux (c'est l'émotion, difficile de remettre les choses dans le bon ordre). Il a joué tous les morceaux du dernier... ou presque, j'ai un doute sur Hold on To Yourself, pourtant un de mes titres préférés de l'album, et qu'en plus je reprenais la veille à la guitare... on sait jamais, ils auraient pu avoir besoin d'un guitariste... (que celui qui joue d'un instrument et n'a jamais été traversé par cette idée totalement débile et puérile, lorsqu'il va voir un des artistes qu'il admire le plus, qu'existerait la possibilité de jouer avec lui, me jette la première pierre...)
La set-list était approximativement (en italique, les titres du dernier album) :
Night of The Lotus Eaters
Today's Lesson
Red Right Hand
Dig Lazarus, Dig !!!
Albert goes West
Tupelo
The Ship Song
Midnight Man
Your Funeral, my trial
Moonland
We call Upon The Author
Wanted Man
More News from Nowhere
Lie Down Here (& be my girl)
Deanna
Papa won't Leave you, Henry
Jesus of The Moon
1er rappel :
The Lyre of Orpheus
Hard On For Love
Into my arms
2° rappel :
Stagger Lee
Seulement 2 dates en France, la 2° étant le 29 au casino de Paris... alors si vous aimez le rock (et même si vous n'aimez pas le dernier album, et même si vous ne connaissez que peu Nick Cave) et êtes sur Paris, ne manquez sous aucun prétexte ce concert, c'est un très très grand moment de rock'n'roll. Si j'ai pu convaincre une seule personne d'y aller, je sais que j'aurais fait un heureux. Ou un malheureux, s'il est insensible au rock (mais dans ce cas, fallait lire le reste de l'article, pas se contenter de la phrase précédente).
La chronique de Ska
La Chronique de Thom
[Edit] Pour les fans de Cave qui ne l'ont pas vu en live, petite vidéo, illustrant bien à quoi a pu ressembler le concert et à quel point c'était rock et intense. Pour les "fans", bien sûr, car la vidéo est d'assez mauvaise qualité, le son est vraiment pourri (on retrouve ce "torrent d'intensité", mais c'est horriblement brouillon ici) et la vidéo s'arrête avant le paroxysme !
Une nouvelle date a été prévue, à l'Olympia le 9 juin.
Nick Cave and The bad Seeds - Lie down here and be my girl
La version de l'album : Lie Down Here (& be my girl)
Dig, Lazarus, Dig !!!
- Dig, Lazarus, Dig!!!
- Today's Lesson
- Moonland
- Night of the Lotus Eaters
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- Lie Down Here (and Be My Girl)
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