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30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 21:20

Folk-rock              1965 - Columbia *****

A côté de l'éternel "Beatles ou Stones ?" un débat alimente depuis longtemps les discussions sur le rock : "Highway 61 ou Blonde on Blonde ?" Et l'enjeu est de taille, car qui dit "meilleur album de Dylan", dit forcément un des 2-3 disques essentiels des musiques populaires modernes. En même temps... qui dit 2° meilleur album de Dylan dit aussi un des disques essentiels des musiques populaires modernes (idem pour le 3°, Bringing it all back home)... Entre le premier album de Dylan entièrement électrique (Highway 61, 1965) et le premier double-album rock (Blonde on Blonde, 1966), ma préférence va sans la moindre hésitation vers Highway 61, un de mes disques de chevet. Album que j'emporterai obligatoirement sur cette satanée île déserte, "l'île maudite" où il n'est pas possible d'emporter avec soi les milliers d'albums indispensables à notre survie (enfin, à la mienne, surtout...)      

Le discours le plus répandu chez ceux qui n'accrochent pas à Dylan est : "Certes, les textes sont formidables, mais musicalement... bof... en plus, il chante faux. Et comment peut-on aimer cette voix nasillarde ?" Discours qui me fait irrémédiablement penser à "le rap c'est pas de la musique, c'est juste du texte". Clichés que je réfute totalement, car, grand amateur de rap et inconditionnel de Dylan, je ne prête pourtant aucune attention aux textes. Dans la chanson, ce qui m'intéresse, c'est la musique. Quitte à en faire bondir certains, je dirais même que j'ai beau avoir écouté Highway 61 un nombre incalculable de fois, j'ai beau le vénérer... je n'ai pas la moindre idée de ce dont il parle. Pire encore, je m'en fous royalement.

Highway 61, c'est l'album qui a "rendu le rock intelligent". Ce que tout le monde semble admettre, en s'appuyant systématiquement sur les paroles. Mais le texte restera toujours secondaire dans une chanson. Quand on y prête une trop grande attention, c'est mauvais signe, c'est que la musique n'a pas grand chose à dire, ou que l'artiste n'a pas su la faire "parler" suffisamment... Dans ce cas, il est une sorte de "poète raté" qui a besoin d'un accompagnement musical pour masquer la médiocrité de son texte, pas un musicien. Mais Dylan est un vrai musicien. Pas besoin de se plonger dans les paroles pour comprendre en quoi il a rendu le rock intelligent. Tout est dit dans la musique. 

Highway 61
, c'est du rock pour adultes, du rock qui peut s'écouter sans rougir après 20-30 ans. "Rock pour adultes"... l'expression pourrait prêter à confusion. Il ne s'agit pas de rock lisse et soporifique à la Dire Straits, mais de rock qui n'a pas besoin d'aller faire les sorties de lycées en exhibant sous son pardessus mélodies sucrées pour midinettes, envolées lyriques naïves ou hystérie adolescente  Ce sont les racines blues et folk très marquées qui font de cet album un album "mature", et, surtout, la voix de Dylan. Ceux qui la considèrent comme sa plus grande faiblesse se trompent, c'est justement sa plus grande qualité (après, on peut y être insensible, bien sûr...) Comme celle de son modèle, le grand Johnny Cash, sa voix n'est pas là pour l'épate, pour faire le spectacle ou charmer, ce n'est pas du rock ou de la pop pour ados. Son grain particulier, ses aspérités et ses mélodies qui n'ont jamais envie de minauder ou aguicher nous promènent dans l'Amérique "roots", pas dans le showbiz et les paillettes. De la même manière, elle est impensable comme bande-son d'un film sur les teenager américains des 50's-60's, avec tous les clichés de rigueur (bal de fin d'année du lycée sur fond de rock'n'roll, quaterback et cheerleader, premier flirt dans une décapotable en buvant du coca...) mais illustre à merveille l'Amérique profonde. Pas celle du gros plouc texan qui va chercher son fusil dès qu'il voit un noir passer à quelques mètres de chez lui et qui n'a toujours pas compris pourquoi on a mis fin à l'esclavage, pas celle des têtes de gondole de l'American dream, mais de tous ceux qui ne sont pas nés du bon côté de la barrière et se démerdent comme ils peuvent.

Le plus remarquable dans la voix de Dylan sur Highway 61, c'est qu'elle n'a jamais été aussi... "cool". Ce "cool" qui est une des marques de fabrique de l'Amérique, et qui, en musique, trouve ses racines dans le blues et le jazz. Une manière de privilégier des placements rythmiques non pas droits et carrés, mais toujours, et assez subtilement, un peu à côté des temps. Les noirs-américains ont ainsi révolutionné la musique au XX° siècle, introduisant cette notion totalement nouvelle de "swing". Fini le temps où il suffisait de jouer les notes telles qu'elles pouvaient s'écrire sur une partition, il faut avoir cette décontraction, ce "feeling", ce sens du "cool", du "swing", du "groove" pour savoir faire flotter habilement les notes sur le rythme. Si vous ne comprenez rien au rap, si vous n'aimez pas Highway 61 et si les solos de Charlie Parker vous laissent froid, c'est que le swing des musiques américaines vous est en grande partie étranger. Pour autant, la mélodie n'est pas totalement délaissée au profit du swing sur Highway 61, on retrouve au moins deux titres qui ont de quoi séduire les amateurs de chansons plus... "blanches". Le célébrissime Like a Rolling Stone (qui est d'ailleurs le seul morceau de l'album sur lequel j'ai des réserves...) et le très beau Ballad of a Thin Man.

Ce n'est pas Dylan, bien entendu, qui a amené le swing dans le rock - le rock des origines dérive du rhythm'n'blues et reste attaché au "swing" - mais il a su avec génie lui trouver une nouvelle voie. Ce n'est plus le swing "sexy et catchy" du rock 50's destiné à exciter la jeunesse dont il s'agit dans Highway 61, mais un swing des laissés-pour-compte qui savent rester "cool" malgré les galères. Une voix traînante, arrogante, souvent à contretemps, un peu à côté des temps et à côté des notes "justes", qui traduit à la perfection les errances d'américains légèrement à côté des lois et de la "bonne société". 

Pour conclure et s'en convaincre, il suffit d'écouter - en suivant attentivement la voix de Dylan - les deux titres suivants, les excellents Highway 61 revisited et Tombstone Blues : 

Highway 61 revisited

Tombstone Blues

Deux autres chroniques de l'album :

Fab (qui reflète bien ce que je disais sur ceux qui n'accrochent pas à Dylan...)

PlanetGong


Bob Dylan - Highway 61 Revisited

      1. Like A Rolling Stone
      2. Tombstone Blues
      3. It Takes A Lot To Laugh, It Takes A Train To Cry
      4. From A Buick 6
      5. Ballad Of A Thin Man
      6. Queen Jane Approximately
      7. Highway 61 Revisited
      8. Just Like Tom Thumb's Blues
      9. Desolation Row

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commentaires

G
<br /> THESHAMAN : Y a un truc qui me refroidit d'entrée sur les albums récents de Dylan, c'est sa voix toute enrouée. On diraît la<br /> voix de Patrick Bruel dans les Guignols.<br /> Arrête, me dis pas ça, je ne pourrais plus jamais écouter un album récent ou nouveau de Dylan sans y penser :-)<br /> <br /> Mais bon, c'est vrai que sa voix actuelle est pas évidente à apprécier... il a toujours eu une voix un peu particulière, une voix de canard... qui s'est largement aggravée^^ <br /> <br /> <br />
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T
<br /> De toute façon, Dylan, depuis You're No Good...<br /> <br /> J'aime beaucoup Desire et son violon virevoltant. Bloods on the Tracks a l'air bien, faut que je le réécoute. Et le live de 75 sur le Bootleg Series Vol 5 est super : très bonne tracklist et<br /> excellentes inteprétations, très rock et bourrées d'énergie. Time Out of Mind m'a pas trop accroché pour le moment. Y a un truc qui me refroidit d'entrée sur les albums récents de Dylan, c'est sa<br /> voix toute enrouée. On diraît la voix de Patrick Bruel dans les Guignols. Et musicalement, ça m'a pas transcendé non plus (trop bluesy/mou). Mais il faut que je réécoute.<br /> <br /> <br />
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G
<br /> THOM : Tu as un peu raison... mais bon, il y a différents degrés chez les puristes, je pensais aux puristes "hardcore" (dont<br /> certains qui ne se sont toujours pas remis du passage de Dylan à l'électricité, il doit en exister encore une poignée^^) Après, il y en a d'autres, qui, vraiment, limitent Dylan aux années 60 (même<br /> si Blood on the Tracks...) mais bon, ils ne sont sans doute pas la majorité des puristes dylaniens...<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Moui alors là, tu vois, j'ai du mal à croire que les "puristes" se limitent aux années 60, ignorant donc volontairement des chefs-d'oeuvre comme Desire, Blood on the Tracks, The Basement Tapes,<br /> Time Out of Mind...<br /> <br /> <br />
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G
<br /> FUNK YOU DEAR : Je n'ai jamais eu la chance de le voir en concert... en même temps, peut-être que c'est mieux ainsi, ça risquerait<br /> de le faire tomber dans mon estime :-)<br /> <br /> THESHAMAN : Oui, il y a de quoi faire... bon, les mauvaises langues et les puristes (qui sont souvent les mêmes^^), te diraient<br /> qu'il n'y a qu'à se limiter à ses albums des années 60 (et il y a même déjà là de quoi tenir un moment...)... disons que ce qu'il a fait depuis les années 80 est plus dispensable, à<br /> part quelques exceptions notables....<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Je me suis pas mal mis à Dylan ces derniers jours, et notamment à cet album. Et cette chronique m'a bien aidé à capter le truc. J'aime beaucoup, notamment Like a Rolling Stone, Tombstone Blues<br /> (accrocheur et énergique), From a Buick truc (super ligne de basse), Ballad of a Thin Man (très belle) et Desolation Row (un peu long, mais la mélodie est bonne, et l'arrangement de guitare sèche<br /> en contrepoint de la ligne de chant, c'est le genre d'idée simple qui tue). J'explore le reste de sa discographie petit à petit, j'ai encore de quoi faire.<br /> <br /> <br />
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F
Mon préféré également. Quelle classe. Quel poète. Dommage que ses shows d'aujourd'hui déçoivent.
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G
Simon : Du coup, faudra que je ressorte moi aussi Blonde on Blonde, je ne l'ai pas écouté depuis un moment.... En tout cas, sûr qu'il te faut impérativement Highway 61 ! Et "au plus vite" n'est pas suffisant,.. laisse tomber tout le reste et fonce l'acheter, le télécharger, ou ce que tu veux... maintenant ! :-)
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S
Ton article très bien écrit m'a donné envie de ressortir mon disque de "Blonde On Blonde" (ben oui on fait avec ce qu'on a!) et j'ai eu une mini-révélation... C'est vrai que la musique de Dylan est absolument magnifique. Et maintenant que mon niveau d'anglais me permet de saisir les paroles, je suis obligé d'admettre que les paroles sont loin d'être la qualité principale de Dylan. Excellentes bien sûr mais elles ne sont rien sans la musique qui est loin d'être juste un accompagnement. Et cette voix, un régal!Bon il va falloir que je me procure Highway 61 au plus vite...
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F
De rien. :-)
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G
Thom -> perso, j'ai tendance à préférer l' acronyme du Mouvement Français des Snobs   :-)Excelentissime :-)))
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F
Je sais G.T. que c'est pas vraiment un diner de con (t'as vu j'ai mis des smileys), n'empêche que c'est frustrant de voir plein de gens bien, dans le bon goût desquels on peut avoir confiance, s'extasier devant une oeuvre qui ne nous émeut que peu. Y'a pas à dire, on se trouve con...Pas facile à exprmier, tout ça...  Ah! si Chtif était toujours parmi nous, il me viendrait sûrement en aide.Thom -> perso, j'ai tendance à préférer l' acronyme du Mouvement Français des Snobs   :-)
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T
A ta place j'aurais peur d'être obligé d'écouter du Monte Carle en boucle toute l'année :-(
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G
M'en fous, je demanderais l'asile "snobisitique" chez les snobs du rock monégasques. L'adhésion est plus coûteuse, mais, au moins, on peut dire ce qu'on veut :-)
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T
Fab, il n'y a pas de con par ici, et surtout pas toi...- Allô ? jdm ? Oui, c'est Thom...tu pourrais reprendre à G.T. sa licence de la Fédération Française des Snobs du Rock ?
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G
Fab, il n'y a pas de con par ici, et surtout pas toi...Je ne suis pas d'accord avec le fait que Highway 61 serait appréciable avec de la "distance historique". C'est une question de sensibilité... peu d'albums me "parlent" autant que celui-là, et quand je l'écoute, je me fiche autant de son rôle dans l'histoire que du texte. Il me prend aux tripes - je sais, c'est pas très joli :-) - et c'est là l'essentiel pour moi...C'est aussi pour ça qu'il n'y a pas de diner et de cons, ce n'est pas une musique qui correspond à ta sensibilité, mais cela n'a rien à voir avec de "l'intellectualisation" ou un "regard historique".  Tu tiens plus aux mélodies qu'au "swing". Ce qui n'est en rien une critique. Ce qui compte, c'est la qiualité du swing ou des mélodies, pas le fait qu'on soit plus sensible à l'un ou l'autre. 
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F
Bon, je veux bien assumer mon rôle du "con" de ce dîner  ;-))Ton article est super, G.T., celui de Rémy-Planet aussi (tiens, je l'avais zappé, celui-là!), mais je remarque quand même que Dylan est souvent encensé pour ce qu'il a fait de neuf par rapport au contexte de l'époque. Il faudrait donc prendre un peu de recul historique pour apprécier H61R ?  Si c'est ça, alors je dis non, Dylan n'est pas un génie. Personnellement, les Beatles ou les Doors m'ont marqué directement, instantanément et durablement par leurs seules chansons. Ce ne n'est qu'après que je j'ai pu analyser leurs places et leurs rôles dans l' histoire de la musique populaire.Voilà, les érudits, houspillez-moi, maintenant!!   :-)
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G
Merci beaucoup, Fabrice... c'est vrai que Desire est un peu plus "discret". D'ailleurs, ça fait un moment que je ne l'ai pas écouté, et tu m'as donné envie de m'y replonger, ce que je vais faire sur le champ !
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F
ah, 'Highway 61 revisited' ou 'Blonde on Blonde' ? l'éternel débat... eh bien pour biaiser la question, pourquoi ne pas trancher sur un album au delà de tout débat, rarement encensé: Désire, en 74 (qui n'a pas la perfection des albums de la trilogie des années 60, mais un album plus humain, plus émotionnel presque : l'enchaînement Romance in Durango /  Black Diamond Bay / Sarah mériteraient d'ailleurs tous les éloges possibles !  ) ?Sinon, pour parler des deux intéressés, j'écoute bien sûr toujours en boucle Highway..., mais j'avoue avec honnêteté ,souvent mettre sur repeat 'Like a Rolling Stone' -évidemment- et les 11 minutes remarquables, si imagées, de 'Desolation Row'... Quant à Blonde on Blonde, rien à redire: rien de plus que  la perfection à l'état pur (jusqu'à la jaquette floue qui aura tant fait parler).bonne continuation à toi, G.T., et merci pour cette chronique dylanesque.
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G
Dora... merci beaucoup !"Rock pour adultes"... comme je le disais, un terme qui peut prêter à confusion... je veux surtout dire par là qu'il n'y a pas chez Dylan la naïveté qu'on retrouve généralement chez les autres, et cela autant dans la musique que dans les textes...En tout cas, c'est pas si fréquent d'écouter Dylan à 17 ans - et en France - c'est même plutôt remarquable ! 
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D
Woaw woaw woaw !!Mince j'ai très peu de temps, juste à peine de quoi lire jusqu'au bout cette note...et écrire un petit mot. De remerciement, je crois, quelque part.On n'écoute jamais un morceau de la même manière que quelqu'un d'autre, mais là je crois avoir retrouvé dans ces lignes beaucoup de ce que je suis en écoutant du Dylan.Bien sûr, quelques détails dénotent d'avec ma vision des choses, mais l'ambiance y est, l'essence même d'un de ces morceaux y est.Je file, vite, vite.Merci. Pour savoir écouter Bob Dylan.(parce que, même à 17 ans, on peut Aimer ce rock "pour adultes"...)
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G
Thom : Pas un de tes préférés ? Imposible. Tu as du mal l'écouter.  Réécoute-le bien, tu vas voir, c'est ton préféré de Dylan. Obligé :-)nyko : Pareil que toi Highway et Blonde on Blonde. Moi aussi, je trouve Blonde on Blonde un peu trop "propre". Je reste un peu à l'écart quand j'écoute Blonde on Blonde, alors que je pourrais (et je le fais !) écouter Highway 61 en boucle, tant il me captive. Arbobo : Blood on the tracks... en effet, un autre des albums essentiels de Dylan... mais il y en a tant !
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A
et what about Blood on the tracks?je me mets à dylan depuis 2 ans environ, avant j'avais un best of et le 45t (génial) de Hurricane, c'est tout.il a même fallu plusieurs années pour que l'amour inconditionnel de cat power pour dylan (et par voie de conséquence celui tout aussi inconditionnel que j'ai pour elle) me fasse revenir à lui.j'en suis encore au stade où je me dis que j'aimerai certainement plus en me penchant sur ses textes.mais highway, blonde on blpnde, ça fait partie de ceux que j'ai et que j'apprécie.c'est bon d'avoir des textes sur 1 disque, ça élcaircit le paysage :-)
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N
moi aussi j'ai une très nette préférence pour ce "highway revisited 69". D'ailleurs, je ne suis pas un grand fan de "blonde on blonde" que je trouve trop propres. De + je trouve sa voix assez énervante sur ce disque.Mon autre disque de Dylan que j'adore est le sous estimé "nashville skyline" avec notamment un magnifique duo avec Johnny Cash ("girl from the north country")
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T
A cette proverbiale question, je répondrai sans hésiter "Highway 61".D'un autre côté, ce n'est même pas un de mes préférés de Dylan ("The Freewheelin' ", "Bringing it all back home", "John Wesley Harding" et "Blood on the tracks" occupant ces places en ordre dispersé).Ceci posé, je dois une fois de plus m'incliner devant ton talent de chroniqueur. Force est d'admettre que c'est un album chroniqué des centaines de millier de fois, et que toi, tu parviens encore à apporter ta pierre à l'édifice. Tiens, sinon, j'ai reçu le Iron & Wine :-)
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G
Kill me Sarah : Desolation Row... moi aussi, j'adore cette incroyable ballade de plus de 11 minutes. Personne n'avait rien entendu de tel à l'époque... mais, personnellement, je tiens trop à mes bras ;-) Ska : Je m'attendais à ce que tu réagisses sur paroles vs musique :-) C'est vrai que j'y vais un peu fort, mais j'en ai aussi un peu marre d'entendre dire que Dylan c'est "du texte sur une musique pas très intéressante"Pour ce qui est de Marcus et Bon... je n'ai lu aucun des deux, mais je m'y mettrai un de ces jours ! 
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S
Oui, Kill Me Sarah, je comprends. Mais je ne suis pas tout à fait d'accord, car le principe du livre de Bon est justement de traquer le vrai Dylan à travers tout ce qui a pu être écrit, raconté sur (et par) lui. C'est une approche critique, c'est ça qui est très intéressant de mon point de vue. C'est aussi ce qui fait du livre de Bon un vrai travail littéraire plutôt qu'une biographie factuelle de plus. Il faudrait aussi parler du style de François Bon que pour ma part j'aime beaucoup, de la manière dont il parle aussi de lui à travers Dylan (ce qu'on peut ne pas aimer, mais ce qui, moi, me plait). Et puis avec ce livre il y a aussi ce constat d'échec qui le rend très beau. Non, on ne peut cerner Dylan. Non, on ne peut vraiment dire qui il est. Et le bouquin de Bon assume cet échec. Et c'est justement ce caractère diffus et multiple de l'homme qu'il raconte qui m'a rendue la lecture du livre de François Bon passionnante. Quant à la fin et aux trente ans traités en trente pages, cela ne m'a pas dérangé. Car on ne demande pas à Bon d'être un encyclopédiste de Dylan. Il raconte Dylan à un moment donné. Il choisit ce qui l'intéresse. Comme Scorsese l'avait fait dans No Direction Home. C'est Bob Dylan, une biographie, pas Dylan, la biographie : la nuance est très importante. Mais, encore une fois, je comprends tout à fait que l'on puisse ne pas aimer les parti-pris de l'auteur...
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K
Ah par contre j'ai détesté le Dylan de Bon (en dehors de 2 ou 3 chapitres vers le milieu)(circa 1963/1964).Au début il ne fait que citer les autres biographies (autant les lire et surtout les Choniques de Dylan lui même), la fin est totalement baclée (trente ans balayés en trente pages).En dehors de ces fameux chapitres où il aborde Richard Farina et Mimi Baez, c'est sans intérêt de mon point de vue...
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S
Tiens, moi aussi, je préfère nettement Highway à Blonde.Très convaincant ton texte.Je te conseille moi aussi le livre de Marcus, mais comme tu aimes moins cette chanson... Et puis j'en rajoute une couche sur le livre de l'année, la biographie de Dylan par François Bon dont je parlais il y a quelques semaines sur 7and7is. http://7and7is.over-blog.com/article-12984027.htmlLui aussi a des mots très juste pour évoquer la manière de chanter de Dylan, sa diction très particulière, le décalage créé entre les accords de la guitare et ce que la voix prononce, comment ce décalage par rapport à la mélodie met aussi (ne t'en déplaise) le texte en avant... Car les mots chez Dylan ne sont pas forcément le sens, ils sont aussi la musique, la musique de mots envisagés en cut-up comme chez les poètes beat qui l'inspirèrent beaucoup...
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K
A écouter en lisant Like a Rolling Stone de Greil Marcus histoire d'ajouter quelques lignes de plus à la légende de cet album qui est le premier Dylan que j'ai acheté il y a plus de trente ans...Mon préféré?Je n'en sais rien en fait, entre Bringing it all back home et celui ci... Et Blonde on... pfff en même temps, on préfère souvent le premier acheté... et je donnerai un bras pour avoir écrit Desolation row...
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