11 décembre 2007
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Folk-rock Red Eye 2007 ****
Très bonne idée que celle d'arbobo : demander à tout le monde de partager sa découverte 2007. Pour ma part, malgré tout le bien que j'ai déjà dit de Thief, je pense que mon choix se portera sur Michael J. Sheehy. Même si on ne peut dire qu'il ait une gueule de "révélation de l'année". Il a joué durant les années 90 dans le groupe rock Dream City Film Club, puis s'est lancé dans une carrière solo et ce Ghost on The Motorway est déjà son 4° album. De plus, sa musique n'est sûrement pas le nouveau son "catchy" de l'année, elle aurait pu être écrite il y a 30 ans, 10 ans, ou dans 50 ans. Ce qui est un compliment venant de moi, j'aime les musiques intemporelles, les musiques sans date de péremption, et nul doute que je pourrais toujours écouter cet album dans 40 ans avec autant de plaisir.
Pourquoi, alors, en faire ma "découverte 2007" ? Parce que je n'en avais jamais entendu parler jusque-là, et de ce que j'ai vu en cherchant des infos sur lui, je suis loin d'être le seul. Profonde injustice que l'anonymat dans lequel il se trouve, et si les blogs musicaux ont une utilité, c'est de contribuer à leur modeste niveau à faire découvrir des albums de très grande classe et de très grande qualité que l'industrie du disque ne trouve pas suffisamment "tendances".
Mais venons-en à l'essentiel, l'album. Que dire, sinon que tout est dans le titre ? Bien d'autres choses, heureusement, mais il est vrai que le titre est parfaitement raccord avec l'ambiance de l'album. L'équivalent musical du road-movie. De la road-music, en quelque sorte. Mais pas n'importe laquelle, pas celle qui s'écoute cheveux aux vents et pieds au plancher sous un soleil de plomb. C'est même tout le contraire, l'anti-Born to be wild. Un voyage nocturne, mélancolique, au ralenti, dans un état fantômatique ou semi-comateux, mais toujours sur de grandes routes américaines avec de fréquents arrêts alcoolisés dans les bars louches. Je pourrais recopier ici ce que je disais sur So Tonight that I might See de Mazzy Star ou Highway 61 de Dylan, on est dans ce Ghost On The Motorway au coeur de l'Amérique des grands espaces, à partager un verre de bourbon avec des marginaux qui vous livrent leurs peines, loin de Paris Hilton et des paillettes. L'Amérique chantée par Dylan, Johnny Cash, Tom Waits, Springsteen, Nick Cave (qui n'est certes pas américain, mais Sheehy non plus, il est irlandais)... avec une petite différence, on ne retrouve pas les aspérités de ceux-là dans la voix de Sheehy, très agréable et fluide.
Pour décrire l'album, rien de plus simple, suffit d'aller piocher dans la liste des modèles et grandes influences que donne Sheehy : Elvis Presley, Hank Williams, Bob Dylan, Patti Smith, Nina Simone, Townes Van Zandt, Tom Waits, Nick Cave and the Bad Seeds, Leonard Cohen, Will Oldham, Van Morrison, John Lee Hooker, Tindersticks, Smog, Cat Power, P.J.Harvey, Iggy Pop, Dean Martin, Nick Drake, Tim Buckley, David Lynch, Sergio Leone, William Faulkner...
Ghost on the Motorway, c'est un subtil et envoûtant mélange de toutes ces nobles influences, réunies dans des atmosphères rêveuses et vaporeuses... Sheehy n'est pas le seul à se revendiquer de ces artistes. La différence avec d'autres... c'est que non seulement il a su s'inspirer d'eux avec bonheur, mais il ne démérite pas face à ses modèles. Ce qui est, pour le coup, bien plus rare. On ne compte plus les chanteurs qui citent des Dylan, Tom Waits et autres Leonard Cohen à tour de bras... sans que leur musique n'ait le moindre rapport avec eux, et sans arriver au quart du millième de leurs chevilles. Bon, il serait excessif de voir en Michael J. Sheehy le nouveau Leonard Cohen... mais il n'aurait pas à rougir, après un si bel album, de se retrouver au milieu de cette liste.
Difficile de trouver des titres de Ghost on The Motorway, et même quasi-impossible, puisque les morceaux qu'il laisse sur myspace ne sont bizarrement pas ceux de son dernier album (et je trouve ces morceaux nettements moins bons que ceux de Ghost...)
Alors puisqu'il faut tout faire soi-même... je vous ai uploadé l'excellent Break In the Clouds qui ouvre l'album :
Michael J. Sheehy - Break in The Clouds
Et, pour la route, un petit 2°, le non-moins excellent (que dis-je, le sublime !) Company Man, basé sur le même arpège à la guitare (dans une autre tonalité) que celui de la célèbre musique de Morricone dans Pour Une Poignée de Dollars (la preuve avec le son, ici)
Michael J. Sheehy - Company Man
Il est possible que les 2 titres mettent quelques secondes pour se lancer... mais ils valent vraiment cette légère attente.
Michael J. Sheehy - Ghost on the Motorway
1. Break in the Clouds
2. Curse the Day
3. Crawling Back to the Church
4. Retread the Dry Bony Ground
5. Bloody Nose
6. New Orleans
7. Torriano Avenue
8. Song for Davy
9. Company Man
10. Ghost on the Motorway
11. So Long Sorrow Town
12. Son of Blue Moon
Les Albums de 2007
Très bonne idée que celle d'arbobo : demander à tout le monde de partager sa découverte 2007. Pour ma part, malgré tout le bien que j'ai déjà dit de Thief, je pense que mon choix se portera sur Michael J. Sheehy. Même si on ne peut dire qu'il ait une gueule de "révélation de l'année". Il a joué durant les années 90 dans le groupe rock Dream City Film Club, puis s'est lancé dans une carrière solo et ce Ghost on The Motorway est déjà son 4° album. De plus, sa musique n'est sûrement pas le nouveau son "catchy" de l'année, elle aurait pu être écrite il y a 30 ans, 10 ans, ou dans 50 ans. Ce qui est un compliment venant de moi, j'aime les musiques intemporelles, les musiques sans date de péremption, et nul doute que je pourrais toujours écouter cet album dans 40 ans avec autant de plaisir.
Pourquoi, alors, en faire ma "découverte 2007" ? Parce que je n'en avais jamais entendu parler jusque-là, et de ce que j'ai vu en cherchant des infos sur lui, je suis loin d'être le seul. Profonde injustice que l'anonymat dans lequel il se trouve, et si les blogs musicaux ont une utilité, c'est de contribuer à leur modeste niveau à faire découvrir des albums de très grande classe et de très grande qualité que l'industrie du disque ne trouve pas suffisamment "tendances".
Mais venons-en à l'essentiel, l'album. Que dire, sinon que tout est dans le titre ? Bien d'autres choses, heureusement, mais il est vrai que le titre est parfaitement raccord avec l'ambiance de l'album. L'équivalent musical du road-movie. De la road-music, en quelque sorte. Mais pas n'importe laquelle, pas celle qui s'écoute cheveux aux vents et pieds au plancher sous un soleil de plomb. C'est même tout le contraire, l'anti-Born to be wild. Un voyage nocturne, mélancolique, au ralenti, dans un état fantômatique ou semi-comateux, mais toujours sur de grandes routes américaines avec de fréquents arrêts alcoolisés dans les bars louches. Je pourrais recopier ici ce que je disais sur So Tonight that I might See de Mazzy Star ou Highway 61 de Dylan, on est dans ce Ghost On The Motorway au coeur de l'Amérique des grands espaces, à partager un verre de bourbon avec des marginaux qui vous livrent leurs peines, loin de Paris Hilton et des paillettes. L'Amérique chantée par Dylan, Johnny Cash, Tom Waits, Springsteen, Nick Cave (qui n'est certes pas américain, mais Sheehy non plus, il est irlandais)... avec une petite différence, on ne retrouve pas les aspérités de ceux-là dans la voix de Sheehy, très agréable et fluide.
Pour décrire l'album, rien de plus simple, suffit d'aller piocher dans la liste des modèles et grandes influences que donne Sheehy : Elvis Presley, Hank Williams, Bob Dylan, Patti Smith, Nina Simone, Townes Van Zandt, Tom Waits, Nick Cave and the Bad Seeds, Leonard Cohen, Will Oldham, Van Morrison, John Lee Hooker, Tindersticks, Smog, Cat Power, P.J.Harvey, Iggy Pop, Dean Martin, Nick Drake, Tim Buckley, David Lynch, Sergio Leone, William Faulkner...
Ghost on the Motorway, c'est un subtil et envoûtant mélange de toutes ces nobles influences, réunies dans des atmosphères rêveuses et vaporeuses... Sheehy n'est pas le seul à se revendiquer de ces artistes. La différence avec d'autres... c'est que non seulement il a su s'inspirer d'eux avec bonheur, mais il ne démérite pas face à ses modèles. Ce qui est, pour le coup, bien plus rare. On ne compte plus les chanteurs qui citent des Dylan, Tom Waits et autres Leonard Cohen à tour de bras... sans que leur musique n'ait le moindre rapport avec eux, et sans arriver au quart du millième de leurs chevilles. Bon, il serait excessif de voir en Michael J. Sheehy le nouveau Leonard Cohen... mais il n'aurait pas à rougir, après un si bel album, de se retrouver au milieu de cette liste.
Difficile de trouver des titres de Ghost on The Motorway, et même quasi-impossible, puisque les morceaux qu'il laisse sur myspace ne sont bizarrement pas ceux de son dernier album (et je trouve ces morceaux nettements moins bons que ceux de Ghost...)
Alors puisqu'il faut tout faire soi-même... je vous ai uploadé l'excellent Break In the Clouds qui ouvre l'album :
Michael J. Sheehy - Break in The Clouds
Et, pour la route, un petit 2°, le non-moins excellent (que dis-je, le sublime !) Company Man, basé sur le même arpège à la guitare (dans une autre tonalité) que celui de la célèbre musique de Morricone dans Pour Une Poignée de Dollars (la preuve avec le son, ici)
Michael J. Sheehy - Company Man
Il est possible que les 2 titres mettent quelques secondes pour se lancer... mais ils valent vraiment cette légère attente.
Michael J. Sheehy - Ghost on the Motorway
1. Break in the Clouds
2. Curse the Day
3. Crawling Back to the Church
4. Retread the Dry Bony Ground
5. Bloody Nose
6. New Orleans
7. Torriano Avenue
8. Song for Davy
9. Company Man
10. Ghost on the Motorway
11. So Long Sorrow Town
12. Son of Blue Moon
Les Albums de 2007