30 mars 2008
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Rock 2008 Sub Pop
Une collaboration Mark Lanegan - Greg Dulli (Afghan Whigs), voilà de quoi intéresser le monde du rock. Et pourtant, il ne me semble pas que cet album fasse beaucoup parler de lui. C'est pourquoi je fais une légère entorse à la règle que je m'étais fixé (ne chroniquer que des albums qui me semblent exceptionnels) pour donner à mon humble niveau un peu plus de visibilité à cet album qui n'a pas l'écho qu'il mérite.
Certes, ce n'est pas l'album du siècle, mais vraiment un bon album rock, avec quelques très solides arguments. Le premier... c'est bien sûr Mark Lanegan. Qui est à l'honneur en ce premier semestre 2008, en collaboration avec Dulli ici, ou de retour avec Isobel Campbell sur un très bel album, Sunday at Devil Dirt, digne successeur de leur magnifique Ballad of The Broken seas. Sa voix a la capacité de transcender la plus médiocre des chansons. Et c'est d'autant mieux quand, comme sur ce Saturnalia, les chansons ne sont pas médiocres. Par contre, ce qui est un peu dommage... c'est que Greg Dulli chante aussi. Et sa voix fait, à mon sens, parfois pâle figure à côté de celle de Lanegan. Personnellement, j'ai un peu de mal avec son petit côté "pleureuse" (n'est pas Thom Yorke qui veut...)
Mais ce qui est intéressant, c'est que la conjugaison de leurs deux voix est parfaitement raccord avec le style de l'album, un rock à la fois dur et mélancolique. Un côté roots, bluesy, sous testostérone comme l'est la voix grave, rocailleuse et virile de Lanegan, et un autre plus lyrique, fragile et mélancolique à l'image de la voix de Dulli. Ce n'est pas que le rock dur soit plus estimable que le rock mélancolique (il ne viendrait à personne disposant de deux oreilles en bon état de marche l'idée de placer Nickelback au-dessus de Radiohead...), mais sur cet album en particulier, c'est cette facette-là qui est la plus convaincante. Après, tout cela est à nuancer, il y a quelques beaux passages émouvants, et d'autres de rock dur un peu patauds. Mais pas autant que ceux, pour le coup, vraiment lourdingues de Nickelback et consorts, de ce courant de rock US testostéroné auquel on ne rattachera pas ce Saturnalia, bien plus fin et intéressant. Un des albums rock à écouter en ce début d'année, qui a sa place à côté de ceux de Black Mountain et des Raconteurs.
Pour vous en faire une idée, ils ont laissé pas moins de six titres de l'album sur myspace. Si vous ne deviez écouter qu'un titre... je vous conseille l'excellent Idle Hands.
En résumé...
Originalité (6/10)
Pas révolutionnaire, mais de bonnes idées, dans l'instrumentation notamment.
Ambiances (8/10)
Une recherche d'atmosphères qui n'est pas monnaie courante dans ce style, et plutôt pas mal fait ici.
Orchestrations (8/10)
Un vrai travail a été effectué à ce niveau. Lanegan et Dulli ne se sont pas contentés d'une instrumentation rock basique (cela dépend aussi des titres), des choses intéressantes dans certaines rythmiques et accompagnements. Il y a même des petits passages électros, surprenants ici, mais qui fonctionnent assez bien.
Mélodies (7/10)
Plutôt réussies et accrocheuses, même si quelques-unes sont un peu clichés.
Intensité (6/10)
Ce qu'ils gagnent en atmosphère, ils le perdent en intensité. Et, comme je l'expliquais plus haut, quelques passages "patauds". Mais cela dépend aussi des morceaux...
Accessibilité (7/10)
Intéressant, car il peut fédérer des fans de rock indé autant que de rock "bien lourd", de rock à tendance prog comme de blues-rock.
Note d'ensemble : 7/10
Chronique sur Xsilence
Certes, ce n'est pas l'album du siècle, mais vraiment un bon album rock, avec quelques très solides arguments. Le premier... c'est bien sûr Mark Lanegan. Qui est à l'honneur en ce premier semestre 2008, en collaboration avec Dulli ici, ou de retour avec Isobel Campbell sur un très bel album, Sunday at Devil Dirt, digne successeur de leur magnifique Ballad of The Broken seas. Sa voix a la capacité de transcender la plus médiocre des chansons. Et c'est d'autant mieux quand, comme sur ce Saturnalia, les chansons ne sont pas médiocres. Par contre, ce qui est un peu dommage... c'est que Greg Dulli chante aussi. Et sa voix fait, à mon sens, parfois pâle figure à côté de celle de Lanegan. Personnellement, j'ai un peu de mal avec son petit côté "pleureuse" (n'est pas Thom Yorke qui veut...)
Mais ce qui est intéressant, c'est que la conjugaison de leurs deux voix est parfaitement raccord avec le style de l'album, un rock à la fois dur et mélancolique. Un côté roots, bluesy, sous testostérone comme l'est la voix grave, rocailleuse et virile de Lanegan, et un autre plus lyrique, fragile et mélancolique à l'image de la voix de Dulli. Ce n'est pas que le rock dur soit plus estimable que le rock mélancolique (il ne viendrait à personne disposant de deux oreilles en bon état de marche l'idée de placer Nickelback au-dessus de Radiohead...), mais sur cet album en particulier, c'est cette facette-là qui est la plus convaincante. Après, tout cela est à nuancer, il y a quelques beaux passages émouvants, et d'autres de rock dur un peu patauds. Mais pas autant que ceux, pour le coup, vraiment lourdingues de Nickelback et consorts, de ce courant de rock US testostéroné auquel on ne rattachera pas ce Saturnalia, bien plus fin et intéressant. Un des albums rock à écouter en ce début d'année, qui a sa place à côté de ceux de Black Mountain et des Raconteurs.
Pour vous en faire une idée, ils ont laissé pas moins de six titres de l'album sur myspace. Si vous ne deviez écouter qu'un titre... je vous conseille l'excellent Idle Hands.
En résumé...
Originalité (6/10)
Pas révolutionnaire, mais de bonnes idées, dans l'instrumentation notamment.
Ambiances (8/10)
Une recherche d'atmosphères qui n'est pas monnaie courante dans ce style, et plutôt pas mal fait ici.
Orchestrations (8/10)
Un vrai travail a été effectué à ce niveau. Lanegan et Dulli ne se sont pas contentés d'une instrumentation rock basique (cela dépend aussi des titres), des choses intéressantes dans certaines rythmiques et accompagnements. Il y a même des petits passages électros, surprenants ici, mais qui fonctionnent assez bien.
Mélodies (7/10)
Plutôt réussies et accrocheuses, même si quelques-unes sont un peu clichés.
Intensité (6/10)
Ce qu'ils gagnent en atmosphère, ils le perdent en intensité. Et, comme je l'expliquais plus haut, quelques passages "patauds". Mais cela dépend aussi des morceaux...
Accessibilité (7/10)
Intéressant, car il peut fédérer des fans de rock indé autant que de rock "bien lourd", de rock à tendance prog comme de blues-rock.
Note d'ensemble : 7/10
Chronique sur Xsilence