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Classements d'albums

2 février 2008 6 02 /02 /février /2008 11:10

Dans le monde rêvé par les majors et l'industrie du disque, un monde sans copies, sans "téléchargement pirate", un monde où un album téléchargé illégalement est équivalent à un produit qu'on volerait dans un supermarché... faudrait être riche, très riche pour avoir le droit d'être un passionné de musique aux goûts éclectiques. Il aurait fallu que les étudiants, rmistes, smicards, ouvriers, profs, intermittents du spectacle et... musiciens non diffusés dans les grands médias y renoncent.  
S'il fallait payer tout ce que l'on écoute, impossible en 2007 d'avoir des goûts variés et de la curiosité pour les nouveautés. Le nombre d'artistes qu'on peut difficilement négliger ayant sorti un album cette année est assez ahurissant :

Rock :

Radiohead
PJ Harvey
White Stripes
Queens of The Stone Age
Nick Cave
Elliott Smith
Robert Wyatt
Neil Young
Björk
Bruce Springsteen
Damon Albarn (The Good, The bad...)
The Stooges

Avec, en plus, la majeure partie des groupes de rock indé les plus remarqués de ces dernières années :

Arcade Fire
Arctic Monkeys
Babyshambles
Interpol
BRMC
Andrew Bird
The Coral
Feist
The National
Liars
Spoon
Editors
The Hives
Richard Hawley
Kings of Leon
!!!
Blonde Redhead

Ajoutons les albums solos d'éminents membres de groupes "cultes" :

Robert Plant (avec Alison Krauss)
Thurston Moore
Black Francis
Brett Anderson
Dave Gahan
Eddie Vedder

Pour ceux qui aiment aussi le rock plus... "lourd" :

Nine Inch Nails
Marilyn Manson
Smashing Pumpkins
Foo Fighters
Ministry

Les incontournables dans un registre folk et alternative-folk :

Devandra Banhart
CocoRosie
Wilco
Iron & Wine
Bright Eyes
Norah Jones
Lucinda Williams
Suzanne Vega

Les "nouveautés" qui ont eu droit à une presse enthousiaste... suscitant forcément la curiosité et l'envie d'y jeter une oreille : 

Amy Winehouse
Panda Bear
Justice
Battles
The Gossip
M.I.A
Klaxons
Bat for Lashes
Alela Diane
Elvis Perkins
Burial
The Field

Deux des groupes les plus légendaires de l'histoire du rap :

Public Enemy
Wu-Tang Clan 

Plus "mainstream", les grands noms du rap actuel :

Jay-Z
Ghostface Killah 
50 cent
Timbaland
Kanye West

Les artistes hip-hop les plus novateurs et passionnants de l'époque ont aussi sorti un album en 2007 :

El-P
Dälek
Dizzee Rascal
Saul Williams
Buck 65
Aesop Rock

Des incontournables de l'électro :

Air
LCD Soundsystem
Amon Tobin
Chemical Brothers
Jay-Jay Johanson
Underworld
UNKLE

Et encore... je n'ai même pas cité les français, ni même les albums de jazz, classiques et "musiques du monde", ou les groupes plus "pointus" (The Angels of Light, Animal Collective, Oxbow, Akron/Family, Piano magic)... sans compter qu'un passionné de musique n'a jamais fait le tour des époques précédentes, qu'il découvre forcément chaque année des chefs-d'oeuvre plus anciens... 

En se limitant aux artistes cités ci-dessus, des artistes considérés comme des références, qui ne sont en rien des "seconds couteaux"... on aboutit à 80 albums ! A 17 euros l'album, ça nous fait 1360 euros... ajoutons quelques CD français, Jazz, Classique, musiques du monde, et des disques plus anciens... un minimum de 20 (oui, parce que ça m'arrange..), soit 100 albums, pour un total de 1700 euros. Plus que ce que gagnent en un mois la majorité des français. Impossible de suivre. Ni même de n'acheter que la moitié de ses albums pour l'essentiel de la population, qui peine déjà à joindre les deux bouts. Bien sûr, tout le monde n'est pas mélomane, mais les passionnés de musiques ont rarement de très hauts salaires. Des étudiants, profs, des jeunes qui débutent leur vie professionnelle avec des salaires assez bas, des musiciens amateurs qui ont des petits boulots à côté etc... 

Mieux vaut laisser tomber la musique, et devenir cinéphile... beaucoup moins cher... une cinquantaine de films dans l'année, c'est suffisant pour ne pas rater de films de grands réalisateurs ou les meilleures nouveautés. Les cinémas proposent des cartes de fidélité qui permettent de payer 5 euros sa place, de nombreuses offres promotionnelles pendant l'année (fête du cinéma, semaines à 3 euros la place etc...) : l'occasion de se faire quelques "cures" de films... bref, à moins de 300 euros par an, on ne rate pas grand chose. C'est beaucoup... mais rien par rapport à ce qu'il est nécessaire de débourser pour la musique.

On m'objectera qu'il faut faire des choix, qu'il est normal qu'on ne puisse tout acheter, et qu'il y a des albums moyens, voire ratés, dans la liste que j'ai proposé... certes, mais comment faire les bons choix, si ce n'est en écoutant avec attention avant ?
 
Petits exemples tirés de mon expérience personnelle :

J'ai adoré les deux précédents Queens of The Stone Age... aucune raison de ne pas acheter le nouveau. Par prudence (et curiosité, surtout), je le télécharge... et là, grosse déception, l'album ne me parle pas. J'ai eu beau le réécouter, rien à faire... Idem pour le dernier Björk. Deux albums que j'aurais normalement acheté, puis eu la sale impression de me faire arnaquer...

Comme je le racontais il y a peu, je n'ai pas aimé le premier Arctic Monkeys, et je ne supportais pas l'enthousiasme pour ce groupe qui me semblait très banal. Je télécharge le 2° par simple curiosité. Premières écoutes : pas mal. Pas l'album du siècle, pas exceptionnel, mais plus réussi à mon goût que le premier. Au fur et à mesure des écoutes, il passe de "bon" à "très bon", puis... "exceptionnel". Du coup, je l'achète, et plutôt deux fois qu'une (pour l'offrir). Si je m'étais contenté de 2-3 titres glanés sur le web, je serais peut-être passé à côté de ce qui est maintenant un de mes albums rock favori de ces dernières années. 

Avec tous les grands noms qui ont sorti des albums en 2007, je n'aurais pas risqué, sans téléchargement "illégal" préalable, d'acheter des disques d'artistes méconnus et très peu diffusés, ruiné que j'aurais été par les artistes "confirmés". Bien mal m'en aurait pris. Je n'aurais pu découvrir quelques pépites, comme Thief et Michael J. Sheehy (deux albums découverts par le téléchargement, et achetés ensuite), et j'aurais maudit l'industrie du disque pour avoir acheté les derniers Stooges ou Björk à la place. On m'objectera aussi qu'entre myspace, youtube etc... il est possible d'écouter sans télécharger... sauf que cela pose deux problèmes :
1. Prenons Michael J. Sheehy... pas de titres de son dernier CD sur Myspace, mais d'autres, moins bons, qui ne m'auraient pas donné envie d'aller plus loin. Sur youtube, comme pour beaucoup d'autres... des bouts de live, souvent mal filmés, avec un téléphone portable et un son excécrable... bref, pas de quoi donner envie.
2. Le net nous a habitué à beaucoup plus de vitesse, de facilité... passer du temps à chercher des bouts de morceaux sur youtube, dailymotion, myspace & co, ce n'est pas suffisamment pratique, et souvent frustrant. Et ça ne donne pas une bonne perception de l'album.   

Comme l'a très justement écrit Eric dans son article sur In rainbows : 
En général, on télécharge et on fait le tri après : si ça vaut le coup on achète, sinon, poubelle. C'est pour cela que les majors râlent : elles ont du mal à vendre leur daube aujourd'hui. Avant on achetait l'album et on était déçu. Aujourd'hui, on est déçu alors on n'achète pas… Il devient de plus en plus difficile d'entuber les gens de bonne foi.

Depuis quelques années, le rapport de force s'est inversé... finie l'époque où l'on mettait fébrilement son album sur la platine, priant pour qu'il soit bon et ne nous déçoive pas. Une bonne campagne marketing, un morceau prometteur, une chronique enthousiaste, une pochette attrayante, un artiste dont on a apprécié les précédents albums... et combien de fois s'est-on fait avoir, combien de disques dont on s'est demandé, quelques années après, comment on a pu les acheter... 
Mais il est de plus en plus dur pour les maisons de disques de nous refourguer tout et n'importe quoi. Qu'elles ne se déséspèrent pas totalement, c'est encore possible, j'ai bêtement acheté le dernier Air...

Une impressionnante quantité de sorties prestigieuses cette année, pourtant, les ventes de disques continuent de chuter. Rien de surprenant, et pas la moindre injustice. Car si du point de vue quantitatif il y a eu surdose, du point de vue qualitatif, on a connu de biens meilleures années. De bons et très bons albums, certes, mais 2007 a fait mentir l'adage sur les "
années en 7", décisives dans l'histoire du rock. Pas vraiment d'albums qui s'imposent pour tous comme de vrais chefs-d'oeuvre. Rien de révolutionnaire non plus... 

Radiohead - In Rainbows : Du bon Radiohead... mais voilà, tout le monde s'accorde à dire qu'un "bon Radiohead", c'est décevant, on attend de leur part l'exceptionnel auquel ils nous ont habitué. L'événement qu'a été son mode de diffusion a occulté le contenu...

Grinderman : du très bon Nick Cave.. mais très rêche, un peu austère et minimaliste, peu de chances que dans 10 ans on le cite comme un des indispensables du grand Nick.

Arctic Monkeys, Arcade Fire : des albums très réussis... mais ils subissent le "revers de la hype" après un premier album trop encensé.

Elliott Smith - New Moon : bel album posthume... mais en-dessous de ses chefs-d'oeuvre (normal, pour des faces B et chansons non-retenues pour ses albums...)

PJ Harvey - White Chalk : peut-être celle qui s'en tire le mieux. Un album qui devrait rester, même si certains ont été déçu par ce virage surprenant.

Public Enemy - How you Sell Soul : excellent album, mais qui a sans doute dérouté les fans "old-school" 

Wu-Tang Clan - 8 diagrams : Un de mes albums de l'année... mais un peu inégal. Un album qui ne fait pas l'unanimité chez les fans du Wu-Tang Clan...  

The White Stripes - Icky Thump : très bon album... pourtant, le groupe semble perdre un peu de son pouvoir de fascination... 

Bruce Springsteen - Magic : pas mal dans le genre... sauf qu'il semble revenir 20 ans en arrière. On aurait attendu de lui plus de profondeur et d'aspérités.

Thurston Moore - Trees outside the Academy : pas indispensable, on peut lui préférer son excellent Psychic Hearts (1995), et, avec Sonic Youth, il nous a habitué à mieux...

Brett Anderson, Dave Gahan : bien en-dessous de ce qu'ils ont pu faire avec leurs groupes respectifs... (désolé,
Thom...) 

Blonde Redhead - 23 : plutôt décevant de leur part. Comme s'ils avaient hésité entre le raffinement de leurs derniers albums, et les guitares écorchées et dissonantes de leurs premiers... au final, ça ne donne que des guitares trop lissées.

Björk - Volta : même problème. Un album "tiède", il n'y a pas l'immédiateté et l'excentricité pop de Post, ni les expérimentations étonnantes de ses précédents...   

Devandra Banhart, CocoRosie, Norah Jones : il y a 2-3 ans, ils étaient considérés comme le top de la hype, la modernité folk... maintenant, on a l'impression qu'ils sont déjà de l'histoire ancienne... 

Nine Inch nails, Young Gods, UNKLE, Chemical Brothers, Underworld : L'impression d'avoir déjà entendu ça chez eux par le passé, en bien mieux...

Smashing Pumpkins - Zeitgeist : même avec la plus grande mauvaise foi,
Guic' n'est pas parvenu à se convaincre lui-même de la qualité de l'album... c'est dire...
 
De vraies grosses déceptions quasi-générales :

Queens of the Stone Age -
Era Vulgaris 
The Stooges - The Weirdness 
Air - Pocket Symphony 
Bloc Party - 
A Weekend in the city
Maximo Park - Our Earthly Pleasure

Un tableau assez sombre, un peu déprimant, alors qu'il y a tout de même eu beaucoup de très bonnes choses cette année... mais voilà, rien qui ne semble absolument indispensable, pas de nouvelles pistes passionnantes pour le futur (à part
El-P, peut-être...), et, avec la possibilité d'écouter beaucoup plus de musique, on devient très exigeant...

Bref... ce n'est pas "produire plus" qui permettra aux artistes et maisons de disques de "gagner plus", mais produire mieux.

Elles peuvent continuer tant qu'elles veulent à gesticuler, pleurnicher, jouer les victimes, attaquer en justice ces salauds d'internautes qui téléchargent de la musique sans payer, elles ne pourront revenir en arrière et nous enlever ce que nous sommes de plus en plus nombreux à considérer comme un droit : celui de pouvoir écouter et découvrir librement la musique. Le droit de ne plus être soumis aux radios, articles de journaux pour se laisser convaincre d'acheter un album... mais d'être "actif", de nous faire notre propre opinion, et de décider ensuite si l'album mérite une place dans notre discothèque.

Un dernier exemple : j'ai téléchargé l'album de M.I.A. qui a eu droit à une presse dithyrambique... heureux de ne pas m'être fait stupidement influencer et de ne pas l'avoir acheté, puisque je trouve l'album franchement lourdingue. La "bombe" annoncée est pachydermique, et totalement indigeste à mon goût. Dans un genre assez proche, mais en mille fois mieux et mille fois moins marketé, il y a le dernier Dizze Rascal, Maths and English, qui m'avait échappé cette année et que j'ai découvert il y a peu sur deezer. Un formidable album de rap, accrocheur, tribal, moderne, d'une redoutable efficacité, et qui pourrait faire partie d'ici-peu de mon trio de tête des meilleurs albums de l'année... Même pas besoin de passer dans ce cas par le "téléchargement illégal", je l'écoute sur deezer, et vais l'acheter au plus vite...   

D'ailleurs, la meilleure nouvelle pour la musique, en 2007, qui pourrait même rassembler majors et internautes a sans doute été... deezer. S'il devient possible, via deezer et quelques autres sites du même genre d'écouter l'essentiel des nouveautés (et vieilleries...), et des albums en intégralité, le téléchargement illégal sera beaucoup plus difficile à justifier et perdra de son intérêt. Dans l'idéal, tous pourraient écouter facilement et rapidement ce qui leur plait sur leur PC, puis acheter les albums qui les ont véritablement marqué. Logique, pratique, équitable... mais voilà, les majors nous ont habitué à tant de mauvaise foi, de rigidité et de décisions absurdes qu'il serait pour le moins risqué de crier victoire si tôt...

Classement des albums de l'année     

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commentaires

T
Ouais. Un constat navrant. Pas une note du dernier Cave, ça fait mal au coeur. C'est pourtant pas le petit artiste qui débarque. Et pour les inconnus...c'est encore pire. Déprimant.
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G
THOM : Pareil... à la fin de l'année dernière, il y a pas mal de nouveautés que je découvrais sur deezer... mais maintenant, je dois revenir au "bon vieux téléchargement pas vraiment légal" :-)
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T
...sauf que depuis que deezer a changé de système et que chacun ne peut plus mettre ses titres...c'en a sacrément perdu. Suis-je le seul à avoir remarqué que ça fait un bail que la base de donnée n'est plus mise à jour en ce qui concerne les trucs indés ? Sur les nouvelles sorties du trimestre, j'ai pas pu en écouter des masses sur deezer... :-(
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G
LILY : Entre le précédent commentaire de Birdhead et le tien... merci à vous de continuer le débat par ces commentaires judicieux !Je ne suis pas aussi pessimiste sur les artistes moins médiatisés, je pense qu'il y a une vie en-dehors des majors, et qu'il sera aussi possible à terme de se débrouiller de manière plus "professionnelle" par le net et d'autres circuits. La musique a existé avant les majors, elle pourra continuer après...L'idée de taxe de rééquilibrage est intéressante... mais je n'imagine pas trop les majors l'accepter.... 
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L
Bon, j'arrive après la bataille... J'ai lu l'article. Et j'ai lu tous les commentaires. Tout a été à peu près dit. Au fond, grâce à Deezer (si je résume), le téléchargement ne devrait plus ête utile, puisqu'on a facilement accès, dorénavant, à un preview gratuit avant de décider, ou non, d'acheter l'album (ou LE titre qui nous plaît version mp3 légal, ce qui est finalement très chouette puisqu'on n'est plus obligé d'investir dans les 10 autres titres qu'on n'aime pas).Donc, suivant cette logique et tous ceux qui affirment au final finir par acheter ce qui leur plaît, les choses vont pour le mieux dans le meilleur des mondes...Sauf que visiblement, il y a un problème. Au fond, il n'est peut-être pas dans cette histoire de "légal-pas légal", "j'achète-j'achète pas" mais plutôt, reste-t'il suffisamment de demande pour financer la fabrication de l'offre ?Au vu de ce système établi depuis bien longtemps qu'est le capitalisme, l'auditeur finance la production. S'il n'y a plus assez d'acheteurs pour la rentabiliser, la production s'arrête. Donc, à terme, à moins de faire du bénévolat, les "petits" artistes ou bien encore ceux ayant une musique plus "difficile d'accès" sont voués à disparaître.Avec ou grâce à internet, et comme le soulignait GT, les auditeurs se sont "éclatés" sur plus d'artistes. Leur budget restant limité, chaque artiste pris dans son individualité a donc moins d'auditeur/acheteur potentiel.Je pense que la solution résiderait donc dans le fait de réduire les coûts de production au minimum (réduire pubs et plans marketing monstrueux pour les majors par exemple) et surtout à l'essentiel. Cela, afin de faire baisser d'un côté le prix du cd (donc pouvoir en vendre plus) et d'autre part rééquilibrer la médiatisation des artistes. Sans mainmise des majors sur les médias, ceux-ci devraient être moins économiquement coincés pour pouvoir faire un travail critique réel et plus large (plus ouvert ?).Et ensuite, peut-être, mettre en place une "taxe" de rééquilibrage. C'est à dire qu'au lieu de laisser les majors prétendre financer les artistes à moins large public grâce à leurs têtes de gondole (au final, en période de crise, ils ferment la porte, virent les artistes non rentables et empochent le fric qu'ils peuvent), on passerait par un organisme indépendant qui re-répartirait une partie des gains desdites "têtes de gondole" (uniquement au-delà d'un certain nombre de ventes évidemment) pour financer des artistes à moins large audience et donc non rentables.
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G
BIRDHEAD : merci beaucoup pour ces infos et cette brillante analyse... d'ailleurs, il y a déjà un peu de cette idée de label "musique équitable" chez les majors :Une des facettes de leur discours qui m'a toujours prodigieusement énervé, c'est de chaque fois nous raconter, limite la larme à l'oeil, que le téléchargement illégal touche plus durement leurs artistes plus pointus, moins médiatisés car "on a moins de sous, on ne peut plus financer sur le long terme des artistes peu rentables"..; Quelle incroyable hypocrisie ! Ce sont les majors qui "mettent le paquet" depuis des années sur les coups marketings..; mais s'ils tenaient tant que ça aux artistes plus exigeants... libres à eux de les mettre en valeur, de leur allouer une bonne campagne de pub... Car l'être humain a besoin de musique, et on le conditionne à aller vers tel ou tel style.. si les majors n'allaient pas systématiquement vers les tubes les plus insipides et racoleurs, si elles avaient un minimum d'éthique, s'il n'y avait plus de la variétoche niaise mais de la bonne musique pop, plus subtile et honorables, les gens ne cesseraient pas pour autant d'écouter de la musique. Des Divine Comedy, Iron & Wine, Sufjan Stevens, Spoon, Richard Hawley, Elliott Smith, ce n'est pas du Schönberg ou du Xenakis, ce n'est en rien une musique "élitiste"... si les radios les passaient en boucle, les gens accrocheraient sûrement, et s'en contenteraient tout à fait.Alors les entendre nous donner des leçons d'éthique, c'est le comble...
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B
Pour répondre au commentaire n°50 de Talou, je tire ces propos sur les records croissants des concerts d'une interview de P.Nègre en 2007 dans une revue pro dont je n'ai pas retenu le nom, désolé. Peut-être qu'AMA-L avait la même source. Les stats de l'article montraient qu'en cumulant ventes de CD/DVD + concerts, le marché était en croissance en France et dans le monde...CQFD.A propos d'artistes signés qui annulent leur Cigale : cela montre que les artistes, même signés, sont dépendants et non bénéficiaires de droit du mass-marketing actuel,  dans la mesure ou en fonction du budget / plan média alloué, tu seras signé mais inconnu et invendu (super!) ou signé, bien rémunéré et célèbre ! Ce qui est dommage c'est de constater que les majors communiquent comme toute entreprise mondialisée d'agro alimentaire, avec les mêmes méthodes et les mêmes ratios : surtout sur la baisse de leurs rentes et sur leur rôle qu'ils réduisent eux-mêmes à l'allocation d'argent - pas à l'audace artistique, innovante, culturelle, technologique, économique même...Ainsi chaque chef de produit ou chaque directeur artistique aura la pression sur "ses chiffres" et pour les garantir, il tablera sur le "sûr", le fort potentiel, le gros coup, jamais sur l'innovation, à moins d'avoir de vraies cojones...il y en a qui osent et qui arrivent à imposer des artistes, mais tous ont des loyers et une famille...Là où cela est suicidaire  : parler le langage des rentiers à un public de passionnés, c'est un peu une erreur stratégique majeure,non?Alors, mes biens chers frères, rassurons nous : quand vraiment les pertes seront devenues trop importantes à force de cet éloignement des besoins du client, là, nous verrons arriver de nouveaux marketeurs-managers, coiffés à l'iroquois ou en dreads, chargés de "différencier" la maison de disques qui a une image déplorable, de créer des "programmes innovants" en "benchmarkant" les pratiques des indés, chargés de créer une "gamme éthique" (ie : on fait notre taf', on va chercher de la nouveauté artistique !), un label "musique équitable",etc..etc...Ce jour n'est pas encore arrivé, ce qui est une bonne nouvelle pour la santé financière des majors, pour nous, je ne sais pas??Birdhead.
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G
AMA-L : J'ai tout de même entendu dire, il y a 1-2 ans, que les salles de concert n'ont jamais été aussi remplies, même pour des artistes plus "confidentiels"... après, ça ne veut pas dire que tous font salle comble. Mais bon, peut-être qu'il y a de nouveau une baisse dans la fréquentation des concerts... je sais pas trop, faudrait trouver les stats... 
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A
"en quoi il permet aux recettes des concerts de battre des records croissants ces dernières années." (comm n°40)Des records croissants?Pour les comédies musicales et Bénabar, oui.Pour les "petits" artistes soutenus par des labels indé, pas vraiment.Comme pour le disque, c'est pas pour tout le monde pareil.Quand un Florent Marchet, pourtant signé chez une major, doit annuler une Cigale, ça prouve bien que tout n'est pas si simple (et que pour beaucoup, le tour support va devenir un lointain souvenir).La scène n'est pas la nouvelle poule aux oeufs d'or, ce serait trop facile...
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T
Je suis bien d'accord
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G
CHRISTIAN : Je suis d'accord sur l'ensemble... avec quelques nuances tout de même : Est-ce que le désir peut disparaitre si l'on écoute trop ? Je n'en suis pas certain...Je me suis souvent posé la question, car je l'ai aussi craint, mais depuis le temps que j'écoute énormément d'albums, même avant le p2p, je ne vois pas de désir s'amoindrir. Je suis toujours autant en quête de découvertes musicales, et ne m'en lasse pas.En ce qui concerne la différence d'écoute entre mp3 et CD... je ne le vois pas de la même manière. Tout d'abord, il est normal qu'on soit plus attentif à un CD acheté... parce que si on l'a acheté, c'est qu'on aime suffisamment l'artiste pour cela ! Alors qu'un obscur groupe trouvé sur le net... on passe plus vite... ça me semble assez évident, et je ne vois pas trop le problème, si on découvre un excellent album en mp3, on l'écoutera tout autant qu'un CD (ou on achètera le CD...) GUIC : "agréable à écouter" ? Alors on ne doit pas parler du même (j'exagère, j'exagère... enfin, rien qu'un peu !) ;-) Sinon... le classement des blogueurs 2008, c'est pour la fin du mois, que l'on ait eu le temps d'écouter les premiers disques de 2008... 
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G
Bon, G.T., jer sais que je suis parfois de mauvaise foi mais quand même...Je ne suis pas convaincu de la qualité de Zeitgeist parce que... j'ai été convaincu des la premiere écoute de la qualité de 50 % des titres de cet album!C'est pas un chef d'oeuvre, certes, mais il est agréable à écouter, franchement... Je garde en tete au moins 6 ou 7 titres franchement sympa...Oh, et puis je m'énnerve de nouveau... C'est vrai, c'est pas un chef d'oeuvre, mais... je l'aime bien, cet album... Il y en a aussi des albums comme ca...En tout cas, ravi de te relire via cet article tout beau tout nouveau!!! (On s'attaque bientot le classement des blogueurs 2008, non?)
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C
Un dernier mot : je ne me suis jamais senti arnaqué en achetant un disque que je n'aimais pas. M'être fait avoir par un prescripteur ? Non, mais une pierre de plus dans la connaissance de mes goûts, et ma compréhension des siens.Et puis, si je n'aime pas le disque, je le donne à quelqu'un qui l'aimera.Et bien sur qu'un album est vivant, veilli bien ou mal. Le danger aujourd'hui c'est les écoutes rapides : j'aime, je garde, j'aime pas, je jette. Laissons la chance à un album. Et je ne suis pas exempt de tous reproches sur ce constat.Pour finir, d'accord avec Ska à 1000 pour cent : je n'écoute pas un mp3 téléchargé comme un CD acheté. Aucune comparaison quand à la qualité d'écoute. Et si je n'ai pas le CD du mp3 qui passe plusieurs écoutes, qui sait se rendre indispensable petit à petit, c'est qu'il est introuvable, ou épuisé, ou trop cher.
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C
Trés bon article, GT, et sujet récurrent s'il en est. Plusieurs commentaires :- je suis assez d'accord avec Ska dans toutes ses remarques, sauf que voilà, le téléchargement existe, et il est trés facile de tout écouter. Grâce aux mp3blogs, on peut quasiment tout trouver. Pourquoi s'en priver ?- Je crois savoir que nous somme tous ici de gros consommateurs de CD, donc la culpabilité... Ce qui n'empêche que j'ai du mal à avoir un avis définitif sur la question.- Les meilleurs prescripteurs, on les trouves sur le net aujourd'hui. C'est comme ça, je ne sais pas si c'est bien. Les intermédiaires qui disparaissent, ce n'est pas un progrès. C'est bien pour notre pouvoir d'achat, mais quand il n'y aurat plus que des producteurs (les artistes) et des consommateurs (nous), avec au milieu le net (et la publicité), combien d'entre nous auront ils encore un boulot ? Je disais sur un autre blog en parlant du même sujet que l'idéal serait que les artistes soient tous chinois ou indiens, les disques seraient à 1 €. !- On faisait comment avant le net ? On écoutait moins de disques ? A peine ! Au début des années 80, je louais 5 disques par semaine, que j'enregistrais sur k7. Aujourd'hui, c'est plus rapide, plus complet, on trouve ce qu'on veut, ce qu'on cherche. Mais attention : à force de trop écouter, le désir peut disparaitre. Et sans désir...- Quand au budget, que fait tu des gens comme moi, mélomanes, cinéphiles, qui aiment lire, aller au théatre, aux concerts, au restaurant... Bon, c'est vrai, j'ai un salaire de ministre...
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G
JDM : en grande forme ;-)En fait... tu as bien raison... j'ai d'ailleurs hésité à employer le terme "pirater", auquel je n'adhère pas... car je ne me sens en rien "pirate", puisque mon but n'est sûrement pas de "piller" les artistes, mais d'en découvrir "plus", et de continuer à acheter...Sinon... ton lien "Archives" tourne au ralenti... tu fais bien de préciser que c'est Nick Cave, je ne le devinais pas en 2 fois plus lent... :-)Merci pour le Ravel, je vais écouter ça !ARBOBO : Exact, on trouve vraiment de tout... mais il y a certains artistes, et pas forcément des inconnus, dont très peu ont l'album (parfois un seul), et faut attendre vraiment longtemps pour qu'il soit téléchargé... ça a été le cas, pour moi, avec Dizzee Rascal... je ne suis même pas arrivé à avoir le fichier en entier, et l'ai finalement trouvé sur deezer ! Mais bon, de toute façon, je ne télécharge quasiment plus via le p2p, j'utilise les mp3-blogs...
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J
UltraconfidentielPour écouter Ravel dirigeant son Bolero, voir icihttp://aulaelectroacustica.blogspot.com/2007/08/scorevideo-ravel-bolero.htmlIl y a aussi Ozawa, Masur, Celibidache - pas offerts.
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A
en P2P on trouve même des artistes qui n'ont pas encore l'enregistrment définitif de leur premier disque officiel,sans compter quantité de vinyls épuisés non réédités, et tuto bonnement à peu près tout.évidemment, certains réseaux sont plus francophones, d'autres plus internationaux et contiennent si ce n'est tout, du moins énormément d'artistes indé y compris très confidentiels.
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J
Bande de nains !Corsaires new wave !!Casseurs de plage !!!Et vous vous deezer (vous disez ?) pirates ?!Il est temps qu'un sérieux intervienne dans ces ébats loufoques.Tailler un géant manière écomonique (en codage G8, hey ! come on, Nick !), c'est à la portée d'une petite jeune fille frêle qui n'a pas froid aux yeux et ne voit pas loin de la coupe aux lèvres.Autrement, un homuncule (comme ça s'écrit) chantant, c'est pas dans votre anthropopithèque à trois sous d'occasion.Archives ! en cliquant ici.[oui, c'est bien Nick Le Cave][[sous la douche]][[[serveur un peu lent, c'est pas putefeel, patience]]]---Annonce : plombiers spécialistes tub cherchent emploi, prestations crocophoniques soignées, libérés courant 2012 - réf. 3298498114119.------ mon antispam c'est 2Q2 --- pas fait exprès ;(
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G
THOM : Oui, "l'offre culturelle" est beaucoup plus importante maintenant. Mais, tu as raison, on ne peut pas vraiment dire qu'il y ait plus d'oeuvres indispensables actuellement. D'ailleurs, c'est bien ce que je démontre... il y a certes plus de "grands noms" et de références actuellement, mais ce n'est pas pour autant que leurs disques soient tous remarquables. C'est bien pour cela qu'il faut faire un "tri".Comme toi, l'essentiel des albums de 97, je les découvrais avec quelques années de retard. La médiathèque remplissait le rôle que tient maintenant le téléchargement, et j'étais donc en grande partie "décalé", fallait généralement attendre de 1 à 3 ans pour la plupart des nouveautés.D'ailleurs, tu me fais penser à un point fondamental, dont je n'ai pas encore parlé... un point qui ramène à d'autres de nos discussions : on ne peut connaître un art si on ne connait pas son histoire, si on ne connait pas ses chefs-d'oeuvre... Un jeune passionné de rock, dans les années 70, devait se pencher sur le rock 50's, 60's et de sa décennie... Plein de choses à écouter... mais ce n'est rien face à un passionné de rock de nos jours qui doit aussi intégrer les grands noms des années 80, 90, 2000... sans compter l'électro, le rap, s'il a le malheur de ne pas se limiter aux groupes à guitares...Et on ne peut avoir une bonne connaissance de tous ceux qui ont fait le rock, de l'histoire du rock, avec un album de chacun... tu imagines que l'on puisse dire "Je connais bien les oeuvres des plus illustres artistes rock" si on se contente d'un seul album (ou même 2) de Dylan, Bowie, Beatles, Tom Waits, Cure, Led Zep, Pink Floyd, Sonic Youth, Radiohead, PJ Harvey, Nick Cave, Doors, White Stripes, Smiths, Stones etc, etc...Tu pourrais me dire quels sont les deux albums largement suffisants de Bowie et Dylan pour faire le tour de leur oeuvre ?Bon, c'est vrai que pour Joy Division, les Sex Pistols et Love, c'est possible :-) Non seulement il faut faire le tri dans les innombrables nouveautés... mais aussi dans toutes les oeuvres du passé ! Et on peut difficilement se contenter de quelques oeuvres...Si un type te dit : "je connais bien Led zep, j'ai Led Zep II et Led Zep IV", et je connais bien Bowie, j'ai Heroes et Hunky Dory", tu ne trouverais pas ça plutôt drôle (bon, c'est toujours mieux que s'il racontait : "je connais bien Bowie, j'ai Earthling et Heathen" :-) )Bien sûr, on ne peut pas tout connaître, et on a tous nos lacunes... mais faut tout de même un minimum, et ce minimum est déjà très élevé !BIRDHEAD : Merci, et je suis tout à fait d'accord avec toi... sauf que je nuancerai ce que tu dis concernant les artistes mainstream sur le p2p. Certes, ils sont majoritaires, mais on trouve tout de même énormément de choses. De plus, il y a les mp3-blogs qui donnent les liens vers des albums à télécharger "gratuitement", et mettent généralement en avant des albums plus confidentiels, des artistes moins médiatisés.Lorsque tu parles d'absence de stratégie destinée aux vrais mélomanes, tu mets le doigt sur un point crucial... à force de ne viser que le grand public et de ne pas choyer ou respecter les plus fidèles "clients", les majors se sont mis à dos les plus grands passionnés de musique, qui n'ont de cesse de les critiquer... et qui ont, du coup, assez peu de scrupules à télécharger leurs disques. Combien de fois ai-je pu lire sur les forums, lors de DADVSI (et avant...) puisque les majors ne veulent pas comprendre qu'on peut utiliser le téléchargement pour découvrir, puisqu'elles veulent criminaliser de la même manière ceux qui téléchargent et continuent à acheter des disques, et ceux qui téléchargent juste pour ne rien payer... je n'achèterai plus le moindre disque d'universal, téléchargerai et irai voir l'artiste en concert si ce qu'il fait me plaît...  
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B
Bravo pour l'article pragmatique et aussi respectueux du talent des artistes. Les maisons de disques couinent sur leurs pertes de profit sans jamais oser demander pourquoi le téléchargement est si important et en quoi il permet aux recettes des concerts de battre des records croissants ces dernières années.A force d'investir dans des compils de compils de tendances créées de toute pièce, leurs "clients coeur de cible" ont du trouver leurs propres sources de culture. C'est un peu comme si l'épicier peu aimable aux tarifs exorbitants pour des fruits pas frais s'étonnait de l'éclosion de potagers dans le quartier...D'autre part en peer to peer, hélas, on ne trouve que très majoritairement le "mainstream" et on ne me fera pas pleurer sur le téléchargement de Céline Dion, ou Fatal Bazooka.Les artistes eux même ne sont pas solidaires et il ne viendrait pas à l'idée de Mr Halliday ou aux Majors de reverser une partie de ses profits énormes à des programmes de "jeunes talents", pas plus que ne lui vient l'idée de payer des impôts dans le pays qui a fait sa gloire et sa fortune...Absence de stratégie destinée aux vrais mélomanes, déni des profits énormes tirés des concerts, absence de répartition équitable des richesses, absence totale de solidarité : on est bien dans une affaire de gros sous et pas dans une thématique culturelle.A moralisateur, moralisateur et demi!Birdhead
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T
J'ai tout lu ! Tous les coms ! :-)Un paradoxe me semble émerger de tout ça, qui me fait un peu sourir...tout ce qui concerne "l'offre culturelle", immense, plus que jamais. Tiens donc. En même temps ne m'expliquait-on pas plus haut que l'offre musicale était de meilleure qualité et plus importante en 1967 ?(du calme, du calme...j'extrapole vonlontairement)En réalité l'offre culturelle en 2007 est-elle plus importante qu'en 1997 ? Je ne suis pas certain. Ce qui est sûr en revanche c'est que j'aurais découvert l'essentiel de mes disques de 1997 en 1998 et 1999, alors qu'en 2007 je les ai tous pris d'un bloc. Et ça, j'ignore si c'est bien ou mal, mais c'est assurément du fait du téléchargement.Pour autant je ne partage pas, de manière plus globale, cette impression comme quoi l'offre culturelle n'aurait jamais été aussi grande. C'est son exposition qui est bien plus massive que par le passé, les hypes qui sont de plus en plus importantes, en raison de la multiplication des medias, des innombrables chaînes de télé ou des milliards de sites internet existant. Ce qui crée une somme de buzz ahurissante (et de plus en plus décalée, si l'on considère que désormais quel que soit le domaine les buzz du net sont de moins en moins souvent les mêmes que ceux de la presse). Et toutes ces hypes, bien entendu, poussent à la consommation et donc par extension au téléchargement. De là à dire que l'offre culturelle est plus importante que jamais, c'est peut-être vrai mais ça me semble particulièrement trompeur, comme argument. Il n'y a pas plus de disques, films ou livres incontournables aujourd'hui qu'il y a dix ans, sauf qu'il y a dix ans on arrivait encore soit à les louper soit à les contourner.(je dis ça, je dis rien...)
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G
BOEB'IS : En fait, c'est surtout une question de "quantité"... avant de me mettre au téléchargement, j'avais déjà "pillé" la médiathèque, copié des tonnes de CD, j'en achetais aussi beaucoup... et je me souviens qu'il y a de très nombreux albums que j'écoutais assez distraitement, certains que j'avais bien aimé... mais écouté en fin de compte qu'une seule fois.Sur ce point, je pense qu'il n'y a pas de "règle", à chacun d'écouter à son rythme, je préfère toujours avoir beaucoup d'albums à écouter, quitte à en négliger certains, que d'en avoir très peu, et de passer à côté de nombreuses pépites. Je vois ce que tu veux dire par "mécène"... mais c'est pas tout à fait ça non plus, puisque si j'achète l'album après l'avoir écouté, c'est avant tout parce que je veux l'original ! Pour la pochette, le son meilleur qu'en mp3 etc...Mais s'il n'y avait plus que du numérique... ça me poserait un problème. J'achèterai beaucoup moins... car pour moi, comme pour beaucoup de passionnés de rock, les mp3 ne remplacent pas l'album...JOE : Tout à fait d'accord avec toi sur l'essentiel. Moi aussi, je me fie maintenant plus aux blogs qu'à la presse spécialisée (enfin, certains blogs, bien sûr...), pour les mêmes raisons.Comme toi, j'achète beaucoup d'occasions (via priceminister plutôt qu'amazon)... et c'est aussi une chose qu'internet a changé : la possibilité de trouver rapidement de nombreuses occasions sur des albums sortis il y a peu.Tout à fait d'accord, encore, sur la Fnac. Olivennes, un "ami" de Sarkozy (on se demande d'ailleurs qui dans les grands patrons et gens d'influence n'est pas un ami de Sarkozy...), chargé du rapport alors qu'il y a un évident conflit d'intérêt... scandaleux.Accepter d'être déçu... ça dépend. Pour des artistes qu'on suit depuis un moment et dont on est "fan", c'est normal. Les prochains Massive Attack, Portishead, Nick Cave, Tom Waits, Amon Tobin... je les achèterai les yeux fermés, sans les télécharger avant. S'ils me déçoivent... je l'accepte. Par contre, je trouve absurde, comme à une "loterie", d'acheter un album d'un artiste dont on n'aime pas sytématiquement tous les albums, ou d'un autre encensé par la presse. Enfin... je veux bien qu'on fasse des paralèlles avec les films et livres, mais faut pas oublier qu'on les "consomme" de façon tout à fait différente...
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J
Très intéressant ton article G.T., ainsi que les commentaires qui en découlent. J’arrive aussi un peu tard. Voici mes impressions/expériences, mais alors vraiment tout en vrac. La musique « gratuite » n’est pas seulement celle qui découle du téléchargement « illégal ». La musique gratuite, c’est celle qu’on emprunte à la médiathèque, qu’on écoute à la radio/TV, qu’on se fait prêter par des potes... Mais c’est clair que notre rapport à la musique a également beaucoup changé avec Internet et les formats audionumériques.Internet, en particulier la blogosphère, est devenu pour moi un prescripteur des plus importants, presque davantage que les médias et la presse spécialisée. J’aime lire les critiques des blogueurs, lire des gens qui écrivent en fonction de leurs goûts plus que ceux supposés de leurs lecteurs, lire des gens qui n’ont pas de compte à rendre aux maisons de disque, des gens qui ne sont pas harcelés par les attachés de presse, des gens dont je comprends le rapport à la musique. Je me sers pas mal de Last.FM, j’aime bien ce côté juke-box suggestif.  Par ailleurs, je ne télécharge presque plus « illégalement », notamment grâce à Deezer, qui me permet d’écouter ce que je vais (ou pas) acheter. Où j’ai l’impression de me faire « arnaquer », c’est au niveau du prix. Payer plus de 10 € pour un album moyen me paraît exagéré, surtout pour un album dont un seul titre, au final, m’aura séduit. Mais après, c’est une question de goût, pas de se « faire arnaquer ». Ça me dérangerait pas de payer 15 € pour un album que j’écouterai des années durant… Et si mon voisin, par exemple, achète 15 € l’album de Tina Arena, un disque qui l’accompagnera durant tout sa vie, pourquoi pas ? Franchement, j’ai pas le temps d’écouter toute ma discothèque, qui s’agrandit de mois en mois. Seuls certains albums, quelques titres, resteront pour moi les plus précieux. En fait, j’achète les nouveautés moins cher via des revendeurs sur Amazon. J’achète aussi beaucoup d’occasion.  Hélas G.T., j’ai acheté l’album de M.I.A. sur les conseils de la presse spécialisée, sans l’avoir écouté auparavant, et au final, ce disque va prendre la poussière sur une étagère. Heureusement, là aussi, je l’avais acheté en import via un site Internet. Je ne l’ai pas payé au prix fort. Aujourd’hui, je n’achète quasiment plus de biens culturels à la Fnac : certainement pas de disques, pas de DVD, ni de jeux vidéo. La commission Denis Olivennes, ne comprenant aucun « consommateur », m’est restée en travers de la gorge, ainsi que son rapport. Je ne télécharge pas non plus sur Itunes, pourquoi payer 0,99 € un morceau (grosso modo 10 € l’album) alors que d’occasion ou en import, pour le même prix, j’aurais également en ma possession le livret et le disque ? De manière plus anecdotique, je n’ai pas non plus apprécié la « censure » par Itunes de la pochette de l’album de « Principles of Geometry ». Ce que l’industrie du disque refuse d’admettre, c’est que le téléchargement « illégal » n’est pas la seule source de leur chute. D’abord, la musique, celle souvent des plus médiocres, est devenue envahissante (télé, radio, magasins, supermarché, salles de gym…) et gratos.Pour les « mélomanes », ceux qui écoutent/consomment beaucoup et défrichent le terrain, le rapport à la musique a radicalement changé. L’exigence est montée d’un cran. On n’achète plus les oreilles fermées. On écoute d’abord, on passe à la caisse après. D’accord avec Eric : Avant on achetait l'album et on était déçu. Aujourd'hui, on est déçu alors on n'achète pas… Il devient de plus en plus difficile d'entuber les gens de bonne foi.Et si on faisait la même chose avec les films ? On va au cinéma, on regarde le film gratos, et à la fin, on décidait ou non de payer sa place selon que le film nous ait plu ou pas.Mais dans le cas du ciné, il existe au moins des systèmes d’abonnement avantageux pour le consommateur, dont l’application pourrait être intéressante dans le domaine de la musique, avec redistribution de l’argent aux artistes. Quoiqu’il en soit, ce qui me débecte surtout, c’est le marketing des maisons de disques pour des artistes jetables. Toutes ces sommes d’argent englouties pour faire acheter de la musique médiocre. Mais c’est la même chose pour le cinéma ( Le cas « Astérix » par exemple). Je trouve très pertinente cette question de Ska, et je vais la méditer : « Mais n'y a-t-il pas quelque chose d'absurde à exiger du disque qu'il remplisse nos attentes de la sorte quand c'est quelque chose qu'on ne demande pas au livre/film. Pour la littérature, le cinéma, on accepterait d'être déçu, et pas pour la musique ? » Effectivement, il faut peut-être accepter aussi d’être déçu par un disque, mais pas à n’importe quel prix. Dans le cas du cinéma, c’est ce qui explique en partie le succès des cartes d’abonnement. C’est clair qu’il y a des parallèles intéressants à dresser/creuser entre nos consommations de livres/disques/films/jeux vidéo. Vaste débat…
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B
T'as raison, le rapport d'exigeance ne fonctionne pas pour la musique "gratuite". Mais disons que le rapport à la musique change quand même dans l'attention qu'on y porte, qu'on sera nous même moins concentré peut être pour l'écoute. Enfin, après ça dépend du tempéramment. C'est clair que c'est absurde aussi d'écouter un CD jusqu'à l'aimer alors qu'il est peut être juste pas terrible. En fait je crois que je fais référence à ma propre frustration d'avoir en mp3 quelques albums un peu costauds à digérer (des Zappa, Pere Ubu...) et de ne jamais les avoir "assimilé", de pas les avoir assez écouté par paresse, alors que j'aurais peut être fait l'effort si j'avais payé pour.Quand je disais mécène, c'est que si c'est pas pour faire plaisir à l'artiste, c'est quand même parceque tu aimes déjà la musique. Tu achètes le CD alors que tu as déjà la possibilité d'écouter le contenu. C'est quand même différent que d'acheter un CD par ouïe dire.
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G
LYLE : Dominique A déclarait, l'année dernière : Le téléchargement est une aubaine pour les petites structures, car c'est un mode de diffusion fantastique, mais c'est un motif d'inquiétude croissant pour les grosses boîtes. D'ailleurs, on n'entend pas beaucoup gueuler les petits labels, ce sont toujours les mêmes, les gros poissons, qui font du bruit. Pareil pour les artistes : j'ai l'impression que ce sont surtout les gros vendeurs qui réagissent.Bon, ce n'est pas une preuve ultime... mais le net et le téléchargement ont aussi aidé les labels indépendants... avec la possibilité de faire connaître sa musique plus facilement.Maintenant, que les ventes de disques chutent... il y a de nombreuses raisons qu'on a déjà évoqué :1. Obsolescence du CD, qui a fait son temps, n'est plus aussi attractif.2. Concurrence du DVD, LE nouveau produit à la mode dans les années 20003. Augmentation des prix assez spectaculaire depuis quelques années... normal que ce soit le CD qui trinque.4. DRM, dispositifs anti-copies... qui ont dégoûté un certain nombre d'acheteurs, payant pour des disques qu'ils ne pouvaient pas lire sur leur PC, ni dans leur autoradio.5. Ce sont bien les majors qui ont désacralisé la musique, qui ont inventé la musique "kleenex". Top 50, vidéo-clip dans les années 80, groupes formatés pour de simples "coups marketing", phénomènes de foire style Jordi, boys-band, dans les années 90, chanteurs de télé-réalité etc... La plupart des gens ne sont pas des mélomanes, ils n'ont pas le temps d'aller farfouiller sur les blogs pour trouver des "pépites", ils ont un rapport très passif à la musique, écoutent ce qui passe à la radio et à la télé... et beaucoup voient bien qu'on les prend tout de même pour des cons... la musique a perdu de sa "magie", les gens sont sans doute moins près à mettre 20 euros dans un album... Concernant le fait de "consommer" avant, j'ai répondu à Ska sur ce point...BOEB'IS : Tu as raison sur le fait que la distinction n'est pas entre mp3 et CD... puisqu'on peut acheter des mp3 (ce qui me semble absurde, si j'aime, je veux l'album...)Par contre, je ne suis pas d'accord sur le fait qu'on écoute forcément avec moins d'attention une "musique gratuite"... car il ne s'agit en aucun cas de "musique gratuite". Les journaux gratuits, certes, on est moins exigeant parce qu'on sait qu'il y a moins de moyens. Par contre, si tu télécharges gratuitement le nouveau Massive Attack... tu sais très bien que ce n'est pas un album gratuit ! Tu sais bien qu'il n'a pas moins d'exigeance que le précédent tout ça parce que là, tu l'as téléchargé gratuitement avant !Sinon... je n'ai pas compris où tu vois une "conception mécénique" dans ce que je dis... j'expliquais au contraire que nous ne sommes pas des mécènes, si on achète un album, c'est pas pour faire plaisir à un artiste, mais parce que l'album nous plait !D'accord avec toi sur l'importance des prescripteurs de goût, et le désastre que serait la disparition de toute littérature critique/esthétique. Et moi aussi, avant le téléchargement, j'ai "pillé" la médiathèque de ma ville :-)SKA : rapport de rentabilité ? je ne le vois pas comme ça... pas plus que je dirai du fait de chercher une compagne qui ne soit pas un simple "coup d'un soir" est d'être dans un "rapport de rentabilité" :-)Je ne vois rien d'absurde à demander à un disque qu'il remplisse nos attentes. Pour les livres et les films, c'est tout bêtement parce que c'est impossible, on ne peut les lire et les voir avant. Pour un disque, ça ne pose aucun problème, l'écouter 1, 2, 3 ou 4 fois et vouloir l'acheter. alors pourquoi ne pas en profiter ? Pourquoi vouloir que l'achat de CD soit une forme de loterie ? car, encore une fois, si on ne peut écouter vraiment l'album auparavant, c'est souvent le talent de "vendeur" d'un critique-rock, sa capacité à nous convaincre, les stratégies marketing des maisons de disques que l'on "rétribue" indirectement, pas le travail de l'artiste en lui-même.Encore une fois, tu ne trouverais pas absurde que j'achète l'album de M.I.A., qui ne me plait finalement pas du tout, et pas celui que je trouve remarquable de Michael J. Sheehy ?On vit déjà dans une époque de surconsommation et de surproduction... il me semble assez sain que l'on n'achète pas des disques sans être certains qu'ils nous plaisent et méritent une place dans notre discothèque...Comme on le disait avec Syst, ce qui change maintenant, c'est que les disques qu'on a acheté... ce sont nos albums favoris de l'année... où est l'absurdité ? Concernant le "se faire arnaquer"... je vois ce que tu veux dire, et suis assez d'accord... c'est bien pour cela que j'ai écrit chaque fois "l'impression de se faire arnaquer"... Impression que j'ai souvent ressenti (tout en sachant, bien entendu, que c'est une impression, pas une réalité... sauf dans quelques cas d'albums vraiment mauvais). Quand j'étais étudiant, j'avais vraiment très peu d'argent... ce qui est le cas de nombreux étudiants, qui, justement, sont souvent les plus passionnés de musique. Dépenser 20 euros (enfin, plus de 100 balles à l'époque) pour un album, ce n'était pas anecdotique, c'était une somme importante pour moi.Chaque album que j'achetais... représentait des sacrifices sur d'autres choses essentielles. Et quand tu galères, tu as le minimum pour vivre... tu te dis pas, si tu as payé 20 euros un album qui finalement te déçoit : "pas grave, ça fait partie du jeu..." tu maudis le critique qui t'a appâté, tu te maudis pour ne pas avoir été plus prudent, si tu trouves le disque vraiment mauvais, tu maudis l'artiste qui a sorti un disque aussi nul et, tant qu'à faire, tu maudis la terre entière :-)Mais bon, en effet, on ne peut dire qu'on s'est fait arnaquer si le disque n'est simplement pas à notre goût...Bon voyage, et, si le débat se calme, tu es le bienvenue pour remettre de l'huile sur le feu à ton retour ! :-)    
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S
G.T., bien évidemment, ce n'est pas le même rapport de "consommation" que l'on a avec un disque et un livre/un film. Je suis d'accord avec toi quand tu rappelles qu'on écoute un album plusieurs fois et que généralement les films/livres c'est une voire deux fois. Bien évidemment. Cela voudrait-il dire qu'avec le disque on entre dans un rapport de rentabilité ? Mais... Mais n'y a-t-il pas quelque chose d'absurde à exiger du disque qu'il remplisse nos attentes de la sorte quand c'est quelque chose qu'on ne demande pas au livre/film. Pour la littérature, le cinéma, on accepterait d'être déçu, et pas pour la musique ? Je ne comprends pas bien cette logique. Je ne vois pas bien où se situe la différence. A moins de considérer que l'industrie du disque c'est que des requins qui veulent nous gruger et que les éditeurs/producteurs/distributeurs sont, eux, des parangons de vertu... Je remarque en tout cas que l'idée de "se faire arnaquer" revient plusieurs fois dans tes propos au sujet des disques. Et c'est ce truc-là qui me chifonne... Qu'on me parle d'"arnaque" quand un cd est vendu moitié prix quelques mois après sa sortie, admettons, mais au sujet de la qualité d'un disque, c'est faire bien peu de cas du travail fourni par les artistes (bien entendu, je ne parle pas là de ce qui se vend en hyper-marché mais des disques de groupes aimés que tu citais plus haut et qui t'ont déçu : Air, QOTSA par exemple...). Je ne vois pas en quoi, là, on peut avoir le sentiment de s'être fait "arnaquer". Qu'un disque ne nous plaise pas, c'est une chose. Que l'on accuse les artistes qui l'ont enregistré de nous "arnaquer" en est une autre...Voilà. Je ne pourrai malheureusement poursuivre le débat cette semaine pour cause de déplacement professionnel... Dommage... Je sens que ça va continuer à chauffer... :-)
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B
Cool comme débat. J'arrive toujours pas à avoir d'avis tranché. Bigre :)Déjà, la distinction ne se fait pas entre mp3 et cds, mais musique achetée et musique piratée. La focalisation sur le contenant est qu'une forme de fétichisme. Je comprends qu'on soit attaché à ses disques qu'on écoutait ado, mais le problème du mp3 vient de la compression pas de son côté immatériel!Bref, je voulais dire qu'on écoute avec moins d'attention une musique gratuite. Comme on est moins exigeant sur la qualité d'un journal gratuit. Et on aura plus tendance à zapper, grignoter avec le piratage (je pense à mon cas en particulier, et je le regrette).De là découle que la conception mécénique de l'achat de G.T me gène. Si c'est seulement pour soutenir l'artiste, autant faire un virement au label.Sinon, je rejoins Ska sur le probème du tout écouter et de la dictature de l'actualité. Mais après c'est qu'une question de passion. GT est un passioné, normal qu'il est besoin d'une grosse dose. Normal qu'il soit prêt à engloutir des tonnes de cds médiocres pour ne pas rater une perle. Heureusement  qu'il y a des personnes comme lui pour défricher le terrain.Je pense qu'il y a un truc bizzard avec la conception mécénique de G.T. Avec ce genre de conception de l'achat, il sera plus logique de faire un virement, dépendant de l'intérêt portée à l'artiste. 30 euros pour un 5 étoile, et 20 pour un 4 étoiles? Un peu à la manière de Radiohead quoi...Enfin le rapport à la musique a été pas mal chamboulé, et dure de revenir sur des habitudes prises, surtout quand on voit comment le piratage a pu nous enrichir culturellement.D'ailleurs pour la jouer un peu old school, je tiens à préciser que je ne télécharge pas (j'écoute sur hypem, deezer,  youtube) mais que je rip les cds empruntés dans les discothèques municipales :-). Ca revient au même, mais juste histoire de rappeler que le piratage n'a pas commencé et ne finira pas avec internet.Pour revenir sur l'importance des prescripteurs de goût. Imaginez un jour que toute la littérature et connaissance esthétique/critique disparaisse d'un coût. On se retrouverait comme dans une chaine montagnes de cds et de partitions sans carte pour se repérer. Assez effrayant. C'est pas que de la SF d'ailleurs, avec des cultures qui disparaissent réellement chaque année, par simple désintérêt, oubli, qui s'appauvrissent peu à peu en oubliant leur histoire. Enfin voilà, chaque époque à les icones et les canons esthétiques qui sont à son image, pour le pire et le meilleur.
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G
SKA : Non, tu n'arrives pas après la bataille, elle bat son plein :-)Beaucoup de choses intéressantes...1. Ca dépend... il y a des albums que j'ai acheté, j'ai été déçu, et après deux écoutes, ils prennent la poussière au fond de ma discothèque... alors que d'autres, comme le Arctic Monkeys dont je parle, je l'ai téléchargé, l'ai trouvé mieux que ce à quoi je m'attendais, l'ai réécouté plusieurs fois... le trouvant chaque fois meilleur, puis je l'ai acheté. Si un album nous plait, qu'il soit acheté ou téléchargé, on l'aimera autant, je pense (et on l'achètera généralement après s'il a été téléchargé).Par contre, ce qui est vrai, c'est qu'on écoute plus, donc on est plus exigeant.2. Bien sûr, on n'achète pas tout ce qui nous plaît... ça dépend de nos moyens... mais quand on aime vraiment, il est très rare que l'on n'achète pas.... un jour où l'autre...3. Pas du tout d'accord sur le fait que la déception fasse "partie du jeu". On l'a accepté comme tel, tout simplement... parce qu'on n'avait pas le choix avant ! Du coup, on a été conditionné par ce type de rapport à l'achat de musique...Mettons qu'en 98 sorte un album, appelons-le X... il est mis en valeur par la maison de disque, j'en lis une critique alléchante... pas moyen de l'écouter, c'est du rock indé non-difusée sur les radios, pas d'internet, je ne peux en écouter que quelques bribes au casque dans un magasin de disque, comme c'était le cas à l'époque, pas suffisant pour s'en faire une idée... mais bon, le désir est là, je cède et l'achète tout de même... en fin de compte, je trouve X pas du tout à mon goût...Maintenant... je découvre un album, je prends le temps de l'écouter, et s'il me plaît suffisamment, je l'achète.Dans le premier cas, c'est un achat d'impulsion. On achète des disques qui ont été bien marketés... c'est parfois plus le talent du service marketing que celui de l'artiste qu'on cautionne, finalement, avec ce type d'achat. Dans le 2° cas, on est dans le cadre d'un achat plus "intelligent", et plus en rapport avec la valeur de l'artiste. Pas du tout d'accord non plus sur ton parralèle avec les livres et les films. On ne les "consomme" absolument pas de la même manière. Quand tu découvres un album qui te plait vraiment, tu peux l'écouter 10, 20 fois dans le mois de sa sortie... le mettre 2-3 fois d'affilée... et le réécouter très très fréquemment pendant longtemps... ça t'arrive souvent de voir un film 20 fois dans le mois, même un film que tu as adoré ? 20 fois dans toute ta vie, c'est déjà énorme pour un film...Un disque nous accompagne, on l'écoute dans les transports (dans son ipod, autoradio), chez soi en bossant, en faisant le ménage, la cuisine, en surfant sur le net, en soirée avec des potes, ou simplement sans ne rien faire d'autre...Un film, c'est particulier... c'est une expérience, une histoire... et nos films favoris, comme nos livres préférés, on ne les "consomme" pas avec la même fréquence que les disques. un livre, généralement, on le lit une fois. Impossible de "l'essayer avant". De plus, films et livres se basent généralement sur des intrigues, à ne pas dévoiler sous peine de casser les effets de surprise. Trop en connaitre avant de les voir ou lire, c'est perdre beaucoup de l'effet qu'ils suscitent... Si on me fait écouter le prochain Massive Attack avant qu'il ne sorte, ça ne m'empêchera pas d'adorer l'album, de prendre le plus grand plaisir - s'il est bon - à l'écouter et le réécouter après l'avoir acheté. Par contre, si on me force à voir sur une télé - en intégralité ou une partie -  le prochain Lynch avant qu'il ne sorte, je tue celui qui ose me faire un sale coup pareil ! Là où je te rejoins, c'est sur le fait qu'internet nuit en effet à la perséverance... mais bon, je préfère découvrir beaucoup plus d'excellents disques en laissant moins d'écoutes à certains que de perdre mon temps à écouter 15 fois un mauvais disque acheté, en espérant le trouver bon un jour...4. Bien sûr, personne n'est oblgé d'être boulimique et de tout écouter. Mais je ne suis pas d'accord non plus avec les "prescripteurs". C'est bien simple, je ne connnais aucun prescripteur en qui j'ai confiance. Pourtant, je n'ai pas des goûts totalement originaux...mais quand je regarde les "classements" des inrocks, de rock & folk... je suis assez consterné... et je suis bien content de ne plus leur accorder ma confiance. Les inrocks m'ont d'ailleurs suffisamment fait perdre de pognon dans de mauvais disques et mauvais films par le passé...Même mes "camarades blogueurs"... on a souvent des goûts en commun, des visions de la musique assez similaires... mais suffit de voir le classement des blogueurs pour réaliser qu'on a généralement tous des avis très différents sur de mêmes disques.Quant à la dictature de l'actualité... elle a toujours existé dans le rock. et je le regrette aussi, c'est en partie pour cela que j'ai créé ce blog, où je ne suis que peu l'actualité dans mes chroniques, et me concentre sur les grands disques, de toutes les époques...Et puis Amy Winehouse, un an après, je ne m'en fous toujours pas :-) je suis pas fan, mais je trouve toujours que c'est un très bon disque, qui a justement le mérite d'être assez intemporel...5. Pour le cinéma à moins de 300 euros... tu as un peu raison, je suis peut-être allé un peu vite. Tout à fit d'accord sur les difficultés en province.Je vais peut-être virer cette partie, ou monter à 500 euros ! :-)6. je n'ai jamais dit que ce soit un "problème" qu'il y ait tant de disques, juste que c'est un problème de se frayer un chemin. Si je me fiais à des "prescripteurs" et ne téléchargeais pas, je n'aurais jamais acheté le Michael J. Sheehy dont j'ai entendu parler nulle part et téléchargé un peu par hasard, et qui a été snobé par les "prescripteurs"... par contre, j'aurais acheté M.IA., qui a eu une presse dithyrambique et qui, sur le papier, semblait passionnant. Au final, j'ai détesté le M.I.A....Tu ne vas tout de même pas me dire que tu trouves plus "juste" que j'achète un album survendu, bénéficiant d'une hype monstrueuse, plutôt qu'un quasi-inconnu comme Sheehy, qui mériterait bien plus de reconnaissance, a un talent fou, mais le malheur de ne pas avoir la presse de son côté ! 
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L
En pourcentage ( album acheté/album téléchargé ), je ne suis pas sûr que les majors soient défavorisées par rapport aux indés ( il faudrait faire une étude mais toutes les études sur le téléchargement étant dirigée par les majors... )Le public de Madonna/Vanessa Paradis/ Jennifer/ Mika / Calogero n'est pas forcément le client type des sites de téléchargements illégaux...Je suis plutôt d'accord avec ska : pourquoi la musique devrait être le seul "produit" que le consommateur a consommé intégralement avant de l'acheter ? Comme pour un jeux vidéo ( la démo disponible sur les revues ou le net ) et les films ( la bande annonce ), les morceaux disponibles sur les site/myspace de l'artiste devraient être suffisants. C'est pourquoi je ne pense pas que des sites comme Deezer ( excellente initiative ceci-dit ) changeront grand chose : les gens ( du moins les gros téléchargeurs/petits acheteurs ) trouveront une autre excuse que "je veux essayer avant d'acheter" pour télécharger... 
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S
Euh, excuse-moi, j'en remets une couche (mais je ne vais pas être là pendant une semaine, alors...)Tu écris : "Acheter un album qu'on n'a pas pu écouter avant et qui, finalement, ne nous convient pas, c'est injuste. Une forme de vol."Et, là, je m'étrangle et en reviens à mon point 3 dans mon commentaire ci-dessus... Et les livres que tu achètes, les as-tu tous lus avant ? Quand tu prends un ticket pour un film, sais-tu d'avance que le film va te plaire inconditionnellement ?
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G
BOEB'IS : je ne pense pas que les personnes qui achètent des cds au supermarché achètent toujours autant. Preuve en est que la varièt', les chanteurs destinés au grand public (le grand public qui achète traditionnellement en supermarché, et très peu d'albums) voient aussi leurs ventes nettement baissés.Il y a une grande différence entre des passionnés, qui achètent toujours des albums parce qu'ils ne peuvent se résoudre à avoir les albums qu'ils préfèrent sous forme de petits fichiers mp3, et un grand public qu'on a conditionné à la musique kleenex... D'ailleurs, beaucoup de gens en ont aussi eu marre d'être pris pour des cons, d'acheter des albums surmarketés, avec un tube super-accrocheur... et 10 autres morceaux de remplissage... pourquoi payer 20 euros un album avec un titre qu'on trouve bon - mais qui dans quelques mois aura lassé - et tout le reste de remplissage ?Les albums les plus téléchargés, ce ne sont pas ceux de petits groupes de rock indé, mais des grosses stars destinées au grand public...LYLE : Certes, Vampire Weekend a bénéficié d'une "hype considérable". Je l'ai téléchargé, je l'ai écouté... et je n'ai vraiment pas trouvé ça terrible, donc je ne l'achèterai pas !Avant le téléchargement... interpellé par le "buzz", rassuré par les critiques élogieuses, j'aurais peut-être acheté... puis j'aurais été très déçu, et j'aurais eu l'impression de m'être fait arnaquer...Maintenant, je prends le temps d'écouter, et si ça ne me plait pas ben... j'achète pas ! Nous ne sommes pas des mécènes... les artistes galèrent, mais nous aussi... je ne vais pas acheter leurs disques juste pour leur filer du pognon, si le disque ne me plait pas.Acheter un album qu'on n'a pas pu écouter avant et qui, finalement, ne nous convient pas, c'est injuste. Une forme de vol.N'acheter aucun des albums qu'on aime et les télécharger, c'est injuste pour l'artiste, et c'est aussi du vol...La seule solution équitable, c'est qu'on puisse tous écouter via le net ce qu'on souhaite, et qu'on achète ce qui nous a vraiment emballé... c'est pourquoi je considère les sites type deezer comme l'avenir...
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S
J'arrive un peu après la bataille, mais quelques réflexions en vrac...1) Tout d'abord, je demeure persuadé que l'on n'a pas le même rapport à un album téléchargé et à un album acheté. On ne l'écoute pas de la même manière. Le "téléchargé", il est très probable (pour moi en tous cas... et surtout si on est attaché au support matériel) qu'on lui octroie moins de temps, qu'on est plus vite sévère à son encontre... Je télécharge aussi et, de fait, les disques téléchargés, je les écoute souvent moins que ceux que j'ai achetés...2) Quant à l'argument selon lequel si l'album me plait je l'achète, cela ne se vérifie pas pour moi. Etant fan de PJ Harvey, j'aurais logiquement du acheter White Chalk. Or, par un concours de circonstances, on me l'a passé en mp3 avant sa sortie. J'aime le disque, et pourtant je ne l'ai pas acheté une fois en magasin, notamment parce que j'ai payé 60 euros pour la voir en concert. Et ça, ça calme. Alors, oui, j'ai pour ce bel album un cd copié, c'est cheap, mais, quelque part, ça m'aura permis de ne pas hésiter à aller la voir en concert ou à acheter un autre disque...3) Quelque part, c'est étrange cette idée de vouloir "vérifier" la qualité de l'album avant de l'acheter. Comme si un disque était d'emblée un produit suspect, comme si la déception éventuelle n'était pas liée au fait d'acquérir un album... Il faut bien se dire que ça fait partie du jeu et que, finalement, cette possibilité de "vérifier" la qualité du disque avant achat, c'est un luxe que permettent Deezer et consort. On s'y est habitué. Pour autant, est-ce normal ?Un disque s'apprivoise, s'apprécie parfois sur la longueur, il faut du temps... L'écouter à une borne ou derrière son ordinateur au hasard du surf, ce n'est pas forcément le meilleur moyen de le découvrir. Ca nous donne une idée, mais peut-on dire alors qu'on a "écouté" l'album... Imaginons que l'on fasse de même avec un film : on regarde 30 mn puis on arrête parce qu'on a pas accroché ? Internet tue-t-il la persévérance ? favorise-t-il l'éparpillement ? sans doute, non ?4) Oui, il y a beaucoup de produits culturels. Mais est-on obligés d'être boulimiques, de tout écouter ? Il y a des "prescripteurs" en qui on a confiance (certaines revues, certains blogs, certains artistes) qui nous orientent, à qui on fait confiance... Oui, il y a des tas de disques qu'on ne va pas écouter, à côté desquels on va passer... et qu'on découvrira peut-être plus tard. C'est très bien comme ça. Pour ma part, j'achète beaucoup de vieux disques...La dictature de l'actualité, personnellement, je m'en fous. Car à ce rythme-là, un disque chasse l'autre. Et c'est encore pire pour le cinéma avec tous ces films qui ne restent qu'une semaine à l'affiche, à qui on ne laisse pas la chance de s'installer sur la durée.Prenons notre temps, savourons les disques à notre rythme. Cette course à la nouveauté, je me dis parfois que c'est le pire qui puisse arriver à la musique (le problème des emballements injustifiés, de la course à la nouvelle sensation... franchement, Amy Winehouse, un an après, moi, je me rends compte que je m'en fous complètement...)5) une réaction à une phrase de ton texte ("bref, à moins de 300 euros par an, on ne rate pas grand chose"), et à un commentaire afférent plutôt bienvenu... Ce que tu dis n'est pas juste selon moi. Et ce n'est pas qu'une question de "petit village". Ca va bien au-delà. Il y a un vrai problème de diffusion pour une bonne part des films et cela concerne aussi les grandes villes. La diversité de l'accès aux films, c'est quelque chose qui se tarit, notamment en province. Les circuits ont beau jeu de dire qu'ils sont les garants de la diversité. C'est totalement faux dès lors que l'on sort de Paris. Heureusement, les salles municipales, art et essai ou recherche, les festivals, sont là pour faire le travail que ne font pas ces circuits qui justement proposent des formules d'abonnements intéressantes (sans parler évidemment du travail d'animation, des actions en direction des scolaires, de la mise en place de cycles, etc.). Les circuits proposent une idée du cinéma, mais le Cinéma, c'est beaucoup de choses au-delà des films qui sortent en salles chaque semaine. Donc, non, on ne peut pas tout voir en étant "encarté" chez UGK2 (et même dans les films sortant selon les schémas classiques de la distribution, beaucoup ne seront pas vus parce qu'ils ne passeront pas dans ces circuits qui sont programmés avec Le Film Français dans une main et une calculette dans l'autre...). L'accès aux films art et essai, aux cinématographies étrangères, aux formes atypiques (documentaire, expérimental, court métrage) est actuellement mis en danger. Le gouvernement actuel essaye de mettre à mal ce que l'on appelle l'action culturelle, la décentralisation, tout ce genre de choses. On démantelle les Directions régionales aux affaires culturelles. On dévalorise les politiques culturelles publiques en faisant croire que c'est mal d'utiliser de l'argent public (voir le conflit entre UGK2 et un cinéma municipal à Montreuil) et en encouragenant le mécénat.A ce sujet, je vous encourage à lire l'appel qui figure sur la colonne droite de mon blog...6) Ne nous plaignons pas de la profusion des sorties culturelles (livres, disques, films, etc.). Cette profusion est précieuse. Ce qui compte, c'est de savoir s'y frayer un chemin, qu'il y ait des "passeurs", des "guides". On aimerait tant tuer notre curiosité, notre exigence. Certains aimeraient tant que le cinéma français ne propose que des Astérix... Malheureusement, par bien des aspects, on en prend la voie. Qu'il y ait tant de disques, je ne vois pas où est le problème. C'est plutôt sain. Et dire que l'on s'est fait "arnaquer" parce que tout le disque n'est pas bien, ne vaut pas le single, etc... c'st évidemment très subjectif...Arbobo et Ama-L parlaient des intermittents, il y a tant d'autres choses qui se trament actuellement. Sachez qu'il ne fait pas bon travailler aujourd'hui dans l'action culturelle. Il convient de rester vigilant. Car, si on n'y prend pas garde, la culture en France ne sera bientôt plus que celle des plateaux télé, des têtes de gondoles et des best-sellers merdiques.Aussi longtemps qu'autant de disques, livres, films seront produits (encore faut-il qu'ils soient distribués et diffusés...), il reste un peu d'espoir.
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L
L' "offre culturelle" n'a jamais été aussi forte, ce qui est inquiétant c'est qu'une partie de la population semble considérer que l'achat de disque n'est pas prioritaire comparé aux jeux vidéos ( dont l'industrie était moribonde il y a 20 ans ), aux sorties... Le jour où une majorité de personnes sera habituée à la musique gratuite, la situation risque de devenir désespérée !Le problème pour les petis labels ( chez les anglo-saxons en tout cas ) est que, il y a 5 ans, quand un de leur groupes avait la chance de bénéficier d'un peu de buzz et de presse, c'était l'assurance d'un certain nombre de ventes.  Aujourd'hui, le même groupe aura de la presse ( amplifiée par les blogs ), du monde à ses concerts mais son label qui va devoir investir pour que l'album soit disponible en boutique risque de perdre beaucoup d'argent...Soyons clair, de nombreux groupes/artistes sont déjà obligés d'avoir un job à côté. Ils risquent bientôt de se retrouver sans personne pour financer leurs disques et faire un minimum de promo.Pour en finir, Vampire Weekend ont bénéficié d'une hype considérable sur le net. A quels niveaux seront les ventes ?
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B
Le rapport entre piratage et taille du label, est que la proportion de pirates est peut être plus importantes parmi les amateurs de musique que les autres consomateurs de cds.Autrement dit, les personnes qui achètent des cds au supermarché achètent peut être toujours autant, alors que les boulimiques de musique ont trouvé le moyen d'écouter plus de musique en dépensant moins. Le rapport au piratage dépend forcément du rapport qu'on a à la musique.(C'est juste une hypothèse comme ça, j'ai pas de source sérieuse sur le phénomène)Perso, j'ai acheté qu'une part très faible de ce que j'ai écouté cette année (et d'aileurs tous ceux que j'ai acheté au Vietnam était des cds pirates ou presque, non par choix mais car il n'y avait que ça dans les magasins...). Mais, à part les Cds que j'ai acheté au pif au Vietnam, TOUT le reste a été fait après avoir découvert l'artiste sur le net.
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G
SYST : C'est exactement ça... quand je regarde mon "classement 2007", j'ai acheté les 15 albums qui sont en tête, puis quelques autres... si je regarde celui de 2003, époque où je ne téléchargeais pas... sur les 15 premiers, il n'y en a que 7 que j'ai acheté à l'époque, et pas mal qui sont plus loins et que je n'écouterai plus... ce qui change, c'est qu'on achète "intelligemment", et de façon plus juste, les albums qu'on a vraiment aimé parce qu'on a pu les écouter, pas ceux qui nous ont fait envie parce qu'ils ont été bien "vendus" par des critiques...LYLE :  Oui, mais... s'ils se vantent d'avoir téléchargé leur album lors d'un concert... au moins, ils vont au concert, et payent leur place. Le téléchargement a aussi permis de remplir des salles de concert... mais bon, je suis d'accord sur le fait qu'il est assez stupide de se vanter d'avoir téléchargé l'album d'un petit groupe, surtout quand on sous-entend que ce n'était pas pour découvrir, mais pour ne pas le payer...Ensuite, sur les petits labels qui souffrent alors qu'il y a des téléchargements... tout d'abord, rien ne dit que ces albums auraient été achetés sans téléchargement. La plupart des disques qu'on télécharge, c'est aussi parce qu'on n'a pas l'intention de les acheter. On télécharge "pour voir", mais encore faut-il qu'on soit après emballé pour les acheter. Je ne pense pas que le téléchargement soit une cause décisive dans les difficultés des petits labels... des années 80 à la fin des années 90, on a assisté à une concentration de plus en plus importante, la situation s'est considérablement dégradée pour les labels et les petits disquaires. Il n'y avait pas de raison que cela ne continue pas dans les années 2000, téléchargement ou pas. Tu parles de petits films qui souffrent... mais pour les films comme les labels, je ne vois pas de rapport direct avecle téléchargement. l'offre est de plus en pluus importante, et le pouvoir d'achat baisse... ce sont les "biens culturels" qui sont souvent les plus touchés... on peut se priver plus facilement d'un CD ou d'un film que de nourriture, essence etc...
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L
Encore une fois, j'insiste sur le fait qu'il n'y a pas une industrie du disque mais DES industries du disque de la même façon qu'il n'y a pas une industrie du cinéma.Si Spiderman 156 fait moins d'entrée que le précédent, on se rattrapera avec les menus McDo, les biscuits BN et les ventes de DVD.  En revanche quand 'Eden Log' fait 108 entrées en France, c'est tout l'avenir d'une future génération de cinéaste de SF et de fantastique français qui se joue.De la même façon, si Magali et Cyril ne vendent pas d'album, ce n'est pas trop grave, le contrat du futur gagnant de la Star Ac' sera juste encore plus à son désavantage. Quand un petit indé a "investi" sur un groupe pour ne rien vendre alors qu'il sait qu'il y a eut des milliers de téléchargement, il y a des risques que ce label disparaisse...C'est le moment de rappeller qu'à force de se battre contre des moulins, l'excellent label Constellation s'arrête et que leur dernière sortie, l'album de remix de Port-Royal sera ultra-limité...Spéciale dédicace aux gens que j'ai entendu se vanter d'avoir télécharger leurs albums lors d'un concert...
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S
Une problématique que tu avais déjà soulevé dans un article précédent... comment se tenir à jour sans dépenser des centaines d'euros chaque année? Le téléchargement de musique permet de faire une pré-sélection et personnellement, je ne pense pas dépenser moins d'argent en CD qu'il y a dix ans! La différence est que j'achète des albums qui m'ont plu à leur écoute en mp3 et ainsi, pas de déceptions, pas de disques que je vais devoir revendre parce que je les trouve pourris... :-)Ta liste, énorme, montre bien la diversité et la richesse de cette année 2007 que tu nous auras présenté sous toutes les coutures...SysT
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G
DRAGIBUS : Entièrement d'accord avec toi... on est "submergés" de biens culturels, le problème est moins de trouver quelque chose qui nous plaise que de faire le tri entre tout ce qui peut nous plaire pour ne pas louper le meilleur.Entre la quantité impressionnante d'albums sortant chaque année, les films et livres toujours plus nombreux... ajoutons à cela les séries de qualité (et une série, ça demande beaucoup de temps).. bref, on ne peut pas tout avoir, on n'a pas le temps de tout écouter, pas suffisamment d'argent pour tout se procurer... et, comme tu dis, l'industrie musicale a été incapable de s'adapter.Tu as bien raison de rappeler que les ventes d'albums dans les années 90 doivent aussi beaucoup à tous ceux qui ont rachetés en CD ce qu'ils avaient déjà en vinyles ou K7... de plus, il y a eu l'arrivée du DVD dans les années 2000, et nombreux sont ceux qui ont rachetés leurs films favoris, des séries, live, documentaires etc... autant d'argent qui ne va plus dans le budget CD... et on n'a pas tous la possibilité de nous augmenter de 200% pour pallier à tout ça...KMS : Tout juste... je me suis souvent dit : pas de problème pour accepter d'être condamné pour piratage... à condition que le patron de major qui me fasse un procès ait consacré une part aussi importante que moi de son salaire à l'achat de CD... et que le juge ait une discothèque aussi remplie que la mienne... bref, qu'ils contribuent autant que je le fais par leur salaire à financer l'industrie du disque.Autre point important... tu parles de CD soldés au bout de 6 mois ou un an... mais sur priceminister et d'autres sites du genre, on trouve même des albums en occase à moitié prix, voire moins, un mois après la sortie. Sur de très nombreux albums. Pourquoi acheter un album au prix fort lors de sa sortie alors qu'on peut le trouver un mois plus tard à 10 euros ou moins d'occasion et en parfait état ? Faut vraiment être fan et ne pas pouvoir attendre.BOEB'IS : Certes, les DVD sont chers... mais on en trouve tout de même beaucoup à très bas prix, assez rapidement après leur sortie (sur priceminister en occasion, ou cdiscount pour du neuf, par exemple). De plus, un DVD, on peut attendre un peu, pour ne pas le payer au prix fort... car c'est souvent un film qu'on a déjà vu au cinéma et on ne regarde pas un film avec la même fréquence qu'on écoute de la musique.De plus... il y a tout de même la possibilité de voir gratuitement de nombreux films à la télé (alors que nulle part on ne diffuse d'albums en entier...), et dans les vieux films, collections "ciné-clubs", on trouve très facilement de nombreux chefs-d'oeuvre à 2 euros ou moins en DVD (sur Cdiscount, par exemple) Mais PYROX et toi avez raison, il est vrai que pour ceux qui habitent dans de petits villages, la situation est assez compliquée...  
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P
merci de penser à moi! ^^Chez moi, deux cinemas à 2 salles chacun, une seule sortie par semaine. Impossible de voir le dernier coen et le dernier burton. Faut aller à Paris ou eventuellement attendre 2 ou 3 semaines la seule seance pour ces films, voir la sortie en dvd.
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B
Il est toujours difficile d'avoir un avis objectif quand on télécharge soit même et de ne pas essayer de se justifier. Si je me place du côté de l'artiste ou de tout ceux qui ont participé à la mise en boite de l'album, je ne peux pas justifier le fait de profiter du produit final sans contrepartie pour eux. Enfin c'est le problème de la dématérialisation de la musique, difficile d'avoir l'impression de voler. Et de l'autre côté, comme tu dis, ça nous parait désormais presque immoral de ne pas pouvoir écouter la musique qu'on veut. A quant un droit fondamental d'accès gratuit à la culture consacré par le Conseil constitutionnel?Bref, en fait au départ le commentaire avait pour seul but de s'insurger sur le fait qu'être cinéphile coûte moins cher! Les films certes, mais les DVDs! Qu'est ce que c'est cher. Et une pensée émue pour les cinéphiles qui vivent dans une petite ville ou à la campagne, qui n'ont pas de ciné d'art et d'essai, de retrospectives, de cinémathèque et même de films diffusés VO.
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K
Et oui n'oublions pas que cette industrie nous a venduen double si ce n'est en triple avec toutes les rééditions leur catalogue mais là fallait pas se plaindre.Et comme dit encore Dragib', il faudrait voir effectivement combien de disques achètent tous ceux qui hurlent au piratage.Perso je dois en acheter entre 200 et 300 par an, un truc dans ce genre là. Du coup j'estime avoir le droit de télécharger quelques albums.En plus quand tu vois qu'au bout de 6 mois ou un an, le cd que tu avais acheté 20 zorros il est soldé à 9, tu te dis que tu t'es fait avoir une fois mais ça suffit. Ils ont tout fait que l'on pense que le cd n'avait pas de valeur. Il ne faut pas se plaindre des conséquences maintenant.
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D
ah les reproches sur le téléchaqrgement émanant de gens qui n'achètent jamais de disques (à quand remonte la dernière fois où Pascal Nigger est passé en caisse avec un CD pour le payer ??)dans ce question il y a aussi un aspect jamais abordé il me semble : remontons 15 ou 20 ans en arrière les gens avaient une télé et un magnétoscope, 2 ou 3 VHS et quelques CD, les concerts étaient rares et le ciné pas une industrie de masse maintenant tout le monde a une télé, un lecteur DVD, des DVD, un téléphone portable, l'abonnement qui va avec au moins plus assez souvent un pécé, l'abonnement qui va avec, un lecteur MP3 et au moins une console de jeu plus des jeuxsans compter le développement des concerts et la vulgarisation du cinémanous sommes passés en 15 ou 20 ans de 2 ou 3 biens d'équipement à 5, 6 ou 7 (regardons le nb de télécommande sur nos tables basses) avec tjrs autant d'argent évidement, donc cette même somme se reporte maintenant sur tous ces secteurs, la musique n'est plus la seule en lice mais les industries musicales font comme si nous étions encore il y a 15 ou 20 ans sauf que nonsans oublier tous les achats de CD que nous avons faits entre 1990 et 2000 de nos albums que nous avions en K7 ou en vynil, achats qui ont dû aussi maintenir artificiellement le nombre des ventes de musique à un niveau élevé ..............................
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G
ARBOBO : mais si je ne me pose plus de questions alors comment je sais que j'agis bien?Du coup, moi qui ne m'en pose plus, je passe pour un psychopathe du téléchargement... :-)Mais pour revenir à ce que tu dis sur le nombre de sorties, le statut de certains artistes et leurs difficultés... faut être réaliste. Certes, il est injuste de voir des artistes de qualité rester sur le carreau, ne pas être reconnus à leur juste valeur... surtout quand on voit ce qui se vend... mais bon, à côté, il y a aussi de plus en plus de gens qui s'imaginent artistes, et n'ont pas les qualités pour. Tout le monde ne peut vivre de son art, sinon, ce serait trop facile... FAB : On n'a pas vraiment le choix... pas sûr... les choses changent, et il est possible que dans l'histoire, ce soient les majors qui aient besoin de vaseline...
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F
Je suis complètement d'accord avec toi. On doit leur accorder notre confiance et ils ne l'honorent pas... Mais je crois qu'on n'a pas vraiment le choix, de toute façon. Va falloir mettre de la vaseline en vente dans les rayonnages des disquaires.   ;-)
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A
culpabilité en quelque sorte,je laisse toujours une part au doute, en particulier sur la validité morale de mes actes, vu les volumes que je télécharge, et le fric que j'engloutis en musique, je me sens ok,mais si je ne me pose plus de questions alors comment je sais que j'agis bien? ;-)
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G
FAB : Qu'il y ait un intermédiaire, je veux bien... mais au moins un intermédiaire "intelligent", qui ne prend pas ses clients les plus fidèles pour des criminels... un intermédiaire capable de comprendre que le monde évolue, les modes de consommation changent etc... on en est malheureusement très loin..ARBOBO : Entièrement d'accord... seule nuance, tu sembles avoir un petit fond de culpabilité, alors que je n'en ai strictement aucun. Comme tu dis, c'est chacun selon sa conscience, et j'achète plus de disques depuis que je télécharge, je fais partie de la catégorie de ceux qui dépensent le plus de pognon en CD... le téléchargement me pousse à "découvrir plus", donc "acheter plus"... Vu tout ce que je peux acheter, avec la baisse du pouvoir d'achat, mes finances limitées, la possibilité de tout écouter gratuitement... et, en plus, le fait de promouvoir et faire acheter des disques via mon blog, sans gagner un centime... pour toutes ces raisons, j'estime que les maisons de disques devraient me décerner une médaille plutôt que de me condamner ! :-) 
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A
je te suis sur ton article GT.notamment sur le nombre ahurissant de sorties, et sur le fait que télécharger ne veut pas dire qu'on n'achètera rien.j'achète régulièrement officiellement des disques que j'ai déjà sur mon disque dur.je me retire aussi, pour garder bonne conscience, derrière l'idée que je parle des disques que je picore, notamment pour inciter à acheter ou voir en concert ces artistes. Pas sûr que ce soit très juste, mais dans la mesure où je reçois ausis des disques en service de presse, j'ai de plus en plus tendance à me considérer comme journaliste bénévole que comme blogueur nocturne (enfin, je crois que je suis les 2, c'es mon sentiment).Je me souviens du vertige qui me prenait à la lecture des Inrocks bimestriels, à la lecture de la liste des albums parus depuis le dernier numéro. Je copiais à la médiathèque, on se prêtait les disques entre copains, et j'achetais aussi, bref on se débrouillait pour avoir pas mal de sorties, mais on n'en avait qu'une petite partie.De toute façon on ne profite des albums que si on les écoute plusieurs fois, et le temps n'est pas extensible.alors? alors quand je vois l'argent que je passe en musique, je me dis que j'alimente les caisses. Mais la question de l'argent qui va aux artistes est, comme dit ama-l, une vraie question importante. Qu'on ne peut pas balayer au motif que les disques et les concerts sont hors de prix, or nous savons bien qu'ils le sont, hors de prix.Le nombre d'artistes, d'intermittents du spectacle qui ne font pas leurs heures, le nombre d'aspirants à la vie d'artiste, et aux concours, comme cqfd par exemple, est énorme. Idem pour les romans, d'ailleurs, le nombre gigantesque de romans publiés chaque année ne doit pas faire oublier que le nombre de manuscrits envoyés est lui aussi croissant.J'ai du mal à m'y retrouver là-dedans. Parce que c'est injuste, mais inévitable. Il y aura forcément ds artistes, et parfois de réellement excellents, qui restent sur le carreau. Qui ne vendent rien, jouent devant des salles vides, ou (pire?) ont une pente ascendante puis dégringolent au moment où ils croyaient que ça allait décoller.L'utopie d'une vie sans argent faciliterait les choses. Mais là, c'est compliqué.le téléchargement, quel que soit le volume auquel on y recourt, ne doit ni nous éviter de faire des choix, ni nous dédouaner de rétribuer les artistes. après, à chacun selon sa conscience, je crois.
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F
Sur le sujet du téléchargement, j'aurais tendance à rejoindre une position intermédiare similaire à celle de Ama-L.Je comprends parfaitement ton opinion, G.T., et ne doute pas de ton honnêteté, mais je pense que les boites de dixes ont vraiment du plomb dans l'aile et qu'elles nous sont encore trop indispensables pour la diffusion de musiques variées et de qualité, notamment celles qui nécessitent des moyens techniques importants. Et puis, on peut toujours se dire que les gros vendeurs de soupe peuvent permettre aux éditeurs de prendre le risque de mettre sur le marché des petits jeunes, quitte à ce que ce soit à perte.Bref, je pense qu'il faut un media entre le musicien et son public, et que dans le monde d' aujourd'hui où le capitalimse flamboie plus que jamais et où les pouvoirs étatiques et les services publics se ratatinent chaque jour un peu plus, je ne vois pas d'autre solution que de confier ce rôle à des entreprises marchandes. Malgré leurs sales pubs et leurs coup-fourrés marketing dégueulasses. T'inquiète pas, ça me fait gerber au moins autant que toi, mais je pense qu'arrivé à un certain point, il faut savoir se rendre à l'évidence.Thom : moi je télécharge rien du tout, et j'ai acheté le dernier McCartney (je l'ai pas encore écouté). Et je t'emmerde aussi, si je veux.   ;-)))
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G
Ama-L : on est bien d'accord, sur l'essentiel. Tu as raison sur les médiathèques... mais bon, on n'y trouve pas toujours tout, et il y a des villes plus ou moins bien fournies. Sans compter les albums volés et pas remplacés, ceux qui sont constamment empruntés et réservés, et qu'il faut attendre parfois plus d'un an...Bien sûr, les artistes doivent être rémunérés... c'est bien pour cela que je souhaite voir les sites genre deezer se développer et offrir la possibilité d'écouter tous les nouveaux albums... si tel était le cas, plus besoin du téléchargement illégal, et ceux qui veulent écouter un album qui leur plait sur leur chaine, dans leur voiture, leur ipod, seront bien obligés d'acheter l'album... télécharger illégalement ne sera plus "justifié"... KLAK : moi aussi, je ne pourrais me passer du plaisir de l'achat d'un album que j'attends avec impatience... c'est bien pour cela que je vois d'un très mauvais oeil les  projets d'un téléchargement légal remplaçant définitivement le CD...   
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K
c'est vrai que la mule est vraiment docile. pour moi c'est l'étape qui suit myspace, deezer, je telecharge surtout par curiosité des artistes nouveaux ou des disques que sait bon mais sans plus.par contre je tiens à acheter mes groupes préférées (la maison tellier, qotsa cette année), batailler pour virer ce con de plastique et courir mettre le disque dans la chaine, c'est irremplaçable !
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