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6 mai 2007 7 06 /05 /mai /2007 19:15

Cet article de Philippe Sollers est particulièrement d'actualité aujourd'hui. Il est même plus que d'actualité, c'est le commentaire le plus pertinent qui soit sur cette élection... qui date pourtant de 1999. 

 

ELLE ÉTAIT là, elle est toujours là ; on la sent, peu à peu, remonter en surface : la France moisie est de retour. Elle vient de loin, elle n’a rien compris ni rien appris, son obstination résiste à toutes les leçons de l’Histoire, elle est assise une fois pour toutes dans ses préjugés viscéraux. Elle a son corps, ses mots de passe, ses habitudes, ses réflexes. Elle parle bas dans les salons, les ministères, les commissariats, les usines, à la campagne comme dans les bureaux. Elle a son catalogue de clichés qui finissent par sortir en plein jour, sa voix caractéristique. Des petites phrases arrivent, bien rancies, bien médiocres, des formules de rentier peureux se tenant au chaud d’un ressentiment borné. Il y a une bêtise française sans équivalent, laquelle, on le sait, fascinait Flaubert. L’intelligence, en France, est d’autant plus forte qu’elle est exceptionnelle.

La France moisie a toujours détesté, pêle-mêle, les Allemands, les Anglais, les Juifs, les Arabes, les étrangers en général, l’art moderne, les intellectuels coupeurs de cheveux en quatre, les femmes trop indépendantes ou qui pensent, les ouvriers non encadrés, et, finalement, la liberté sous toutes ses formes.

La France moisie, rappelez- vous, c’est la force tranquille des villages, la torpeur des provinces, la terre qui, elle, ne ment pas, le mariage conflictuel, mais nécessaire, du clocher et de l’école républicaine. C’est le national social ou le social national. Il y a eu la version familiale Vichy, la cellule Moscou-sur-Seine. On ne s’aime pas, mais on est ensemble. On est avare, soupçonneux, grincheux, mais, de temps en temps, La Marseillaise prend à la gorge, on agite le drapeau tricolore. On déteste son voisin comme soi-même, mais on le retrouve volontiers en masse pour des explosions unanimes sans lendemain.

[...]

Oui, finalement, ce XXe siècle a été très décevant, on a envie de l’oublier, d’en faire table rase. Pourquoi ne pas repartir des cathédrales, de Jeanne d’Arc, ou, à défaut, d’avant 1914, de Péguy ? A quoi bon les penseurs et les artistes qui ont tout compliqué comme à plaisir, Heidegger, Sartre, Joyce, Picasso, Stravinski, Genet, Giacometti, Céline ? La plupart se sont d’ailleurs honteusement trompés ou ont fait des oeuvres incompréhensibles, tandis que nous, les moisis, sans bruit, nous avons toujours eu raison sur le fond, c’est-à- dire la nature humaine. Il y a eu trop de bizarreries, de désordres intimes, de singularités. Revenons au bon sens, à la morale élémentaire, à la société policée, à la charité bien ordonnée commençant par soi-même. Serrons les rangs, le pays est en danger.

Le danger, vous le connaissez : il rôde, il est insaisissable, imprévisible, ludique. Son nom de code est 68, autrement dit Cohn-Bendit.

[...]

VIEILLE LITTÉRATURE

L’actuel ministre de l’intérieur est sympathique : il a frôlé la mort, il revient du royaume des ombres, c’est ” un miraculé de la République “, laquelle n’attendait pas cette onction d’un quasi au-delà. Mais dans ” ministre de l’intérieur “, il faut aujourd’hui entendre surtout ” intérieur “. C’est l’intériorité qui s’exprime, ses fantasmes, ses défenses, son vocabulaire spontané. Le ministre a des lectures. Il sait ce qu’est la ” vidéosphère ” de Régis Debray (où se déplace, avec une aisance impertinente, cet Ariel de Cohn-Bendit, qu’il prononce ” Bindit “).

Mais d’où vient, à propos des casseurs, le mot ” sauvageon ” ? De quel mauvais roman scout ? Soudain, c’est une vieille littérature qui s’exprime, une littérature qui n’aurait jamais enregistré l’existence de La Nausée ou d’ Ubu roi. Qui veut faire cultivé prend des risques. On n’entend pas non plus Voltaire dans cette voix-là. Comme quoi, on peut refuser du même geste les Lumières et les audaces créatrices du XXe siècle.

Ce n’est pas sa souveraineté nationale que la France moisie a perdue, mais sa souveraineté spirituelle. Elle a baissé la tête, elle s’est renfrognée, elle se sent coupable et veut à peine en convenir, elle n’aime pas l’innocence, la gratuité, l’improvisation ou le don des langues. Un Européen d’origine allemande vient la tourmenter ? C’est, ici, un écrivain européen d’origine française qui s’en félicite.

PHILIPPE SOLLERS POUR LE MONDE (repris dans L’Infini 65, au printemps 99, puis dans Eloge de l’infini, 2001, p. 714), pris ici

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commentaires

P
Je suis tombé par le plus pur des hasards sur cet article.... Article digne du parfait petit bobo gauchiste post-soixante huitard puant, auto-satisfait, toujours prompt à distribuer les bons et les mauvais points en fonction de son point de vue (sectaire et étriqué) et prétendant savoir mieux que quiconque ce qui est bien ou mal pour les gens... <br /> <br /> Sarkozy et l'UMP, de droite ?!? Mouhahahahaha, laissez-moi rire !!!! UMP et PS, c'est blanc bonnet et bonnet blanc... Va donc dire à un Suisse, un Norvégien, un Suédois, un Japonais que l'UMP est un parti de droite et l'on va te rire au nez... Si on fait un comparatif entre tous les partis de droite (ou supposés l'être) en Europe, l'UMP est certainement celui qui est le moins à droite, le plus à gauche...<br /> <br /> Je suis quasiment certain qu'en matière d'économie et de géopolitique internationale, l'auteur de ce blog est archi-nul, complètement à la ramasse. Je n'aime pas (mais alors pas du tout) Alain Soral; mais dans un débat face à lui (et non pas retranché derrière son ordinateur), tu ne tiendrais pas 3 minutes, tu te ferais déchiqueter en mille morceaux. En passant, je serais curieux de voir comment tu te comporterais en cas de guerre civile, voire de coup d'Etat militaire en France....<br /> <br /> <br /> <br /> En passant, j'ai pris soin d'explorer un peu ce blog, histoire d'en savoir un peu plus sur son concepteur. Ben, hormis quelques articles de facture convenables (mais pas exceptionnels, n'exagérons rien !!), ce blog est naze: les articles sont écrits dans un français quelconque, hyper-basique, sans aucune originalité et ennuyeux à la longue, le contenu est un concentré de logorrhée masturbatoire et l'auteur de blog a l'air d'aimer s'écouter parler, se donner constamment en spectacle pour satisfaire son égo. D'ailleurs, plus on le lit, moins on a envie de le connaitre: le gonze réussirait presque à rendre les nazillons de l'Aube Dorée attachants, c'est dire s'il remplit bien son rôle de repoussoir malgré lui !!!<br /> <br /> <br /> <br /> La France moisie ? Pauvre bouffon, dans 10-15 ans, tu seras toi-même moisi, périmé et tu feras partie de ces grabataires qui peupleront les maisons de retraite. C'est miraculeux si dans 10-15 ans, il y a encore une personne ou 2 pour visiter ton blog (à supposer que celui-ci n'ait pas fermé ses portes auparavant...). Alors, profite bien de l'instant présent pendant qu'il en est encore temps car la société de demain ne voudra pas de gens comme toi. Dernière chose: pas la peine de me répondre, ce serait perdre du temps inutilement, et de toute façon, je ne faisais que passer (pas envie de m'attarder plus longtemps chez un bobo aussi méprisable).
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G
"Pas la peine de me répondre" : la phrase typique de ceux qui n'aiment pas débattre, mais juste s'écouter parler... et qui sont d'une prétention telle qu'ils imaginent qu'ils n'ont rien à apprendre des autres, et que les autres ont tout à apprendre d'eux...<br /> <br /> Ce qu'il y a de très chiant avec les idéologues (de droite comme de gauche), c'est leur manière de tout voir de façon binaire et de réduire les autres (bobo gauchiste post-soixante huitard, moi ?) <br /> <br /> J'aimais pas Sarkozy. Pour tout un tas de raisons. Mais j'ai mis un peu d'eau dans mon vin maintenant, et Hollande ne vaut pas mieux à mes yeux que Sarkozy (non pas parce que je ne trouverais pas Hollande assez à gauche, ce n'est pas une question de gauche et de droite, juste de gestion du pays).<br /> Avant d'accuser les autres de sectarisme, commence déjà par ne pas l'être toi-même, si tu m'avais lu un peu mieux (et un peu plus), tu aurais sans doute vu que je suis beaucoup moins manichéen que tu ne le penses (mais bon, les idéologues préfèrent toujours s'indigner et monter sur leurs grands chevaux pour quelques petites choses qui vont à l'encontre de leur vision binaire du monde plutôt que d'essayer de comprendre "vraiment" qui ils ont en face...) <br /> <br /> Je trouvais Sarkozy si mauvais qu'il a réussi, le bougre, à me politiser durant cette campagne 2007, moi qui n'ait jamais été un grand passionné de politique, et à me faire sentir assez clairement de gauche (mais Hollande pourrait presque me faire dire que je suis de droite, si je n'avais pas perdu absolument toute illusion sur la droite et la gauche depuis...)<br /> <br /> Je n'ai pas plus de sympathie pour Valls qui s'en prend à la liberté d'expression de Dieudonné et Najat Vallaud-Belkacem qui veut "déconditionner" (donc reconditionner) les gamins à l'école que pour un Sarkozy qui voulait introduire un "délit de lecture" (de sites islamistes) et filtrer toujours plus le web...
G
Pas de manichéisme, je ne dis pas qu'il y a de "bons" français d'un côté, et des français "moisis" de l'autre. Cette france moisie dont parle Sollers, c'est la France de beaufs réacs, et il y en a évidemment aussi à gauche. Et tous ceux qui ont voté sarkozy ne sont pas forcément beaufs et réacs, il y a des gens qui sont à droite pour des raisons fiscales, économiques etc... et ne partagent pas ce conservatisme moral.Ce dont je parle, c'est surtout de "l'idéologie" qui transparaît dans ses discours, déclarations, une idéologie très proche de celle dont parle Sollers ici.
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K
Euh c'est d'un manichéisme (et effectivement je ne comprenais pas le coup du revenant pour Sarko mais si c'est du Che qu'il parle). comme si cette france de beaufs incultes et fière de l'être était le monopole de la droite. Ca voudrait dire qu'on a 43% de gens qui n'en font pas parti et ça je suis désolé mais c'est faux. Ils sont au moins 99,99% dans ce pays.<br /> <br /> Et les gens qui ont voté blanc l'ont peut être aussi fait par conviction. J'ai voté Bayrou au premier tour, logiquement je ne pouvais voter autre chose que blanc au second. Pour moi la gauche et la droite choisissent uniquement les orientations à la même moisissure clientéliste.
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G
K. : Si tu te réfères à des sociologues... pas étonnant que tu tiennes ce genre de propos. Les sociologues, c'est gauchistes, feignasses et companie (pas de méprises... j'essaie juste de faire "café du commerce")"choupynette" : je crains qu'il reste encore un bon moment d'actualité...Thierry :  On n'arrivera pas à se mettre d'accord sur ce point... c'est pas grave, il reste heureusement la musique ! 
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T
et si je peux me permettre G.T., mes propos CONTRE la gauche auraient été les mêmes en tout cas de figure. Cela n'a rien à voir avec Sarkozy. Je ne le supporte pas du tout.<br /> Je supporte tout simplement encore moins cette gauche-là.<br /> Il ne faut pas chercher d'effet Sarkozy là où il n'y en a pas.<br /> Il est néanmoins vrai que je suis "moins éloigné" de DSK que de Royal. Si DSK avait été le candidat de la gauche, j'aurais été moins dur contre cette dernière.<br /> Mais la gauche à la Royal, non, je ne peux pas ;-)
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C
Bonjour GT!<br /> je ne connaissais pas cet article, mais il est d'une actualité qui me fait froid dans le dos!<br />  
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T
Salut G.T. et K, il n'y avait rien de méprisant dans l'expression "café du commerce". Je voulais simplement exprimer le fait que nous ne sommes pas (ou du moins je ne suis pas) expert(s) en politique.<br /> En ce qui concerne l'éducation, je ne vois pas comment la droite pourrait s'esayer à faire quelque chose contre le mammouth. Les profs et les syndicats étant majoritairement de gauche, il y aurait de fortes chances pour que ça nous mène directement à des manifestations de mécontentement. Même un bonhomme comme Allègre n'y est pas arrivé alors qu'il avait, à mon sens, tout à fait raison de vouloir "dégraisser le mammouth" et de s'attaquer en particulier aux IUFM qui ne servent vraiment pas à grand chose. <br /> On a vu la réaction des profs ...<br /> @++
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K
>Par contre, Thierry, je ne vois pas en quoi nos discussions sont<br /> >"café du commerce"... certes, nous ne sommes pas des<br /> >politologues... et alors ?<br /> <br /> entièrement d'accord toi sur ce dernier plan (où je sens pointer comme un certain mépris par rapport à ce qualificatif de "café de commerce", mais j'espère me tromper...), je n'ai certes jamais lu Marx ou Lénine dans le texte mais j'ai quand même lu pas mal d'ouvrages politiques ou sociologiques récents, j'espère donc en savoir un petit peu plus que le 1er poivrot venu, du moins en tout cas...<br /> <br /> Merci encore à toi G.T pour ton analyse à la fois clairvoyante et apaisée... ;)
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G
Eh ben... si deux individus aussi sensés et sympathiques que K et Thierry sont sur le point de se foutre sur la gueule... on peut se dire que c'est aussi ça, l'effet Sarkozy, diviser, dresser les uns contre les autres, attiser les haines. Si l'on avait eu Villepin-Royal, ou MAM - DSK, les propos n'auraient jamais été aussi virulents, même pour ceux qui ne les supportent pas. <br /> Par contre, Thierry, je ne vois pas en quoi nos discussions sont "café du commerce"... certes, nous ne sommes pas des politologues... et alors ? Il y a des choses intéressantes qui ont été dites de part et d'autres, et j'ai entendu dans cette campagne des avis de journalistes bien plus proches du "café du commerce" que ce que l'on s'est dit ici. <br /> Encore un petit mot tout de même, sur l'éducation. N'oublions pas qu'entre les gouvernements Balladur, Juppé, Raffarin, Villepin, la droite est au pouvoir depuis un moment, même s'il y a eu la "parenthèse" Jospin. La situation que tu décris, je ne pense vraiment pas que la gauche en soit l'unique responsable. Dans pas mal de villes de droite - comme dans la mienne - les choses ne vont pas mieux, la droite n'arrange rien. Donc, à mon avis :<br /> 1. Puisque les 2 sont aussi nulles de ce point de vue, pourquoi ne pas choisir celle dont l'idéologie est la moins nauséabonde, celle qui ne va pas légitimer les fantasmes d'extrême-droite, celle qui cherche à réconcilier les citoyens (même si elle n'y arrivera pas, mais l'important est d'essayer, et de propager cette idée plutôt que celle de la division). <br /> 2. Ce n'est pas parce que le PS a commis des erreurs qu'il ne peut revenir dessus. A te lire, tu ne voteras plus jamais PS parce qu'ils ont commis des fautes graves dans le passé. Avec ce genre d'arguments, on finit par voter FN, car - c'est ce qu'ils martèlent - ils sont les seuls à ne jamais avoir été dans un gouvernement, donc les seuls qui ne sont pas responsables des crises et problèmes actuels. Voter PS, à mon sens, ce n'est pas donner raison à ce qu'ils ont fait précédemment, c'est juste dire qu'on préfère la vision de la société qu'ils ont mise en avant dans cette campagne. Et je t'avoue que j'ai vraiment du mal à comprendre qu'on puisse trouver que la vision de la société de Royal ne soit pas moins nauséabonde que celle de Sarkozy. Je pense qu'on vote plus pour un "projet de société" que pour sanctionner des erreurs commises il y a 10 ou 15 ans.    
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T
K, ce sera aussi mon dernier mot là-dessus car ça commence à me "gaver" sérieusement, ces discussions "café du commerce".<br /> Pour résumer, je n'ai pris aucun parti, ne croyant ni à la gauche ni à la droite sarkozienne.<br /> Dans ma ville, Lille, je vois depuis un certain moment ce que fait la gauche, et ce que m'a fait la gauche personnellement. Impossible pour moi, donc de voter pour la gauche, et ce, pour des raisons personnelles. Ensuite, pour des tas de raisons sur lesquelles je ne reviendrais pas ici (car déjà évoquées), je considère la gauche comme en grande partie responsable de la situation actuelle du pays. Deuxième raison pour laquelle je ne peux me résoudre à voter à gauche.<br /> La politique sarkozyenne, je n'en veux pas non plus pour diverses raisons. Même si j'ai moins de rejet pour la droite que pour la gauche, je n'ai pas non plus voté à droite. <br /> Peut-être suis-je "optimiste" ou faussement naïf, mais même s'il est vrai que Sarkozy a un côté effrayant, je ne le vois pas gouverner le pays comme certains l'annoncent déjà.<br /> K, pour le côté péremptoire avec lequel tu jugeais mon opinion de la gauche dont je parlais tout à l'heure,  c'est parce que je suis sincèrement écoeuré de ce parti politique et j'estime que c'est pour de bonnes raisons (expériences professionnelles en tant qu'enseignant en ZEP et animateur "social" bénévole et salarié en Maisons de Quartier dans des zones sensibles).<br /> Comme je l'évoquais plus tôt, pour moi, le milieu enseignant très à gauche est une véritable catstrophe. Idem pour les CES en Maisons de Quartier, et tout le "faux social" qui est réalisé dans ces établissements, juste histoire de se donner bonne conscience mais qui, pour moi, correspond à du "pire". En effet, quand on détruit l'éducation, on détruit le pays à la base. <br /> Et avec tout ça, il aurait fallu que je vote à gauche !? Non merci, j'ai préféré le vote blanc.
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K
Thierry ça sera mon dernier post ici sur ce sujet mais je ne peux pas te laisser dire que :<br /> <br /> >Tu t'es trouvé dans ma situation ?<br /> >Non. Qu'est-ce qui te permet donc de les juger<br /> >de manière si péremptoire ?<br /> <br /> parce que ça voudrait dire un peu trop vite que contrairement à toi, je ne connais pas la "vie", que je ne connais pas non plus le monde du travail et que surtout je ne connais pas la manière de gouverner de la gauche...<br /> <br /> malheureusement pour toi, et même si je ne connais évidemment pas ta situation actuelle, ton parcours et l'état de la gauche dans ta région, je suis salarié dans le privé (donc "virable" à tout moment) et je vis dans une ville de gauche (une ville parfaitement bien gérée et qui prouve que la gauche ce n'est pas seulement une "caricature" comme on pourrait très vite le croire à te lire parfois) et j'ai vu de mes yeux et pu constater vraiment le changement de posture de certaines personnes : des "nouveaux" ou futurs riches, de petits commerçants qui restaient discrets auparavant enfin rêver au grand "changement", cad à l'avènement de la France super libérale que Sarkozy leur promet pour très bientôt, et rêvant d'en découdre enfin avec pelle melle : les droits des salariés, les protections contre le licenciement abusif et le harcèlement moral pernicieux et évidemment invérifiable, les prestations de santé, etc, etc, la liste est (très) longue, et ça tu me croiras ou non mais je l'ai réellement entendu !! et dans une ville super à gauche en plus alors tu imagines dans les villes à fond à droite ??<br /> <br /> désolé mais ce comportement, je ne l'aurais pas constaté si Royal était au pouvoir... car ils auraient gardé ça pour eux, et oui, Sarkozy est dangereux parce qu'il va exacerber les haines et le fossé qui existe certes déjà mais qui peut encore être comblé (même si ce sera avec difficulté), et ce nouveau président va écarter ce fossé de façon telle qu'on ne pourra plus le combler après lui...<br /> <br /> voilà, ça sera tout pour moi là dessus, car c'est impossible de se mettre d'accord de toute façon et je ne me fais aucune illusion là dessus, on change pas les convictions profondes des gens - c'est pire que les goûts musicaux.
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G
Jdm : De l'humour, je sais pas trop, mais c'était surtout un hommage !<br /> Thierry, K et Christian : Je reste de l'avis de K. (même s'il est plus virulent qu'à l'habitude) Je ne crois pas comme Christian et Thierry, que Sarkozy est un politicien de droite comme les autres. Je n'ai jamais vu auparavant un candidat, même pas encore président, avoir une si forte influence sur les médias, et surtout une telle envie de les contrôler. Je n'ai jamais entendu un politicien de droite, hors extrême-droite, jouer autant sur les peurs, la division et les provocations.<br /> Thierry, pas du tout d'accord avec toi quand tu dis que Bayrou ou Royal jouent sur les peurs en mettant en garde contre le danger Sarkozy. Il ne faut pas inverser les rôles. C'est Sarkozy qui a joué sur les peurs en stigmatisant les jeunes de banlieues. Comme une partie de la populaton française (signalons que 47% des électeurs de Royal n'ont pas voté "pour elle", mais "contre sarkozy"), je n'ai pas attendu les déclarations de Bayrou ou Royal pour comprendre que Sarkozy président, la situation risquait de devenir explosive. Jamais je n'ai entendu un candidat à la présidence (hors extrêmes) tenir des propos aussi durs, et surtout dresser une partie de ses concitoyens contre les autres (banlieues, immigrés, "assistés", "gauchistes" etc...) <br /> J'espère que Christian et Thierry auront raison, que sarkozy ne changera rien à l'affaire. Mais je n'ai vraiment pas leur optimisme. <br /> Thom : Pas encore tout... il me manque à te faire aimer les bouquins de Sollers !<br />      
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T
Merde, je viens d'applaudir du Sollers...tu m'auras vraiment tout fait faire !
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T
Christian K, j'ai donné des exemples de mon vécu et de mon quotidien. Mes arguments "anti-gauches obtus et bornés", dans ce contexte, ne me semblent pas indéfendables, comme tu le clames si fort sans donner de contre-exemple. Tu t'es trouvé dans ma situation ? Non. Qu'est-ce qui te permet donc de les juger de manière si péremptoire ? Ta référence aux paroles de Bayrou est complètement déplacée. Il ne fait rien d'autre que joeur sur la notion de peur, comme certains extrêmes avaient pu le faire il y a quelques années. Une guerre civile .. Eh ben boyons ... <br /> Comme le dit l'autre Christian, la France est déjà cassée en deux depuis fort longtemps, autant de la faute de la gauche que de la droite. Voilà pourquoi je n'ai voté pour aucun des deux candidats. Je suis désolé de dire cela, mais Sarkozy ne me fait pas plus peur que Royal. Royal qui, avant le premier tour décrivait Bayrou comme pire que Sarkozy, mais qui d'un retournement de veste magistral entre les deux tours s'est montrée prête à tout pour récupérer ses voix... Elle est belle, cette gauche...<br /> Christian 2, je ne pense pas perdre mon sens critique (ou alors, je ne m'en rends pas compte, et si tel est le cas, peux-tu m'indiquer les endroits de "dérive", s'il te plait ?). La politique étant avant tout "personnalisée" ou affaire personnelle, je ne fais qu'expliquer pour quelles raisons, liées à mon vécu et mon ressenti, je ne pourrais voter un jour pour cette gauche-là. <br />  <br />  
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J
Selon G.T. :<br /> "Jdm : ... ou l'art de passer de "La France moisie" à la Bible !"<br /> C'est de l'humour ?
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C
Ah là là, que j'ai du mal à te suivre kfigaro... Une guerre civile maintenant !<br /> Mais cette France là est déjà séparée en deux ! Ceux qui bossent et ceux qui bossent pas, les intellectuels et les manuels (les cons?)... Je trouve tout ceci trop simpliste, trop manichéen. Sarkozy, il nous fera sa politique de droite, et les gens continueront de vivre, de s'enrichir, ou de souffrir...... Et si tout va bien, dans 5 ans on le fout dehors... <br /> Thierry, tu es tellement désenchanté par la gauche que tu finis par perdre tout sens critique. Bon, cette gauche, laisse là imploser, se rénover, se reconstruire, se débarasser de ses dogmes de ses dogmes et autres croyances romantiques. Et si tout va bien, dans 5 ans elle revient... <br /> Et la gauche caviar est un terme inventé par la droite pour ce moquer de ces gens de gauche qui ne font pas partie de la population. En quoi est-il obligatoire d'être ouvrier pour être de gauche ? Regardez-donc tous ces pauvres gens qui ont voté Sarkozy... Tout ceci c'est de la morale démagogique. C'est pratique pour cacher l'absence d'idées...
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K
Désolé Thierry mais tes arguments anti-gauche obtus et un peu bornés ne sont absolument pas défendables sur le coup... l'argumentation très intelligente et très lucide de G.t me parait bien plus juste, ce n'est pas de la "lèche" du ma part, mais de la lucidité, tu as vu le reportage hier soir sur Bayrou ? : ce qu'il disait de Sarkozy donne froid dans le dos, et le problème c'est qu'il n'est pas le seul le dire : je reprend se mots : pour lui "Sarkozy va casser la France - la séparer en deux : d'un coté les fonctionnaires, les enseignants et les intellectuels : de l'autre les petits commerçants, artisants, agriculteurs et tous ceux qui regardent TF1 en masse ou rigolent aux vannes de Bigard...", tu veux quoi en votant blanc (même si tu as le droit évidemment) ? une guerre civile ? ça nous pend au nez et je suis sérieux...
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T
Le problème, c'est que je ne trouve pas la politique de la gauche "moins pire" (et ce pour toutes les raisons expliquées plus tôt). <br /> Plus sournoise, plus hypocrite, oui, assurèment. <br /> D'où mon incapacité de choisir...
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G
Ska : moi aussi j'ai été consterné de voir les luttes internes au PS reprendre 5 minutes après le résultat. Et je suis d'accord avec toi sur le vote blanc, que j'ai pratiqué par le passé mais avec lequel j'ai du mal maintenant... je préfère la politique du "moins pire".<br /> Lyle : on ne pourra pas avoir de réponse puisqu'on n'aura pas la possibilité de comparer. Pour moi, il n'y a pas l'ombre d'un doute, Royal était la moins mauvaise, pour la raison que j'ai évoqué dans le commentaire précédent.  <br /> Jdm : ... ou l'art de passer de "La France moisie" à la Bible ! <br /> Klak : c'est bref, mais parfaitement résumé !
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N
je partage l'analyse de G.T.<br /> même si je ne suis pas pro royal le choix de hier soir a été vite fait pour moi. <br /> quand à Bayrou, il a fait toute sa campagne en disant qu'il était le seul rempart contre sarko et que c'était un homme dangeureux. Ne pas appeler à voter contre sarko le discrésite à mes yeux<br /> Thierry a raison lorsqu'il dit que c'est la gauche qui s'est le + éloigné de ses idéaux. Cependant ceux ci deumeurent quand même nettement moins nauséabond que ceux de la droite dure incarnée par sarko
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G
K. : Je me souviens, il y a quelques moi s de cela, on se disait qu'on baillait déjà de la campagne présidentielle à venir. Je vois qu'on se rejoint là encore... la situation pouvait devenir bien plus grave qu'on ne l'imaginait...<br /> Thierry : les galères que tu décris, les sentiments d'injustice et le mépris pour ce système stupide, je les ai aussi ressenti et vécu.<br /> Mais, pour moi, c'est l'idéologie qui sous-tend le programme qui est essentielle. S'il avait été certain, en 2002, que Le Pen améliore, voire résolve, tout ce que tu écris en faisant aussi reculer le chômage... je n'aurais pas pour autant voté pour lui.<br /> Et il y a aussi un point qui me paraît primordial. C'est ce contrôle des médias exercé par Sarkozy...  alors qu'il n'était même pas encore président ! Qu'est-ce que ça va devenir après !<br /> Je partage tout à fait ce que j'ai lu sur un blog (je ne sais plus lequel), où l'auteur disait à propos de Bayrou : pourquoi n'appelle-t-il pas à voter Royal, s'il pense comme il le dit que Sarkozy est dangereux, et particulièrement dangereux pour les libertés ? Car s'il n'aime pas le programme économique de Royal, c'est tout de même moins grave que de laisser passer un type liberticide ! Et je suis à 100 % d'accord avec ça. <br /> Avec Royal, on aurait toujours pu s'exprimer, contester, et être "normalement" informé. Avec Sarkozy, c'est loin d'être gagné. Et prendre un risque aussi grand parce qu'on ne supporte pas le PS, c'est pour moi jouer avec le feu.  
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T
K, c'est bien justement pour cela que je n'ai voté pour aucun des deux. aussi pourris l'un que l'autre.<br /> mais je pense qu'entre les deux, c'est quand même la gauche d'aujourd'hui qui s'est le plus éloignée de ses idéaux de départ ...<br /> et de toute façon, de par mon expérience "sur le terrain" et de ce faux social réalisé par une bien belle auche au quotidien, comme je le disais dans le commentaire précédent, à moins d'un changement radical, rien ne me fera aller vers la rose toute fanée.<br />  
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K
les français sont nuls
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S
Qu'un vote blanc soit réfléchi et motivé, je ne dis pas le contraire (d'aileurs, voter blanc est de fait un acte volontariste, contrairement à l'abstention). Mais le problème reste que le vote blanc n'est pas comptabilisé. Et que cette voix n'existe pas dans les urnes...
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K
>cette gauche caviar qui essaie encore de nous faire croire <br /> >qu'elle a encore un quelconque contact avec le peuple<br /> <br /> parce que pour toi, quand Sarkozy s'agite au milieu des ouvriers comme il l'a fait récemment avec Borloo, il est plus proche du "peuple" que ne l'a été la gauche caviar ? (que je déteste tout autant que toi d'ailleurs mais dont les idées me paraissent nettement moins "moisies" et plus "justes" que celles de l'aile la plus dure de l'UMP)
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T
Désolé, Christian (Kfigaro), de mon côté, je suis consterné par cette gauche caviar qui essaie encore de nous faire croire qu'elle a encore un quelconque contact avec le peuple. Comme le dit Lyle, en d'autres termes, la démocratie populaire à la Ségo, qui a pu gober une couleuvre pareille plus de 2 dixièmes de seconde. <br /> Je ne crois pas en la gauche d'aujourd'hui en raison de mes expériences de terrain. Je suis consterné par le fait qu'on arrive encore à lui faire confiance ou à la considérer comme un MOINDRE MAL.<br /> Je suis désolé, la gauche post-1980 fait autant de dégats que la droite, mais de manière plus souterraine, plus sournoise.<br /> La droite, quand elle fait une connerie, se fait directement taper dessus par les syndicats politisés qui font en sorte que le peuple descende dans la rue en hurlant au scandale.<br /> La gauche elle,  fait ses conneries de manière bien plus fourbe et n'est évidemment pas l'objet des fureurs syndicales.<br /> Alors, voter pour l'un des deux. Sans façon.<br /> Mon vote blanc est loin d'être neutre, Christian. Il est réfléchi.<br />  
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L
D'accord avec Thierry sur bien des points ( sans doute du à 10 ans de ZEP... )<br /> Entre Sego et son demandons-son-avis-au-peuple ( comme s'il savit quelque chose et qu'elle l'aurait réellement écouté ) et Sarko et son je-décide-parceque-moi-je-sais-ce-que-veus-le-peuple-de-ceux-qui-se-leve-tôt ( merci Rahan ! ) impossible de choisir.<br /> Qui était la peste ? Qui était le choléra ? Reponse dans quelques années...
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K
Pas grand chose à dire en dehors du fait que je me reconnais à 200% dans les propos tenu par Sollers en 99 et par G.T en 2007. Je ne partage ni le pragmatisme blasé de Christian ni la neutralité de Thierry dans cette affaire, je suis juste consterné...<br /> <br /> Je ne peux pas mieux le dire...
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T
Je me serais sali les mains en votant pour la gauche... Je vis dans une ville de gauche (Lille) où aucun élu ne m'a considéré lorsque je cherchais du travail (trop de diplôme et, sous-entendu, vous vivez seul, vous ne nous apporterez pas beaucoup de voix). Les dealers, les casseurs, ils leur donnaient du travail pour avoir la paix et gagner des votes. C'est ça, faire du social !? <br /> Non merci !<br /> J'ai galéré plusieurs années en tant qu'animateur (centre de loisirs et périscolaire) en Maison de Quartier. De tous les animateurs (en dehors des bénévoles étudiants), j'étais le seul à posséder le bagage nécessaire pour aider les enfants à faire leurs devoirs correctement. Alors, qu'on ne vienne pas me dire que tous ces Contrats Emplois Solidarité ou Emplois Jeunes servaient à quelque chose, si ce n'est à "calmer" certains quartiers "chauds" en y effectuant de l'embauche, certes utiles pour les personnes concernées, mais cadeau empoisonné (je garderais toujours en mémoire les bêtises que pouvaient raconter certains collègues, histoire simplement de leur répondre quelque chose et ne pas se sentir idiots de ne pas savoir répondre) pour les enfants qui se retrouvaient donc plus dans une "garderie" que dans un lieu d'aide aux devoirs. Est-ce là du "bon" social ?<br /> Pour moi, non ! Alors, voter pour cette gauche qui prône un nivellement par le bas, sans façon.<br /> Ska, tu parles du droit de grève qui risque d'en prendre un coup. Oui, et alors ? Je suis pour le service minimum.<br /> Un jeune qui a préparé un concours pour essayer de trouver du boulot doit prendre le train. Pas de bol, la SNCF fait grève parce que ses employés estiment ne pas être assez payés, alors qu'ils ont un formidable C.E., la possibilité de faire voyager toute la famille avec de sacrés réductions, ... Pendant ce temps-là, le jeune n'a pas pu passer son concours, a perdu un an de sa vie et reste désespéré quant à son avenir professionnel. <br /> Et lui, dans le "social", on en fait quoi !? <br /> Alors, le droit de grève, oui, mais avec des limites...<br /> Les manifestations anti-CPE ? Pour moi, connerie. Complètement politisées, elles n'ont servi qu'à renforcer les flemmards qui n'attendent qu'une chose, qu'on leur serve tout, clé en mains. <br /> Attention, je n'étais pas pour le CPE. J'attendais de voir ce que cela aurait pu donner. Je pense qu'il offrait quand même un peu plus d'avantage que les Contrats Emplois Solidarité.<br /> Qui a manifesté contre ces CES !? Pas grand monde, normal, c'était une idée de gauche ...<br /> Alors, la grève et les manifestations, oui. Mais avec discernement.<br /> Je suis fonctionnaire, ma (future) femme est fonctionnaire. Certes, nous avons des droits. Mais je suis contre les abus en tous genres, que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Dans tous les milieux de fonctionnaires, il y a des "branleurs" finis qui sont intouchables, tout simplement parce qu'ils sont syndiqués. <br /> Dans ces conditions, coment veut-on que le pays fonctionne correctement ?<br /> Les IUFM, conneries ... Belle idée de gauche, une de plus. <br /> La décentralisation de la FPT. Très bonne idée, effectivement. Plus de pouvoir aux régions. Très bien également. Mais les formations CNFPT après réussite au concours + le fonctionnement de ces organismes, ça représente combien d'argent public gaspillé pour un minimum d'utilité !? Ceux et celles qui sont passées par les formations post-concours du CNFPT comprendront ce que je veux dire par là. C'est encore la gauche qui se cache derrière ce gaspillage monstrueux, me semble-t'il.<br /> Bref, je suis complètement anti-gauche pour la vivre tous les jours dans mon contexte professionnel. Jamais, à moins d'un changement radical, je ne pourrais "me salir les mains" et voter pour ce GACHIS SOCIAL.<br /> Voter pour  nabot-Sarko et ses idées ? Sans façon.<br /> Seule solution, en vue de mon expérience et de mon quotidien, le vote blanc.<br /> L'amertume envers les "électeurs blancs", Ska, c'est toi qui la ressens. Pas moi ... <br /> Moi, je ressens l'amertume contre la gauche au quotidien depuis déjà fort longtemps. 
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S
Voter blanc, c'est certes pratique pour ne pas se salir les mains. Et après ? À part pour que celui qui l'a fait se sente au-dessus de toutes les compromissions, fidèle à ses idéaux, ça sert à quoi ?<br /> Bientôt, les manifestations contestant le futur gouvernement seront réprimées (ça a commencé hier soir), le droit de grève sera remis en cause. Et nul ne pourra dire qu'il ne savait pas. <br /> Que l'on aime cette gauche-là ou pas n'était pas le problème (d'ailleurs, moi-même je ne l'aime pas et les débats internes qui ont repris depuis hier soir me consternent, tout comme le fait que les dirigeants socialistes n'aient pas l'air de trouver cette défaite si grave...). <br /> On pouvait juste choisir de garder un peu de "contrôle" face à la dérive libérale. Certains - en refusant de prendre parti comme si tout se valait - se privent de ce luxe. Je trouve juste cela dommage et cela me rend amer.
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T
C'est génial ici, en discutant, on en apprend, ou alors on se souvient. Chacun y va de ses arguments, mais au fond, vous vous rejoignez, et moi aussi. <br /> Tout dépend également d'où on est issu, ce que l'on a vécu et observé, de nos différents métiers (et j'ai changé souvent...). J'ai vécu sous la droite principalement, de Pompidou à Chirac, j'ai été une déçue de la gauche (court intermède finalement) mais je n'ai jamais pu me résoudre à abandonner ses idées de base, même si elles ont été bafouées par ses propres acteurs. Du point de vue économique, les solutions bidons se sont succédées depuis 1973 et les écarts ses sont creusés.<br /> A présent je travaille à la fois dans le culturel et le social, je suis sur le terrain, aux premières loges. Ma position dans ces élections vient de mon expérience, de ma vie, de mon quotidien, c'est une synthèse de tout ça. J'aurais pu voter blanc, c'est à dire d'accord avec aucune politique proposée, proche de ce que je pense. Mais au fond, je ne suis pas neutre.<br /> Voilà, je ne sais pas si ce témoignage sert à quelque chose. Il est certainement approximatif.<br /> à bientôt tous.
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J
Pour l'interface, impeccable. Le changement pourrait être l'ennemi du bien...
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J
G.T. a cité Philippe Sollers :<br /> "ELLE ÉTAIT là, elle est toujours là ; on la sent, peu à peu, remonter en surface"<br /> J'ai écrit chez le Révérend<br /> http://reverendfrost.blogspot.com/2007/05/weekend-tune.html#comments<br /> "quand les bas-fonds remontent [...]"<br /> Le Révérend prêche l'Apocalypse, c'est bien.<br /> "Ap 22:1- Puis l'Ange me montra le fleuve de Vie, limpide comme du cristal, qui jaillissait du trône de Dieu et de l'Agneau.  <br /> Ap 22:2- Au milieu de la place de part et d'autre du fleuve, il y a des arbres de Vie qui fructifient douze fois, une fois chaque mois ; et leurs feuilles peuvent guérir les païens.  <br /> Ap 22:3- De malédiction, il n'y en aura plus ; le trône de Dieu et de l'Agneau sera dressé dans la ville, et les serviteurs de Dieu l'adoreront ;  <br /> Ap 22:4- ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts.  <br /> Ap 22:5- De nuit, il n'y en aura plus ; ils se passeront de lampe ou de soleil pour s'éclairer, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière, et ils régneront pour les siècles des siècles. "<br /> [trad. 'Bible de Jérusalem']<br /> Et alors, le Révérend nous donnera, dans sa lecture, son chant, "In the upper room" !<br /> @Thierry et G.T.<br /> Le "collège unique", c'est Giscard, 1974. + sur demande.<br /> C'est vrai que la journée paraît morose. Il n'y a pas un trait d'humour dans ce commentaire de jdm.<br /> Bien à tous :)
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T
Je ne mettais pas le "collège unique, le CES, le nivellement par le bas ..." en rapport avec le texte de Sollers, mais simplement en qualité d'exemples pour illustrer le fait que si la gauche ne nous avait pas offert ces abominations qui ont, à mon sens, complètement pourri la situation du pays, nous n'en serions certainement pas là, avec un Sarkozy désormais président. <br /> Tu parles du risque d'un recul en arrière avec le nabot. Tout à fait d'accord avec toi. Notre divergence se situe dans le fait, je pense, que je considère que la gauche nous a également "offert" ce type de retour en arrière, certes, plus "sournoisement  et finement" (comme je l'exprimais sur une autre page chez toi), en endormant la population, mais un retour en arrière quand même. Je peux t'assurer que pour avoir été prof dans des collèges assez difficiles de la banlieue lilloise et voir la quasi-totalité des profs soutenir cette gauche qui est en fait à l'origine même de leurs problèmes, m'a fait sacrément mal au bide.<br /> Me salir les mains pour cette gauche que je considère comme responsable d'un formidable déclin, non.<br /> Me salir les mains pour les idées Sarko-Lepeniennes, non.<br /> Voter blanc, j'assumme.
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G
Thierry : ok sur le fait que la "France moisie" n'a pas attendu Sarkozy, sur le fait que la gauche n'est pas la panacée, sur le fait que de nombreux points du programme de Royal étaient très critiquables.<br /> Mais, pour moi, le vote, c'est savoir se salir les mains. Car s'abstenir, c'est laisser le candidat en tête des sondages prendre le pouvoir, c'est être reponsable de son sacre. <br /> Entre un Chirac et un Jospin, je peux comprendre qu'on s'abstienne, qu'on pense que l'un et l'autre ne changeront pas grand chose. Par contre, permettre à Sarkozy de devenir président, c'est à mon sens bien plus grave. On verra dans quelques mois, mais je crains franchement le pire. Elire un président, ce n'est pas qu'élire un programme, c'est aussi élire une "idée" de la France. Et quand on lit les déclarations de Sarkozy et ses discours, il y a de quoi s'inquiéter TRES sérieusement. <br /> Tu parles du collège unique, du CES etc... aussi critiquables soient ces mesures, elles n'ont pas grand rapport avec cette france moisie dont parle Sollers, cette France ultra-réac.<br /> Qu'aurait pu changer Royal ? j'en sais rien, mais je préfère mille fois l'immobilisme au recul 50 ans en arrière, dans une France pré-68...<br /> Moi aussi, je ne suis ni de cette droite, ni de cette gauche, le PS me dégoûte pas mal... mais je préfère la politique du moindre mal à celle du pire. <br /> Espérons que l'histoire te donnera raison, que sarkozy ne sera pas aussi dangereux qu'on l'imagine... mais il n'était pas question pour moi de "m'en laver les mains" et de me dire dans quelques années "si j'avais su qu'il irait jusque-là..."  <br />  
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T
Merci !<br /> Sans aucun rapport, Christian, j'ai réécouté cette semaine un concert donné par Bill Withers au Carnegie Hall en 1973. Du bonheur !
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C
Un "faf" ?, c'est la réduction de "facho "... Oui je sais, je fais parfois mon âge avec mes expressions...
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T
Christian, c'est quoi un "faf" ?
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A
quand j'entends Sarkozy - pardon, le (presque en fonction) président Sarkozy - parler de travail, de respect, de drapeau, de famille, de nation, de mérite, je me demande pourquoi ma télé n'est pas en noir et blanc?
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C
Et bien assez d'accord avec Thierry, sur à peu près tous les points. Ce texte là, G.T., c'est sur le coup de la colère et de la rancoeur, non ?<br /> L'éventuelle "France moisie", elle ne vient pas de naitre ce soir... J'ai voté Royal, mais je continuerai à discuter avec tout le monde demain matin... Et je dirai ce que je pense aux quelques fafs qui le méritent... Bon, c'est vrai, la probable arrogance de certaine personnes m'ennerve déjà...<br /> Et puis mince, Sarkozy on peut lui reprocher beaucoup de choses, et s'attendre à beaucoup d'autres. Mais ultra-libéral, faut peut-être pas exagérer...
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T
Salut Titi, justement, je considère que je n'ai pas à voter pour un candidat, simplement parce qu'"il me fait moins peur", mais pour un candidat qui corresponde plus ou moins à mes attentes. Ce n'était pas le cas... Je n'avais pas non plus envie de "me mentir".<br /> Le vote blanc n'est pas pris en compte ? Je n'en suis pas responsable non plus.  <br />  
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R
http://reverendfrost.blogspot.com/2007/05/french-elections.html
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T
D'accord avec toi Thierry, mais Ségolène me faisait moins peur que le nabot sur certains sujets sensibles. Et puis la gauche ne peut pas cautionner un ultra-libéralisme, là, il ne vont pas se gêner...<br /> à +
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T
je voulais parler de CEC (Contrat Emploi Consolidé, bien sûr) et non pas de SES.
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T
Salut G.T., <br /> J'ai voté blanc. Je ne me sens pas pour autant responsable du "retour de la France moisie". <br /> Sarkozy va peut-être effectivement, à sa manière, "moisir" la France. Mais notre beau pays n'est-il déjà pas "moisi" depuis fort longtemps ? La gauche n'a t'elle pas non plus, de manière plus sournoise, participé au moisissement de la France, avec son collège unique, avec les CES et les SES, ... ?<br /> Je suis donc contre cette phrase : "Je le dédicace à tous ceux qui ont voté Sarkozy, à ceux qui ont voté blanc, se sont abstenus, ils peuvent être fiers, ils ont contribué au retour de la France moisie ". <br /> L'utiliser, dans ce contexte, est, je trouve, complètement déplacé. <br /> J'aurais préféré une conclusion du style "ils ont contribué à élire un candidat qui va permettre au moisissement du pays entamé il y a fort longtemps, de continuer à se développer." <br /> Faire reposer tout le malheur, que le pays risque effectivement de connaître bientôt, sur les épaules du nabot, sans prendre en compte tout ce qui s'est passé ces dernières décennies, me parait assez douteux.<br /> Parce que, honnêtement, entre nous, la Ségolène, qu'est-ce qu'elle aurait pu changer ? Sur quoi se basait son programme ?<br /> Le problème, c'est que dès le départ de cette élection, nous n'avions que des seconds couteaux ... <br /> Je ne suis ni de cette droite, ni de cette gauche. Alors, j'ai choisi le blanc. Tant pis si ça fait grincer des dents...<br /> @++
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C
Ouais, citer Sollers le soir de la victoire de Sarkozy, fallait oser hein... Il est vrai que ce texte est plutôt bien vu...<br /> Et à l'intérieur, il s'agissait de Chevènement à l'époque... A l'époque des sauvageons, nostalgie !  Au fait, c'est mieux que racaille ou pas ? Racaille, c'est la version moderne, branchée ? Ou encore de la vieille littérature ?
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